Après trois mois de grève, les étudiants des dix départements de pharmacie ont décidé de mettre fin à leur mouvement et de retrouver, dès demain, les bancs des amphis. Toutefois, cette reprise n'est que temporaire et la menace d'une nouvelle paralysie des facultés de pharmacie n'est pas à écarter. C'est, du moins, ce que nous ont affirmé, hier, les étudiants à l'issue de leur énième assemblée générale. En effet, les étudiants en pharmacie, qui se sont toujours distingués par des actions spontanées qui ont à chaque fois complètement paralysé l'université d'Alger et pas seulement leur propre département, semblent toujours prudents. Ils reprennent les cours ce dimanche, mais prévoient une nouvelle assemblée générale le 8 juin pour débattre des résolutions de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine qui se tiendra les 6 et 7 juin à Sidi-Fredj. “Si les conclusions de la prochaine conférence vont dans le sens des attentes et des revendications des étudiants, le gel de la grève sera maintenu, sinon nous allons procéder au vote pour sortir avec une décision commune et unanime en vue de la relance de la contestation”, nous dit une étudiante membre du nouveau comité autonome des étudiants en pharmacie d'Alger. En fait, l'issue de l'assemblée générale, en cas de non-satisfaction des revendications des futurs pharmaciens, est un secret de Polichinelle. Il faut savoir à ce propos que lors du vote, qui a eu lieu mercredi, pour le maintien ou la reprise de la grève, pas moins de 65% des nombreux étudiants présents se sont prononcés pour la poursuite du débrayage. Une position radicale qui a soulevé le courroux des délégués qui ont tenté de convaincre leurs camarades de la nécessité, voire l'urgence de sauver l'année universitaire, mais la persévérance de la majorité des étudiants était telle que les délégués ont préféré rendre le tablier. La démission des délégués et les pressions de l'administration pour la reprise ont poussé les étudiants à se restructurer et à penser à un nouveau mode d'organisation en vue de poursuivre le combat. C'est ainsi que le Comité autonome des étudiants en pharmacie d'Alger (Caepa) a vu le jour. “Le comité est constitué de 28 étudiants des différentes années élus par leurs camarades”, révèle le même membre. Et d'ajouter que la création du Caepa a été approuvée par l'administration du département de pharmacie de la faculté des sciences médicales. À signaler enfin que les étudiants du département de chirurgie dentaire ont, de leur côté, maintenu le mouvement de grève.