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Sid-ali sekhri
PORTRAIT…
Publié dans Liberté le 27 - 03 - 2011

Où est-il ? Que fait-il ? Pourquoi a-t-il disparu soudainement ? Autant de questions que se posent sur Sid-Ali Sekhri ses fans et ses faux amis, plus dangereux que ses ennemis. Oui, il a disparu et tout ce beau monde le recherche désespérément. Comme Sid-Ali n'est pas un animateur de télé, lieu où l'on acquiert une certaine notoriété même si on sonne creux, et où la tchatche tient lieu de culture, il n'est connu que par un microcosme, celui des amoureux du livre. Il faut donc le présenter à ceux qui ne connaissent pas sa faconde, son verbe, son érudition et son cœur. Oui, son cœur, car il en a beaucoup. Ancien de la défunte Enal, morte et dépecée, Sid-Ali a une longue expérience du livre et des écrivains. Dès les années 1980, il formera avec quelques collègues la dream-team de l'Enal. Ils étaient jeunes, cultivés, débordant de vie et de projets contrastant singulièrement avec les anciens qui appliquaient à la lettre la règle du secteur public : doucement le matin et pas trop vite le soir. Sid-Ali qui était né avec un turbo au lieu d'une cuillère en argent dans la bouche, faisait feu de tout bois.
Quand je l'avais connu à cette époque, il m'impressionnait par son rythme. Il faisait mille choses à la fois comme s'il avait des objectifs de performance. Le beau, c'est que personne ne l'y obligeait. Ses collègues roupillaient bouche ouverte aux mouches, lui sautillait d'une tâche à l'autre. Avec le sourire SVP. Là aussi il détonnait. Sourire, blague, métaphore, litote, tout son registre y passait. Je souhaitais que pareil talent, bloqué par les pesanteurs bureaucratiques, trouve le moyen de s'exprimer dans le privé. Souhait exaucé quand il prit avec quelques collègues, les rênes de la librairie Al-Ghazali à la fin des années 1990. Très vite, cette librairie devint un phare et un repère de la culture algéroise. Tout ce qui comptait à Alger en matière de culture venait s'oxygéner ici, au milieu des affiches des perles des clients. À mourir de rire, à se tordre en dix. On était encore dans la décennie noire et Sid-Ali nous offrait matière à détente, matière à culture, matière à lire et même matière à rire. Que demander de plus au bon Dieu ? Que notre joie demeure. Samaritain éclairé, Sid-Ali offrait des livres à ceux qui n'avaient pas les moyens de les acheter. Clarifions : il ne les offrait pas à des amis, mais à des inconnus dont la mise montrait la modestie de leur bourse.
Et puis voilà que la librairie est vendue, fini la belle aventure du livre pour Sid-Ali ? Que nenni. Il lance une toute petite librairie au doux nom : Mille Feuilles. Succès d'estime à défaut d'un succès de librairie. N'empêche, la librairie ne désemplissait pas de ses fans, car l'homme a du charisme et de l'éloquence, avec toujours le mot pour rire. Si on devait le comparer à un personnage de roman, c'est à Gatsby le magnifique ; un acteur, c'est Marcello Mastroïanni de la Dolce Vita, un écrivain ? Tous, car il les aime tous, petits et grands avec leur talent, leur suffisance, leur morgue, leurs doutes, leurs angoisses et leur mauvaise langue, qui les vengent du succès des autres. Bouillonnant d'idées, il décida de lancer le premier vrai café littéraire algérois : “L'île lettré” à la place Hoche.
Défilèrent alors chez lui tous ceux qui avaient un don à partager. Les inconnus qui ne savaient où déclamer un texte de leur cru, les peintres, les poètes sans muse, et les muses sans poète, tous trouvèrent leur port d'attache à “L'île lettré”. Hélas, faute de sponsoring, faute de rentabilité, cette expérience tourna court. Il reste encore la librairie Mille Feuilles ? Doute. Je crois bien qu'elle a tiré le rideau, faute aussi de rentabilité. La mort de ces deux lieux du livre n'a suscité aucun émoi ici et là. Comme s'il était naturel qu'un relais culturel meure. À défaut de verser des sous, faisons la prière du mort, du maure aurait dit Sekhri qui fait le mort pour rester vivant…
H. G.
[email protected]


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