L'insuffisance des bus de transport scolaire continue de se poser avec acuité dans la wilaya de Tizi Ouzou, où une carence en la matière est observée depuis plusieurs années. Le nombre de bus octroyés à certaines communes reste insuffisant par rapport à la demande. Pour preuve, des élèves font encore une longue marche pour rejoindre leurs établissements, ce qui contraint souvent les APC à faire appel aux services des privés ou à utiliser des camions, souvent vétustes, aménagés, en une “locomotive” de transport scolaire à l'intérieur desquels des élèves s'entassent par cinquantaines jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Ce qui ne manque pas d'inquiéter les parents d'élèves qui ne cessent de se demander si c'est raisonnable de laisser durer cette situation qui n'est pas sans impact négatif sur la forme des élèves et par conséquent sur leur scolarité. “Nous sommes quotidiennement soumis à cette situation pour le moins désolante, où il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin et prendre place sur un banc au risque de faire le chemin debout et… dans un camion !”, déplore un élève du CEM d'Iferhounène. “N'est-il pas le moment de réfléchir à un nouveau plan de gestion du transport scolaire et de mettre fin aux services de ces camions dépassés ? Nous enfants ne sont pas du bétail, le confort n'est plus un luxe mais une nécessité vitale pour le bien-être des enfants”, explique, pour sa part, un parent d'élève. Ce phénomène de camions aménagés est malheureusement observé dans plusieurs communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, ce que les autorités considèrent comme une solution n'est à vrai dire qu'un danger pour les élèves. A Illiltène ,pour ne citer que cet exemple, même si la commune vient de bénéficier d'un nouveau bus destiné au ramassage scolaire, l'insuffisance en matière de transport scolaire se pose encore sérieusement. En plus d'un camion Sonacome, qui fait office de “car”, la mairie est obligée de faire appel aux services d'un privé. Le bus est loué à 240 000 DA le trimestre, en plus de l'apport des bambins qui est de 10 DA/jour. Dans la commune d'Agouni Geghrane, la situation est encore plus complexe. Des parents d'élèves relèvent une absence totale de bus scolaires, et les élèves déboursent chaque matin la somme de 40 DA en aller-retour, afin de rejoindre leur lycée situé au chef-lieu de la commune des Ouadhias. Sur place, il était déjà 7h40, et des élèves étaient encore coincés dans les arrêts en attendant un hypothétique fourgon de transport public. Il a fallu attendre un moment pour voir enfin un fourgon s'arrêter. Face à cette carence, les transporteurs privés prennent le relais, un secours, mais à quel prix ! K. Tighilt
