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Abdelmadjid Aouchiche, le fondateur de la DNC-ANP, n'est plus
Un parcours riche en expériences
Publié dans Liberté le 06 - 11 - 2010

Après une longue maladie, Abdelmadjid Aouchiche a rendu l'âme au cours de la nuit du 3 au 4 novembre 2010.
Abdelmadjid Aouchiche naquit le 24 octobre 1926 à Bordj Bou-Arréridj. Il est le benjamin d'une famille nombreuse de 14 enfants. À 10 ans, il intègre les Scouts musulmans algériens. Il est arrêté le 8 Mai 1945 pour sa participation à la manifestation de paix à Bordj Bou- Arréridj et dont il fut le porte-drapeau national.
Après quelques jours passés dans une écurie transformée en geôle, où tous ceux qui étaient arrêtés furent regroupés et entassés comme des sardines, il sera transféré avec ses compagnons au “camp de la mort”, à Sétif. Tous les soirs, la soldatesque coloniale venait prendre au hasard des prisonniers pour la corvée du bois. C'est ainsi que des milliers d'Algériens disparurent. Il passa ainsi trois mois entre la vie et la mort. Après quoi, il fut transféré au camp de Djenane Bourezq, dans la région de Béchar. Ce camp avait servi à l'incarcération des communistes dans les années 1940.
Libéré fin novembre 1945, il reprit ses activités militantes. De 1950 à 1956, il gère la ferme d'un de ses frères à Réghaïa, à l'est d'Alger, puis rejoindra le maquis dans la zone de Palestro (Lakhdaria) en Wilaya IV, commandée par le colonel Si Sadek (Slimane Dehiles).
Le 24 avril 1957, il est blessé et capturé au cours d'un engagement avec l'ennemi dans la région de l'Aima, à Saint-Pierre Saint-Paul (Hamadi). Il était en possession d'une trousse d'infirmier et d'un PA 9 m/m. Après son hospitalisation, il est écroué à Serkadji, puis transféré à Berrouaghia, près de Médéa.
Il sera condamné le 29 novembre 1957 à deux ans de prison par le tribunal permanent des forces armées. Libéré en 1959, il garde jusqu'à aujourd'hui un éclat d'obus à la nuque, séquelle de sa blessure. Ayant eu vent que tous ceux qui étaient libérés étaient aussitôt repris pour être envoyés dans des camps, il décide de prendre le “large” clandestinement et atteint Paris où il retrouve un ami de captivité de Berrouaghia, Daho Allam de Mascara, un jeune et brillant physicien qui lui aussi avait été libéré trois mois plus tôt.
Il partagera la même chambre (424) avec Sid-Ahmed Ghozali à la cité universitaire d'Antony.
Abdelmadjid Aouchiche reprendra ses études au collège coopératif des Roches, à Paris.
Fin 1960, il décide de rejoindre la Tunisie où il retrouve un ami et un militant de longue date, Mohamed Talbi.
On lui proposera de rejoindre la délégation extérieure du FLN à Londres. Il refusera l'offre et rejoindra l'armée aux frontières.
Le commandant Moussa Mourad lui propose de créer des foyers pour les djounoud, et c'est ainsi que fut créé le Foyer central du moudjahed (FCM), ancêtre de la DNC-ANP.
Le 2 février 1961, par décision n° 38 - ref 3115/EMG/DEC, le Foyer central du moudjahed est officiellement créé avec, à sa tête, un conseil d'administration de 5 membres présidé par un membre de l'EMG et un directeur du foyer central, tous nommément désignés.
La mission confiée au FCM fut accomplie avec honneur et efficacité :
- 141 foyers et une limonaderie ont rendu les services qu'on attendait d'eux.
- Un village coopératif a regroupé les civils frontaliers qui fuyaient devant l'ennemi.
Rapidement, les attributions dévolues au FCM s'élargirent. Aux foyers et aux cercles déjà existants, vinrent s'ajouter :
- un secteur agricole important qui se trouvait en état de sauvegarde aux mains des régions militaires ;
- des cercles, mess, hôtels et piscines repris à l'armée française ;
- les logements relevant du domaine militaire ;
- les magasins coopératifs au service des familles de moudjahed ;
- des unités de production industrielle pour la nécessaire relance des activités du pays.
