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Des hommes qui se soucient fort peu de leurs artistes
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 12 - 06 - 2010

La commémoration de la Journée nationale de l'artiste, encore une, me diriez-vous, m'a interpellé. En l'absence d'un statut, pourtant promis à cor et à cri depuis des décennies par les commis de l'idéologie dominante, l'artiste semble être, en effet, cet éternel bébé que d'aucuns ont tendance à vouloir jeter avec l'eau du bain. Ce ne sont certainement pas les discours de circonstance qui vont agir salutairement sur un monde qui eut ses lettres de noblesse durant la Révolution nationale, la transformation objective de la société algérienne comme dans les moments dramatiques imposés par la bête immonde intégriste et les sempiternelles menaces qui planent sur le pays. N'avons-nous donc aucune dette, me confia un jour mon confrère El Hassar Benali, à l'égard de ceux qui ont exalté le chant profond de notre être ? “Il est vrai que les artistes ont souvent un destin tourmenté, mais la vraie tourmente, la plus cruelle, n'est-ce pas celle des hommes qui se soucient fort peu de leurs artistes ?” Je ne sais pas pourquoi mais une envie folle m'incite à revisiter le cinéaste espagnol Luis Buñuel, plus précisément son film, l'Ange exterminateur. Une œuvre qui puise sa cohérence dans l'absurde et sa réalité dans le franchissement des limites de la raison. Le thème de l'être humain enfermé dans ses propres valeurs, étouffé par son identité, opprimé par le groupe social auquel il appartient n'est, certes, pas nouveau pour un cinéphile averti et très au fait de la filmographie de l'auteur de Un Chien andalou. Mais ici, il s'élève telle la statue de l'ange et se déploie à l'encontre du temps dans un monde éternellement absurde. Celui qui se répète à l'infini. Pour autant, je suis tenté de paraphraser mon ami Omar Dib. Surtout lorsqu'il écrit que certains artistes semblent accomplir ce qu'il conviendrait d'appeler “la destinée de la rose” : tout d'abord, ils façonnent leur manière d'être, chacun à sa guise, selon son goût et ses aptitudes ; puis, au printemps de leur vie, ils s'épanouissent. À la fin, telles ces fleurs au soir de leur existence, perdant de leur éclat, ils dépérissent – le temps les ayant flétris – pour s'en aller disparaître dans l'indifférence, parfois oubliés par ceux qui les ont auparavant adulés ou acclamés. Quand ils ne sont pas virtuellement effacés de la mémoire collective par le simple fait de la bêtise humaine, par l'incompétence de quelques clercs qui, sévissant le plus souvent au niveau de certains médias, les donnent comme morts, et ce, bien avant l'annonce de la nouvelle fatidique... Il en fut ainsi pour Hadj Mahfoud, Mustapha Skandrani et cheikh Redouane Bensari. Bien avant moi, l'auteur français Marcel Jouhandeau soutenait que la mémoire est un beau palais où l'on n'entre pas facilement. Pourtant, malgré plus d'une décennie passée à lutter contre la mort et autant d'années caractérisées par la négation et l'ingratitude, le cinéaste et non moins officier de l'ALN Mohamed Zinet n'aura pas eu raison des zélateurs de la culture de l'exclusion et de l'oubli qui a valu à des auteurs de la trempe de Kateb Yacine ou Mouloud Mammeri d'être des “étrangers” en leur propre pays. Une attitude momificatrice qui n'aura pas épargné leur grand contemporain Mohamed Dib. Un écrivain qui, pour ainsi dire, les mots à la main, avait combattu pour la patrie, en fut quitte, l'indépendance retrouvée, pour l'amère désillusion de celui qui dut se résoudre à partir.
A. M.
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