Le résultat issu d'un bras de fer fait de grèves et de réunions a fini par aboutir, à la grande satisfaction des parties prenantes que sont les enseignants. Nous sommes en face de deux conflits axés sur des revendications légitimes de deux corps de métier qui demeurent au niveau des salaires les “mal-aimés” de toutes les professions, mais paradoxalement les plus indispensables au service public, domaine exclusif de l'Etat. Il s'agit des travailleurs de l'éducation nationale et de ceux de la santé publique. Leur mission sacrée : former, pour les premiers, et soigner, pour les seconds. Deux fonctions qui n'ont pas de prix affiché au niveau d'une quelconque bourse sinon celle des valeurs qui restent pérennes et ne fluctuent pas en fonction de l'offre et de la demande. Malheureusement, les pouvoirs publics ont tardé à regarder du côté de ces lettrés mal lotis, leur préférant les secteurs dits productifs, se trouvant déjà dans un état comateux et que tous les sérums du monde n'arrivent pas à titiller. Dans le secteur de l'éducation, qui peut se targuer d'avoir un effectif presque égal à celui de l'armée, avec en sus des syndicats autonomes volontaires et dynamiques, le résultat issu d'un bras de fer fait de grèves et de réunions a fini par aboutir, à la grande satisfaction des parties prenantes que sont les enseignants, la tutelle du secteur et, surtout, les élèves et leurs parents pris entre le marteau et l'enclume. Si la sagesse a prévalu dans ce secteur grâce aux mérites des uns et des autres qui ont continué à se voir, se réunir et à négocier, ce n'est pas, malheureusement, le cas dans celui de la santé où les arguments que l'on sort, jusqu'à ce jour, sont le gourdin et le mépris. Un mépris difficile à comprendre surtout quand il est réservé à des spécialistes de la santé dont le cursus universitaire dépasse souvent, et de loin, celui de ceux qu'ils ont en face. Ces médecins, qui ont choisi le secteur public, l'ont fait, pour la majorité, pour ce sacré serment d'Hippocrate – soigner le pauvre et le démuni –, se font matraquer à la moindre sortie et, pire, voient les portes de leur ministère-employeur se fermer à leur nez. La différence réside dans la façon avec laquelle on se saisit d'un problème quand on est responsable, et il y a mille et une façons de dire non, sans sortir le gourdin. Il est vrai que c'est une affaire de tact et… d'éducation. O. A. [email protected]