Pour cette saison, la wilaya d'Alger compte cinq nouvelles plages dans les communes de Aïn Taya, Bordj El-Bahri, Bordj El-Kiffan, Hammamet et Raïs Hamidou, ce qui porte à 64 le nombre des plages autorisées à la baignade. Les préparatifs menés depuis des mois par la structure de wilaya ont abouti à un état irréprochable des lieux, pourvu que le civisme suive. C'est du moins le constat que nous avons fait jeudi dernier lors de la tournée organisée par la wilaya au profit des élus de l'APW. La délégation était conduite par le SG de la wilaya, Mohamed Hattab, et le P/APW, Djamel Madi. Dans la commune de Heuraoua, première escale, deux immenses plages (El-Kaddous et Tarfaya), se succèdent sur plus de 2600 mètres surplombées par un plateau où il est prévu la réalisation d'un camp de jeunes qui sera, selon les responsables de la wilaya, le plus grand du monde. Avec un site panoramique pareil, l'on ne peut que se demander s'il n'était pas plus rentable de donner la chance à un investisseur pour en faire un complexe touristique. Ce qui est certain c'est que l'endroit est magnifique, les plages sont propres et toutes les commodités présentes. Mme Boukassem, sous-directrice à l'APPL (Agence urbaine chargée de la protection et de la promotion du littoral), a expliqué sur place toutes les opérations menées avant d'arrêter la liste des plages à mettre à la disposition du public et celles à interdire. La plus importante de ces opérations consiste à procéder à des analyses bactériologiques des eaux de baignade au niveau de l'Institut Pasteur. Dans ce cadre, quatre campagnes de prélèvements ont été effectuées entre le 3 et le 25 mai dernier, soit 452 échantillons prélevés et analysés. Selon la responsable, le nombre des plages autorisées à la baignade augmente d'année en année grâce aux efforts de la wilaya dans le sens de permettre un maximum de structures avec toutes les commodités nécessaires. Ainsi depuis 2004, le nombre des plages autorisées à la baignade est passé de 35 à 64. Pour cette année, cinq nouvelles plages sont admises à recevoir les estivants. Il s'agit des Tamaris à Aïn Taya (interdite pour travaux d'enrochement), Stamboul à Bordj El-Kiffan, les Ondines Nord à Bordj El-Bahri, Aouinet Hasni à Raïs Hamidou et Bekkouche à Hammamet, toutes interdites avant cette année pour cause de pollution. À Aïn Taya, Surcouf s'étire pour rejoindre Déca-Plage dont la réputation d'une des plus belles plages de l'Algérois, ne date pas d'hier. Avec Tamaris, les trois plages de Aïn Taya offrent une capacité d'accueil de plus de 8 000 estivants. Plages interdites à la baignade et pollutions industrielles La wilaya d'Alger compte vingt plages interdites à la baignade dont dix pour cause de pollution, à savoir Champ-de-Tir (Zéralda), La Fayette et Campino (Hammamet), Deux-Chameaux et l'Olivier (Bologhine), Kaa Sour (La Casbah), Les Sablettes (Belouizdad), Piquet Blanc (Hussein Dey), Lido (Mohammadia), Coco Plage (Bordj El-Bahri). Cinq plages sont interdites pour dangerosité (rochers à fleur d'eau), à savoir Sidi Fredj-Ouest (Staoueli), La Fontaine et Petit Bassin (Aïn Bénian), Sidi El-Hadj et El-Marsa-Centre (El-Marsa), quatre pour absence d'accès à savoir Zarzouria et Aïn Beïda (Aïn Taya), Mazela et Pins-Maritimes (Mohammadia). Quant à Kef El-Araar à Aïn Taya, cette plage est interdite pour travaux. Comme chaque année, pour garantir un bon déroulement de la saison estivale, un certain nombre d'actions sont menées par les différentes structures de la wilaya comme la DHW, la DTP, l'Environnement, Asrout, Hurbal, Netcom, Erma, Egctu, Edeval, MCU et parallèlement les APC. Dans le cadre de l'identification du suivi des sources de pollution, l'APPL a mis en place une base de données concernant les rejets des unités industrielles, après enquête en amont pour déceler, à partir de la matière première utilisée déclarée par les