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La réalité en fragments
RENCONTRE PORTANT SUR LES ECRITURES DES FEMMES ECRIVAINES EUROMAGHREBINES
Publié dans Liberté le 19 - 10 - 2010

Bien que l'apport des femmes à la pensée soit incontestable — mais parfois contesté —, cette rencontre qui prend fin aujourd'hui tend à déterminer si l'écriture de femmes existe, et si elles écrivent d'une manière particulière.
“Les siècles ont passé mais la problématique de la contribution des femmes à la pensée universelle reste toujours d'actualité, même si d'aucun ne peut contester le rôle des femmes et leur apport dans le développement des sciences humaines”, a déclaré, Mme Laura Baeza, ambassadrice chef de la Délégation de l'Union européenne en Algérie, hier matin, à l'Institut national supérieur de musique (Insm), dans son allocution d'ouverture de la rencontre, de deux jours, intitulée “Récits de vie, fiction et poésie comme contribution des femmes à la pensée”. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a estimé, dans son discours lu par une représentante, que “le fait d'écrire et d'apposer son nom sur la couverture d'une œuvre relève simultanément d'un acte d'appropriation, parce que l'œuvre nous appartient, et de partage parce qu'on la destine à autrui (…) Cela confirme en même temps son rôle en tant qu'acteur de l'histoire et de la pensée. Il faut préciser, cependant, que ce statut a été acquis au prix de maints sacrifices”. Après les discours officiels, la première séance de cette rencontre, placée sous le haut patronage du ministère de la Culture, et organisée par la Délégation de l'Union européenne, les services culturels des Etats membres de l'UE, et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), a été modérée par l'écrivaine, Maïssa Bey. Dans sa communication lue par une représentante, l'auteure autrichienne Anna Kim a mis l'accent sur la difficulté d'écrire le présent et de trouver un langage approprié pour en rendre compte. Elle a également souligné la complexité du réel et la contrainte de devoir faire confiance aux mots dans des situations de violence extrême, tout en appuyant le fait que dans son œuvre, il est avant tout question du traitement de problèmes humains. “Tout paraît vrai mais rien n'est vrai”, affirme-t-elle en conclusion. L'universitaire et auteure, Ouarda Ensighaoui-Himeur, a intitulé sa communication “Liberté… j'écris ton nom”.
Elle a axé son intervention sur trois œuvres : Histoire de ma vie de Fadhma Aït Mansour Amrouche, l'Amour, la fantasia, le premier roman assez controversé dans sa réception d'Assia Djebbar, et Mes Hommes de Malika Mokaddem. Mme Ensighaoui-Himeur a expliqué que ces femmes ont créé “une double rupture dans la vison exotique de l'Algérie et des Algériennes”, tout en sortant la femme de la posture d'objet pour la placer dans une situation de sujet parlant qui s'affirme avec l'utilisation du “je”.
Malgré ces accents de liberté renforcés par la rupture avec la langue ancestrale et l'utilisation du français comme langue d'expression, Fadhma Aït Mansour Amrouche et Assia Djebbar ont fait certaines concessions à l'ordre ancestral. Fadhma Aït Mansour Amrouche a attendu le décès de son époux pour publier son œuvre autobiographique (telle que la définit l'universitaire Philippe Lejeune) qui lui permet d'être considérée comme la pionnière de l'autobiographie féminine en Algérie ; et Assia Djebbar a choisi un pseudonyme pour écrire et se dire, notamment dans son emblématique ouvrage l'Amour, la fantasia, paru en 1985. Et on peut y distinguer deux points importants : d'abord la disparition du père, décédé, et le choix d'Assia Djebbar de “dire son corps de femme dans une langue autre que celle de ses aïeuls”. Avec Malika Mokaddem, la donne change puisqu'elle “s'affranchit” totalement du regard du père et nous assistons à “l'accomplissement de l'autobiographie et la revendication sans fard de la liberté”.
La deuxième séance a été inaugurée par Fatima Oussedik, sociologue, dont la communication s'est concentrée sur le rapport des femmes au dedans et au dehors. Prenant le titre la Grotte éclatée de Yamina Mechakra comme axe de réflexion, elle a appuyé que la grotte est la mémoire, et le fait d'éclater la grotte est, en quelque sorte, l'affranchissement des contraintes et du poids des ancêtres. Mais il y a toujours “un double mouvement” : dehors/dedans chez la femme, car il y a la nostalgie.
En effet, “la nostalgie demeure une nécessité qui pousse le sujet à s'animer lorsque la trace est absente”, explique-t-elle. Dans Nulle part dans la maison de mon père, dernier roman d'Assia Djebbar, le “nulle part” du titre renvoie au lieu mais également au fait de quitter la grotte, le ballotage du sujet entre rationalité et irrationalité, le fait de devoir faire avec l'écho de la trace, cette dernière étant inexistante. L'auteure tchèque, Tereza Bouckova, a raconté sa difficulté d'être mère et d'être en même temps auteure, révélant ainsi que les écritures de femmes sont généralement en fragments.
Par ailleurs, les écrivaines, Azza Fillali (Tunisie), Françoise Lalande (Belgique), Rachida Madani (Maroc) et Zineb Laouedj (Algérie), sont intervenues autour du même thème, dans l'après-midi, à savoir, “Récits de vie comme expression de la réalité”.


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