Après l'enterrement du jeune Azzedine Labza, décédé lors des manifestations de vendredi dernier, par balle, les habitants de Aïn Hadjel, situé à 67 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M'sila, ont pacifiquement battu le pavé des artères, en scandant des slogans hostiles aux autorités. Ils exigent la libération des jeunes manifestants interpellés et le départ du chef de sûreté de daïra, qui était, selon les manifestants, le premier responsable de cette “bavure”, la mort du jeune Azzedine. “Ce crime ne va pas rester impuni”, jurent les manifestants. “Le chef de sûreté de daïra doit être sanctionné”, ajoutent-ils. “Pourquoi on tire sur ces jeunes avec des balles réelles ?”, se demandera un jeune. Selon des témoins, les émeutes, qui ont commencé vendredi après-midi, se sont poursuivies jusqu'à après minuit. La même source a précisé que la police a été contrainte d'user de balles réelles en état de légitime défense après avoir essayé de disperser des dizaines de manifestants qui tentaient de pénétrer à l'intérieur du commissariat. Plusieurs d'entre eux sont même parvenus à entrer dans les bâtiments de la daïra et du bureau de poste, après avoir brisé des vitres et à jeter des équipements informatiques et bureautiques vers l'extérieur. Ils ont été repoussés par la police antiémeute. Par ailleurs, on vient d'apprendre que les responsables locaux de la wilaya et des élus, ont organisé, hier, une réunion avec la famille de la victime et les notables de la région. Cette rencontre intervient afin d'apaiser les esprits et aider la famille à faire son deuil. D'autres rencontres avec les familles des quatre jeunes qui ont été blessés par balle sont également programmées. Notons que l'un des blessés, K. Mustapha, qui a été touché à la gorge, est actuellement, selon sa famille, dans un état grave à l'hôpital Mustapha-Pacha à Alger.