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Désorganisation des marchés : une situation qui risque de devenir structurelle ?
Publié dans Liberté le 22 - 09 - 2010

Ford disait, parlant de l'industrie pétrolière, “qui détient les réseaux de transport (pipelines) contrôlera tous les segments du marché”.Il en est de même pour la plupart des secteurs d'activités. Le dernier exemple nous est donné par la branche pharmaceutique dont les réseaux de distribution captent l'essentiel des valeurs ajoutées produites au détriment du consommateur final, des caisses de sécurité sociale et des industriels locaux. Ce qui a amené l'intervention des pouvoirs publics faisant obligation aux producteurs de distribuer eux-mêmes les médicaments qu'ils produisent. Mais malheureusement ces types de problème existent dans la plupart des autres marchés. On l'a vu pour le ciment, mais aussi pour les céréales et fruits et légumes, notamment pour la pomme de terre. La genèse de cette situation remonte en fait au début des réformes des années 1990, lorsque certains, en charge des affaires, ont voulu nous faire croire qu'il suffisait de tout ouvrir pour que les marchés s'organisent spontanément. On a vu le résultat. L'Union européenne (UE) qui est globalement sur ces positions du tout libéral s'aperçoit tardivement, elle aussi, que les choses ne sont pas aussi simples. Elle en fait le même constat d'échec. Ainsi, dans son rapport annuel de coopération rendu public mi-septembre 2010, l'UE considère que l'Algérie “devra remédier aux dysfonctionnements du marché en luttant contre la prolifération du marché informel qui s'accompagne de pratiques anticoncurrentielles et contre la distribution accrue de biens de qualité douteuse et de la contre- façon”. Ce constat de l'UE est juste car en démantelant les circuits publics existants de distribution de régulation de biens et services (OFLA, Eswak el-fellah, CAPCS) on a laissé faire “la main invisible du marché”.Résultat : on a vu émerger à la place une floraison de “supérettes” aux normes d'exploitation variables appuyées par des réseaux d'importation quelquefois non identifiés mais assez souvent non professionnels. Pendant ce temps le champ de la distribution et du commerce informels s'élargit à la plupart des secteurs : fruits et légumes, produits agroalimentaires, matériaux de construction, services et même biens d'équipement électro-ménagers. Dans ces conditions, le développement de réseaux de supermarchés peut-il être une solution pour assainir et réguler certains de nos marchés ? Oui mais partiellement. Voyons pourquoi.
Oui parce que les effets de taille et les démarches professionnelles de la grande distribution vont contribuer non seulement à l'amélioration de la qualité des produits par leur traçabilité mais aussi à la baisse de leur prix. Oui également parce que ces réseaux d'hypermarchés vont tirer vers le haut les filières locales de production car obligation leur est faite de réaliser au moins 30% de leur chiffre d'affaires par la vente de produits locaux.
Oui enfin parce que leurs produits importés seront tracés et observables. Les produits vendus dans ces supermarchés constitueront de véritables marqueurs de prix et de qualité pour toutes les filières de distribution et les consommateurs.C'est ce qui explique pourquoi les hypermarchés couvrent 10 à 15% des produits distribués au Maroc et en Tunisie. C'est ce qui explique également que la société mixte marocaine Mordjane Holding détenue à 51% par le groupe local Omnium nord-africain (ONA) et à 49% par le groupe français Auchan a mis en place à partir de 2001 douze hypermarchés. On peut s'interroger pour savoir pourquoi le modèle des supermarchés ne s'est pas développé en Algérie ? La tentative du groupe français Carrefour d'ouvrir avec un partenaire algérien 18 hypermarchés en Algérie à l'horizon 2012 a échoué. Pourtant ce groupe français, n° 2 mondial de la distribution, va investir à partir de cette année 1,5 milliards d'euros pour convertir et rénover 500 hypermarchés en Europe.Cependant la solution qu'apportera la mise en place de réseaux d'hypermarchés ne sera que partielle car d'autres problèmes en amont demeurent non résolus. D'abord la question de la disponibilité de produits algériens qui renvoie à la mise à niveau des entreprises locales. Vaste chantier qui mettra du temps à être achevé. Ensuite l'assainissement des circuits d'importation et de distribution est contrarié par le poids
des lobbies formels et informels. L'application de la mesure rendant obligatoire l'utilisation d'un moyen de paiement bancaire pour toute transaction supérieure à 500 000 DA constituera un excellent test à cet égard. Enfin, s'agissant de la surveillance et la régulation des marchés, l'UE a raison d'attirer l'attention sur l'insuffisance des capacités disponibles en Algérie. Ainsi
j'ai pu observer, par exemple, que la baisse des prix consentie pendant le Ramadhan par un certain nombre de producteurs n'a été que faiblement répercutée sur le consommateur final. Faire répercuter dans ces conditions, comme le stipule la loi, les baisses des prix internationaux sur certaines importations me paraît, dans ces conditions, encore plus difficile à obtenir. Pour conclure sur ce registre de l'organisation de marchés transparents et concurrentiels, plus on attendra à réformer, plus il sera difficile de le faire car les tropismes sociaux et politiques vont produire des inerties qui seront alors difficiles à réduire.


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