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Des Emirs au Golfe, des Princes en Algérie
Un nouveau texte de loi leur permettra de braconner légalement
Publié dans Liberté le 01 - 09 - 2003

Bouteflika veut un nouveau projet de loi accordant des facilités à ses amis du Golfe pour chasser les espèces protégées par la loi.
Mme Benkhlifa, membre du CC du FLN, revient dans cet entretien sur les actions qu'elle a menées dans le cadre de son mandat d'élue locale pour endiguer le phénomène d'extermination de la faune dans le Sahara algérien. Elle dénonce le laxisme, voire la complicité des autorités algériennes, à tous les niveaux, face à ce que l'on peut considérer comme une grave atteinte au patrimoine national. Dans son plaidoyer, elle rappelle les textes législatifs dont le pays s'est pourtant dotés (lire également en page 2) pour préserver la faune et la flore, notamment les espèces en voie d'extinction.
Liberté : Les émirs du golfe ont perpétré un véritable carnage de la faune de Ghardaïa. En tant que vice-présidente de l'APW, avez-vous dénoncé ces pratiques ?
Mme Mériam Benkhlifa : J'ai eu, en effet, à dénoncer le massacre que commettent les émirs du golfe sur les outardes, les perdrix, les faucons et les gazelles à Ghardaïa à plusieurs reprises. En tant que vice-présidente de l'APW et membre de la commission environnement, j'ai été maintes fois interpellée par les citoyens de ma wilaya qui se plaignent des pratiques “inqualifiables" des émirs du Golfe, je me suis sentie en devoir de saisir les autorités à ce propos. Je l'ai fait surtout publiquement et en présence des responsables. L'occasion m'en a été donnée, notamment lors de la dernière session de l'APW de Ghardaïa, tenue les 13,14 et 15 juillet dernier, où l'ordre du jour comprenait les questions liées à l'environnement. J'avais dénoncé à cette occasion le massacre à ciel ouvert de la faune du Sud.
Ce fut encore le cas lors d'une rencontre tenue à Ghardaïa, début 2003, en présence du ministre de l'Environnement et de l'aménagement du territoire, Chérif Rahmani, des 13 walis du sud, des commissaires principaux, des chefs de la sûreté, des procureurs généraux, des présidents de tribunaux, des présidents d'APC, des présidents d'APW, des chefs de daïra au niveau des wilayas du sud, des responsables de la gendarmerie. J'ai répercuté auprès de l'ensemble de ces responsables, la colère des citoyens de la wilaya de Ghardaïa sur ce massacre que provoquent les émirs du Golfe, pendant la période de gestation des gazelles et des outardes. C'est-à-dire qu'ils tuent l'animal et les petits qu'il est censé mettre au monde. J'ai eu également à dénoncer cette catastrophe naturelle auprès du ministre de l'Intérieur à l'occasion de sa dernière visite à Ghardaïa.
Quelles ont été vos doléances à l'adresse de ces responsables ?
Je leur ai demandé de prendre des dispositions pour arrêter ce massacre. Auprès du ministre de l'Intérieur, j'ai revendiqué la création d'un organisme spécialisé dans le renouvellement de la faune saharienne.
Pourquoi avez-vous revendiqué la création de cet organisme ?
C'est parce qu'il ne reste pratiquement rien de notre faune. Les émirs ont tué tout notre gibier.
Quelle a été la réponse de Zerhouni ?
Il m'a dit que les émirs du golfe et les saoudiens ont promis eux-mêmes de créer cet organisme. Je lui ai rétorqué que cela reste au niveau de la promesse. Il m'avait ensuite affirmé qu'il ne s'agissait pas seulement d'une promesse, mais bien d'un engagement des émirs du golfe. Malgré cet engagement du ministre de l'Intérieur et de ces émirs, jusqu'à ce jour rien n'a été fait.
Comment sont installés les émirs du golfe à Ghardaïa ?
Ils ont construit toute une base-vie.
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire un grand parc dans la zone industrielle de Ghardaïa, avec des barreaudages et du fil barbelé tout autour. C'est tout ce qu'on peut voir de l'extérieur. On ne peut pas savoir ce qu'il y a à l'intérieur. Mais les gens qui ont eu à visiter leur forteresse nous ont expliqué que ce sont des gens bien installés dans la région. Les émirs, avant leur venue à Ghardaïa, envoient d'abord, 3 à 4 mois à l'avance, leurs chauffeurs, leurs valets, leurs cuisiniers et leurs domestiques. Cette population d'employés, évaluée approximativement à 500 personnes, est d'origine indo-pakistanaise. Les émirs envoient également leurs véhicules, leurs bus ainsi que leurs effets dans des cargos. Ils construisent par la suite des tentes bien équipées avec climatisation. À leur arrivée, les émirs ne viennent pas seuls. Ils sont accompagnés par des hommes d'affaires, des commerçants et d'autres personnes. Il faut dire, par ailleurs, que ces étrangers sont arrogants dans leur comportement avec les gens de Ghardaïa.
À quel moment les émirs chassent-ils ?
