Quelle que soit sa taille, l'entreprise se fixe comme objectif premier la promotion de son image à travers l'objet publicitaire visible et lisible par tous. Ce qui est communément appelé dans les milieux de la publicité le cadeau d'entreprise ou cadeau d'affaires est un très vieux concept, dont la première apparition remonte au XVIIIe siècle. En 1789 déjà, le maire de Paris de l'époque fit graver sur le médaillon porté par les vendeurs de journaux à la criée un message promotionnel, faisant l'éloge de la publicité par l'objet. Marketing et opération de charme Chez nous, l'apparition à petite, puis à moyenne échelle de la communication par l'objet remonte au début des années quatre-vingt-dix, coïncidant avec l'essoufflement du monopole des marchés. L'entreprise s'est vue, dès lors, dans la quasi-obligation d'offrir “le petit plus” devenu nécessaire pour promouvoir ses produits et services. Mais, ce n'est que dix années plus tard, avec le foisonnement de sociétés d'import-export que l'on assista à une introduction plus importante d'objets publicitaires en provenance d'Asie. Destinée notamment aux agences de communication, dont une bonne partie y puise sa raison d'exister. Ainsi, le cadeau d'entreprise s'est d'abord distingué par le produit dit bataille, dans le jargon des professionnels, à savoir le stylo de sérigraphie, l'agenda, le porte-documents, le cartable et tout autres accessoires personnalisés, à petit prix, ayant une fonction avérée au quotidien. Aujourd'hui, le marché du cadeau d'affaires a beaucoup gagné en expérience. D'abord en se professionnalisant. Toutefois, ils ne sont que très peu à s'y risquer ! Moins de dix à l'échelle du pays, à se hasarder en misant leur lourd budget dans ce qui est qualifié de commerce de l'éphémère. Appelé ainsi en raison de la périssabilité des produits. C'est, par exemple, le cas de l'agenda, acheté en grandes quantités, distribué aux grossistes spécialisés, bien que très peu sont enclins à prendre des risques. Ils y conservent de substantielles livraisons en dépôt-vente, dont ils ne payeront les articles qu'une fois ces derniers vendus. Ceci est plus ou moins valable pour tous les autres produits, dont seuls les importateurs devront supporter la totalité de l'investissement. Une situation qui explique, en partie, le peu d'engouement des opérateurs à investir ce créneau, qui à terme, risque même de décourager les plus intrépides. Notamment en cette fin d'année fortement perturbée par la loi de finances complémentaire de 2009. Le commerce de l'éphémère Par ailleurs, selon les informations et avis recueillis auprès de ces professionnels de l'objet promotionnel, qu'ils soient importateurs, grossistes, ou agences de communication, il en ressort que la communication par l'objet est encore loin d'être pour l'entreprise algérienne, une véritable stratégie planifiée et réfléchie, mais une simple option ponctuelle, réservée à la fin de l'année. D'autant que cette activité ne profite pas de la même manière à tous ces professionnels. Si pour l'agence de communication et grossiste, elle reste ponctuelle, voire saisonnière, avant de se tourner vers d'autres horizons liés à leurs métiers respectifs, il en est tout autre pour les importateurs, selon leurs révélations. L'opération s'étale sur toute l'année. Cela va de la recherche du produit le plus rare, original et qui de surcroît devra offrir le meilleur rapport qualité/prix. Il faut aussi penser parfois à sa conception, notamment en ce qui concerne la maroquinerie, prendre régulièrement des contacts avec les différents partenaires étrangers, en majorité asiatique, faire de fréquents déplacements pour assister aux salons, foires et manifestations commerciales à travers tout le continent du Soleil Levant, sans quoi vous êtes décalé. Arrive par la suite le moment le plus redouté, synonyme de stress intense, une succession d'actions enchaînées. Acquisition et supervision des produits sur place, souvent dans les provinces chinoises, importation, procédures de dédouanement, transit, etc. Laborieux... Début octobre, le grand moment arrive, l'heure est à la vente, les premiers à pousser la porte sont les grossistes, puis leur emboîtant le pas, les agences de communication arrivent presque en même temps. La tension est à son comble, avec sur le bout de la langue, la lancinante question, à savoir combien d'agendas avons-nous vendus ? Et c'est ainsi, jusqu'à la fin de la saison, vers fin janvier, début février pour les retardataires. Mais, toujours de l'aveu de ces professionnels du commerce de l'éphémère, il reste le plus dur à faire : “se faire payer”. Ainsi, est le laborieux marché de la communication par l'objet, vu de l'intérieur !