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Quand Internet sauve des vies
Séisme à Haïti
Publié dans Liberté le 27 - 01 - 2010

Nous le savons parce qu'on a fait le test lors du séisme de Boumerdès en 2003. Après une telle catastrophe, très peu de moyens de communication continuent de fonctionner, surtout ceux utilisant des réseaux physiques, comme le téléphone fixe ou mobile. Après le séisme qui a ravagé Port-au-Prince, les Haïtiens, déjà très peu équipés en moyens de communication (10% seulement), se sont très vite retrouvés dans un quasi black-out, sauf Internet, et cela change tout.
Un héros malgré lui
Bien avant l'arrivée des médias dits traditionnels sur les lieux de la tragédie, la toile était déjà en émoi et commençait à se mobiliser. Une personne en particulier a énormément contribué à cela. Carel Pedre, journaliste de Radio 1, était parmi les premiers à rapporter les dégâts causés par le séisme via son compte twitter, où il décrivait continuellement ce qu'il voyait, puis il est apparu en image sur skype, grâce à sa webcam ; il répondait aux sollicitations des médias jusqu'à épuisement. “J'ai besoin de repos. Je n'ai dormi qu'une heure depuis lundi matin”, déclarait-il quatre jours après le séisme.
Grâce à des connexions satellitaires et l'énergie des groupes électrogènes consommant les réserves de diesel, d'autres personnes, telles Troy et Tara Livesay, Marvin Ady, Richard Morse… ont pu rendre compte de la situation et continuent de le faire sur leurs sites ou via youtube et dailymotion, ainsi que sur les réseaux sociaux, facebook et twitter en premier, et les sites d'hébergement de photos, où l'internaute haïtien Lisandro publie des centaines de photos reprises par les journaux.
La contribution des pros
Google, Microsoft et Yahoo ! se sont réunis l'été dernier autour d'un projet commun pour apporter des solutions high-tech en cas de catastrophes naturelles. Le réseau crisiscommons.org est né avec comme principaux objectifs : “installer des connexions Internet au milieu des ruines, fournir des images satellite des zones sinistrées ou relayer des appels aux dons à grande échelle”. On a donc pu voir que Google Earth a été mis à jour avec de récentes cartes aériennes et satellites pour mieux aider à localiser les dégâts et les routes coupées. Nethop, une autre association offre aussi des connexions sans fil aux ONG qui activent sur place.
Ushahidi (“témoignage” en swahili) est une organisation qui s'est spécialisée dans le “recoupage” d'informations sur tout support électronique (SMS, e-mail, twitter, facebook…) pour les redistribuer une fois vérifiées et enrichies.
Les spécialistes de l'humanitaire
Le site Internet de la Croix-Rouge (crois-rouge.fr) a dû changer pour une version plus légère afin de débloquer la saturation engendrée par un trafic record après le séisme. Le Comité international de la Croix-Rouge a aussi mis en place un site Internet (amilylinks.icrc.org ) qui permet aux Haïtiens, se trouvant sur l'île ou à l'étranger, de localiser leurs proches.
D'autres sites et forums le font aussi, à l'image de forumhaiti.com et haitipal.com qui contribuent énormément à établir le contact entre les familles haïtiennes, en instiguant des recherches à travers les réseaux qui se sont constitués.
Le côté obscure du web
Très utile en pareilles circonstances, Internet peut aussi être une aubaine pour des personnes malveillantes, surtout quand il s'agit de dons. Les arnaqueurs se multiplient et utilisent mille et une ruses pour détourner l'argent destiné à l'aide avec des sites qui apparaissent en premier dans une recherche google type “haïti, tremblement de terre”. Dès l'annonce du séisme des sites avec des noms se rapprochant comme redcrosshaiti, charityforhaiti ou thehaitiearthquake.
“L'éditeur de sécurité WebSense a émis, jeudi dernier, un bulletin d'alerte dans lequel il met en garde les internautes contre des liens concernant le séisme de Haïti renvoyant vers des virus. Ces liens peuvent apparaître après une recherche sur Google et installent un virus sur l'ordinateur de l'internaute qui a cliqué dessus.”
Sur son site, la police fédérale américaine (FBI) a aussi publié une alerte contre les arnaques sur le web, conseillant aux internautes de redoubler de vigilance avant d'envoyer des dons. Le FBI recommande notamment de “ne pas ouvrir les e-mails suspects proposant des photos de la catastrophe”.
Toutefois, même si dans nos pays, dépourvus de moyens de payement bancaire électronique en ligne, le danger du piratage reste entier.
Derrière les chaînes de lettres (contenant photos ou documents “officiels”) peuvent aussi se cacher des logiciels espions ou de contrôle. Au final, “il faut être au moins aussi vigilant en ligne qu'on l'est dans la vie réelle” sans tomber dans la parano.
La leçon de la catastrophe
L'utilité fondamentale du web lors de catastrophes comme celle qui frappe Haïti est avérée, et la première fonction qui en ressort est indéniablement le désenclavement des populations en difficulté. Difficultés extrêmes dans ce cas-là. Mais qu'en est-il des populations en difficulté quotidienne ? Ceux-la que les médias lourds ne relaient plus. À Haïti en temps “normal” ou en Algérie, dixième pays au monde de par sa superficie, l'isolement dans les régions de l'intérieur est fréquent.
En attendant la e-Algérie 2013, et plus de vingt ans après l'invention du web, être connecté en Algérie demeure encore un luxe, un luxe qui, pourtant, comme le prouve Haïti, peut très vite devenir une nécessité, quand il ne l'est pas déjà.
Pourtant, à l'ordre du jour de l'Etat algérien, il y a autre chose. D'un côté, favoriser la connexion filaire (fibre optique), grosse infrastructure qui exige un déploiement lent et coûteux et qui a souvent montrer ses limites en cas de catastrophes, et de l'autre côté, toujours reporter, négliger et soumettre à de lourds contrôles les connexions sans fil (satellite, 3G…).
Mais à trop entendre parler
de cybercriminalité, on finit
par oublier qu'Internet est
avant tout un moyen de
mettre les gens en liaison, la base même de l'action humanitaire et humaine.
Avec leurs moyens limités, plusieurs internautes algériens le savent et se mobilisent, particulièrement sur facebook, où dans les commentaires, on peut, par exemple, lire : “Il n'y a pas que le foot dans la vie.”


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