Ils chassent la nuit. Ils tuent les outardes, les perdrix et les gazelles mais les faucons, ils les prennent vivants. Ils ont commis un véritable carnage. Ces émirs se considèrent en pays conquis. À tel point qu'ils se battent entre eux pour les terrains de chasse. Les Qataris, les Emiratis et les Saoudiens se disent les uns aux autres : “Celui-là, c'est mon terrain de chasse, pas le tien.” Cela se passe dans notre propre pays. C'est vraiment terrible ! La faune a pratiquement été décimée par ces gens-là dans notre wilaya. Ils font également des rallyes avec des 4x4 et des Chevrolets. Dans leurs courses, ils roulent à des vitesses vertigineuses en ne respectant jamais le code de la route. Ils ont provoqué beaucoup d'accidents dans notre région. Compte tenu de leur dangerosité, la gendarmerie interdit aux bergers de rôder dans leur territoire.
Quels sont les moyens dont disposent les émirs du golfe pour transporter leur gibier ?
Ils ont de gros porteurs et des avions parqués en permanence. Ils transportent leur gibier par cargos.
Les émirs du golfe s'adonnent-ils à d'autres activités que la chasse ?
Les gens qui les ont côtoyés nous ont dit qu'ils ont ramené avec eux un matériel ultrasophistiqué de détection des métaux précieux. Peut-être ont-ils l'intention de rechercher de l'or ? Les citoyens qui ont assisté aux bagarres des émirs se disputant nos terrains de chasse nous ont également interpellés pour intervenir sur des affaires de mœurs auxquelles s'adonnent ces derniers. Comme exemple, ils nous ont cité ce qui s'était passé à l'occasion du nouvel an au niveau du Grand-Hôtel du sud. Ces émirs avaient complètement fermé l'hôtel en le louant totalement. Les citoyens nous ont dit qu'il y avait de grandes dérives de mœurs pendant les fêtes de fin d'année. Alors que notre région est réputée être conservatrice. Ces pratiques sont intolérables pour nous.
Qu'avez-vous fait de votre côté ?
À mon tour, j'ai saisi Zerhouni, Chérif Rahmani et le wali de Ghardaïa, mais il n'y a eu aucune réponse jusqu'à ce jour.
Comment qualifiez-vous cette attitude des pouvoirs publics ?
On ne comprend pas. C'est comme si qu'on n'était pas dans notre pays. On n'est pas considéré. N'importe qui vient dans notre sud et fait ce qu'il veut.
Nadia Mellal
Chasse aux espèces protégées dans le sud algérien
Le hobby favori des émirs du Golfe
En dépit des lois nationales et des conventions internationales, des espèces animales rares dans le monde ont fait l'objet pendant l'hiver dernier, dans l'immense désert algérien, de véritables carnages. Des émirs des pays du Golfe s'adonnent à la chasse de l'outarde, de la gazelle et d'autres animaux protégés par la législation internationale. Des membres des familles royales ont jeté leur dévolu sur la région de Saoura, dans la wilaya de Béchar, pour pratiquer leur hobby favori et ce, après avoir massacré ces espèces dans les régions du Moyen-Orient et la Tunisie. Au lendemain de leur arrivée dans la région sud-ouest du pays, la presse nationale n'a pas hésité à dénoncer la chasse de ces espèces en voie d'extinction par des princes du Golfe. Notre confrère L'Actualité a rapporté, dans son édition du 17 avril dernier, que des princes arabes, venus de Qatar, de Bahreïn et d'Arabie Saoudite, sont présents en force à la sortie ouest de la wilaya de Béchar, où ils ont installé leur campement, avec tous les équipements et les matériels nécessaires à la chasse. Le journal d'expression française rapporte, dans le même reportage, que ces parties de chasse durent plusieurs jours. Rappelons encore, selon la même source, que, parmi les chasseurs “braconniers”, figuraient des hauts responsables dans la hiérarchie royale des pays du Golfe.
Un des princes saoudiens, présent dans cette région désertique connue pour sa richesse faunistique et floristique, a déclaré au journaliste de L'Actualité : “C'est le cadeau du Président algérien à ses amis d'Orient. C'est une sorte de récompense !” Le prince saoudien ajoute encore : “Nous consentons à vous parler, mais nous refusons d'être traités de braconniers.”
Ces expéditions de chasseurs du Moyen-Orient ont contribué évidemment à la diminution des effectifs des animaux doublement protégés par les lois internationales et nationales, dont la chasse est strictement interdite sur le territoire algérien. Notre confrère Le Soir d'Algérie a rapporté, dans son édition du 29 décembre 2002, que l'émir de Qatar a effectué un séjour de 5 jours dans la zone steppique de Lebhoud et Oued Nemous. Le même quotidien ajoute également que les Qataris, en compagnie des Saoudiens, se livrent à l'abattage des gibiers de choix, principalement l'outarde et la gazelle.
À propos de ces dévastations dramatiques de la faune ailée existante, la presse nationale a maintes fois dénoncé ces “braconniers”.
Le journal El Watan pour sa part a indiqué, dans son numéro du 25 décembre dernier, que les personnalités du Golfe, murmure-t-on dans certaines administrations, sont présents à Béchar uniquement pour investir des millions de dollars. Mais ces déclarations n'ont pas convaincu beaucoup de monde.
Synthèse R. N.


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