C'est alors que la “direction nationale des coopératives de l'ANP” se substitua à la “direction du Foyer central du moudjahed”, et au cours d'une réunion générale des cadres du secteur tenue les 11 et 12 décembre 1963, un organigramme de structure fut arrêté pour constituer le cadre de gestion et d'organisation administrative des coopératives.
En 1964, le système de fonctionnement arrêté fin 1963 est mis en application. Respecté et consolidé, il donne ses premiers fruits.
Les Editions populaires de l'Armée sont affectées pour gestion à la DNC-ANP ; une usine de chaussures est remise en activité à Oran. Il est dressé un plan de culture triennal pour le domaine agricole avec l'appoint d'ingénieurs agronomes en assistance technique et la rénovation totale de la station avicole de Sidi Chami est entreprise pour doubler sa capacité de production. Au terme de l'année 1964, la vocation multifonctionnelle des coopératives de l'ANP se dessine. Elle s'adonne à des activités aussi diverses que multiples (agriculture, élevage, bâtiment, menuiserie, imprimerie, etc.).Fin 1966, la DNC-ANP compte 850 éléments dont 120 militaires et 730 civils, conservait pour sa nouvelle orientation, des unités de production en fonctionnement et des unités de production en vue d'implantation.
Les unités de production étaient :
- la menuiserie-ébénisterie ;
- les Editions populaires de l'Armée ;
- l'entreprise de bâtiment ;
- l'usine de chaussures d'Oran.
Les unités en cours d'implantation étaient :
- l'usine de chaussures d'Alger ;
- l'atelier de confection d'Alger-Caroubier ;
- l'usine de Sidi Moussa.
L'année 1967 verra la réalisation de projets d'expansion, de modernisation et de relance des unités.
L'entreprise de bâtiment s'étoffe. Elle devient un ensemble intégré tous corps d'état supporté par une série d'entreprises de matériaux de construction et un bureau d'engineering, de recherche et d'études générales (Bereg).
Cela lui permet d'envisager toute opération de construction-clé en mains, études et réalisations. C'est dans cet esprit qu'elle a signé, le 31 décembre 1968, une première convention avec le ministère de l'Education nationale pour la réalisation de constructions scolaires et universitaires.
Le rythme d'expansion et de croissance ne cesse alors de s'accélérer, la seule limitation de dimension relève du souci de discipliner le développement.
Le DNC-ANP va collaborer avec de grands architectes, tels que
Oscar Niemeyer, Kenzo Tange, Ricardo Bofill... Débutera alors la saga des grands projets, tous corps d'Etat, tels que l'Université des sciences techniques d'Alger (Usta), l'Université des sciences techniques d'Oran (Usto), la mosquée et l'Institut des sciences islamiques de Constantine, l'Institut maritime de Bou Ismaïl, le ministère du Commerce à Alger, 118 lycées et CEM et 15 APC à Alger et sa région. Des milliers de logements à Aïn Amenas, Sétif, Sidi Bel-Abbès, Sidi Moussa et Constantine.
En mars 1977, Abdelmadjid Aouchiche est nommé ministre de la Construction, de l'Habitat et de l'Urbanisme. La DNC-ANP, qui avait démarré en 1966 avec 850 éléments, va compter près de 50 000 travailleurs fin 1978.
Sous la direction de Abdelmadjid Aouchiche, un plan de construction de logements, à court, moyen et long terme, sera tracé. Avec son éviction par Chadli Bendjedid du ministère de l'Habitat en juillet 1980, un coup fatal sera donné au secteur du bâtiment qui va péricliter. Cent vingt mille logements publics seront livrés en 1981. Il était prévu la construction de 250 000 logements/an dans les années 1990 pour atteindre les
500 000 logements/an à partir de l'an 2000.
Il a été très affecté par l'éclatement de la DNC-ANP ordonné par l'un des “Eischman” de l'économie nationale, Abdelhamid Brahimi, dit Abdelhamid “La Science”. Abdelmadjid Aouchiche a fini sa carrière militaire au grade de colonel et sa carrière civile, comme ambassadeur en Argentine.
Il a présidé l'Association des amis du Tassili et la Fédération équestre algérienne qui lui a rendu un vibrant hommage le 5 juillet dernier, au cours d'un magnifique
jubilé.


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