unités, les rejets susceptibles de s'y trouver. “Et c'est ainsi qu'il est procédé, à titre d'exemple, au contrôle des établissements classés pour l'identification des effluents au niveau des entreprises et sociétés des zones industrielles d'Oued Smar, Rouiba et Réghaia. L'APPL est également associée dans les opérations de contrôle des unités industrielles susceptibles d'altérer la qualité des eaux de baignade durant la saison estivale, les sorties concernant des problèmes environnementaux enregistrés au niveau des communes du littoral, la participation à l'étude de l'élaboration du schéma directeur de gestion des déchets industriels de la wilaya d'Alger et la participation aux délibérations des commissions de contrôle des établissements classés”, explique-t-on à l'APPL. Le SIG au service du littoral algérois Le système d'information géographique (SIG) mis en place par l'APPL est capable de présenter les données alphanumériques spatialement référencées ainsi que de produire des plans et des cartes. Le travail permet une connaissance fine et structurée des plages comme la limitation des plages, les points de prélèvement des eaux de baignade, pour la recherche du phytoplancton, positionnement des unités industrielles, des points de rejets, des points géodésiques, la limitation des oueds et leurs rejets, les Step, les collecteurs d'eaux pluviales, les eaux de source, les fosses septiques débordantes ou débordantes, etc. Concernant le réseau de surveillance du trait de côte, la direction de l'APPL s'est impliquée depuis 2008 avec l'acquisition de nouvelles données relatives aux positions de la ligne de rivage par des relevés topographiques s'effectuant in situ à l'aide d'un GPS Différentiel, une technique qui ne peut s'appliquer toutefois qu'au niveau des côtes étendues qui ne présentant pas d'obstacles physiques perturbateurs du signal. À rappeler dans ce cadre que l'érosion côtière est un phénomène mondial. Pour Alger, le réseau d'observation est opérationnel depuis plus de 50 ans et des transmissions de données se font cycliquement sur l'ensemble de la côte algéroise. Le réseau de surveillance du phytoplancton toxique de la wilaya d'Alger existe depuis 2007. Il permet d'observer l'ensemble des espèces phytoplanctoniques des eaux côtières et recenser les évènements tels que les eaux colorées, les efflorescences exceptionnelles et les proliférations d'espèces toxiques ou nuisibles pour la faune marine. De même qu'il permet de surveiller particulièrement les espèces produisant des toxines dangereuses. “Actuellement 16 stations de surveillance ont été sélectionnées entre Zéralda et Réghaia où un échantillonnage mensuel ou bimensuel est effectué afin de comprendre la dynamique saisonnière du phytoplancton. Au cours de l'année 2010 aucun cas d'intoxication n'a été signalé, mais durant le premier trimestre, des blooms non toxiques de Noctiluca Scintillans ont été observés au niveau de quelques plages de la wilaya. Durant les cinq premiers mois de l'année en cours, une bonne qualité de l'eau de mer a été observée, cela s'explique par la présence d'espèce phytoplanctonique nocif (toxique ou à bloom) en faible concentration voir même l'absence de certaines d'entre elles”, commente la direction de l'APPL. Il est à rappeler enfin que l'arrêté du wali d'Alger stipule que l'accès au public des plages du littoral algérois, long de près de 100 km, n'est pas payant. Les concessions au niveau des plages pour la location de commodités (parasols, chaises) restent strictement réglementées et dont les P/APC des communes concernées sont chargés de l'application de la réglementation. De même que la pratique de certains moyens de loisirs comme la planche à voile et scooters, doit respecter les consignes de sécurité à cet effet et de s'éloigner du rivage pour ne pas perturber la tranquillité des estivants. Bonne trempette à tous.