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Entre crise sociale et échéances politiques
une marge réduite pour des politiques salariales cohérentes
Publié dans Liberté le 02 - 11 - 2011

Les chercheurs algériens en sociologie du travail retiendront probablement l'année 2011 comme l'année au cours de laquelle les lignes ont le plus bougé en matière salariale depuis la mise en vigueur dans les années soixante dix du statut général du travailleur (SGT). Le bouleversement des systèmes de rémunération observé depuis le début de l'année a été porté par un mouvement social d'une ampleur et d'une variété inédites dans un contexte de contestation globale des systèmes politiques de gouvernance dans le monde arabe. Avec l'emploi et le logement, les hausses salariales constituent les premières revendications du mouvement social en Algérie. Mais il faut quand même relativiser en constatant les retards et déficits en la matière. Pour preuve l'Algérie était, en 2010, un des pays arabes où les salaires étaient les plus faibles selon l'enquête effectuée en février 2011 auprès des pays du Maghreb et du Moyen Orient, par le cabinet conseil spécialisé YouGov Siraj. Toujours selon cette étude, 56% des algériens ont gagné moins de 500 dollars par mois en 2010 contre 50% en 2009.
C'est pour toutes ces raisons, qu'à quelques semaines de la fin de l'année, il est utile de faire une première évaluation autour des résultats obtenus, des stratégies de confrontation/négociations mises en œuvre par les différents acteurs pour
tenter finalement de repérer les marges de manœuvre résiduelles qui subsistent pour ces derniers, singulièrement pour les pouvoirs publics.
D'abord voyons qui sont les acteurs concernés par la fixation et la négociation, le cas échéant, des salaires. S'agissant des salariés, ils sont représentés par l'Union générale de travailleurs algériens (UGTA) et une quinzaine de syndicats autonomes ou indépendants, reconnus ou non, regroupés un moment dans une « coordination nationale des syndicats autonomes ». Pour les entrepreneurs il convient de distinguer entre les employeurs publics regroupés dans l'Union nationale des employeurs publics (UNEP) affaiblie mais toujours présente et les employeurs privés. Ces derniers peuvent être eux-mêmes discriminés en un secteur privé « international » disposant de politiques et d'instruments salariaux élaborés (« corporate policies ») et en un secteur privé « national » éclaté en cinq organisations patronales au moins et dont une grande partie est encore rétive à la syndicalisation salariale en son sein. Enfin il y a l'Etat, en tant qu'employeur dominant, qui rétribue plus d'un million et demi de fonctionnaires et assimilés.
Deuxième élément de la problématique salariale à examiner : les moments et les instruments de la négociation salariale. Depuis la promulgation en1990 de la loi sur les relations de travail, qui avait pour objectif d'une part d'introduire la flexibilité dans le marché du travail et d'autre part de promouvoir des démarches contractuelles entre les partenaires sociaux dans la gestion salariale, les rapports de force ont beaucoup évolué avec l'émergence et la consolidation récentes des syndicats autonomes. Dans la décennie 90, caractérisée par un ajustement structurel douloureux pour les salariés et intenable pour les entreprises, et même dans la moitié de la décennie suivante l'initiative salariale était presque le domaine réservé des pouvoirs publics à travers la tenue de tripartites dont ils avaient presque tout le contrôle.
L'émergence, à partir des années 2000, des syndicats indépendants a ainsi changé la donne en la matière. On voit bien, accessoirement, que le mouvement social en Algérie était non seulement structuré mais antérieur au « printemps arabe », qui n'en a pas été réellement un élément déclencheur, mais a fourni en revanche un contexte favorable et privilégié d'accompagnement des luttes sociales.
Résultats des courses : la masse salariale de la fonction publique a plus que doublé en cinq ans. Elle est passée de 1126 milliards DA en 2008 à 2850 milliards en 2012 (prévisions). Cinquante statuts particuliers de la fonction publique ont été approuvés et des rappels remontant à 2008 ont été versés. Pour autant l'ampleur et la diversité de ces hausses salariales ont-elles absorbé et épuisé les tensions sociales ? On pourrait le croire si l'on ajoute dans l'équation les subventions d'un certain nombre de produits (énergie, lait, farine, huile sucre, semoule, légumes secs) qui améliorent incontestablement le pouvoir d'achat des salariés et poussent même au gaspillage et aux fuites des produits aux frontières. Mais en vérité ils restent encore des sujets qui fâchent. Ainsi les pouvoirs publics du fait d'un fort déficit budgétaire et d'une fiscalité ordinaire insuffisante et les employeurs publics et privés locaux du fait de la fragilité de leur trésorerie, font de la résistance en matière de suppression de l'article 87 bis du code du travail. Cette suppression engendrerait des augmentations nouvelles des salaires et des primes insoutenables en l'état actuel. Cela est donc renvoyé, pour donner du temps au temps, au nouveau code du travail, malgré les pressions récurrentes et multiforme de l'UGTA.
Un dernier mot concernant les marges de manœuvre des employeurs en matière salariale. Le secteur privé international a probablement anticipé dans ces « business plans» ces augmentations et dispose toujours d'un plan B. On l'a vu lors par exemple lors des conflits Arcelor Mittal ou Linde Gas. En revanche une grande partie du secteur privé local peine encore à entrer dans la démarche contractuelle en matière de salaires en l'absence assez souvent d'une représentation syndicale au sein de l'entreprise. Pour les employeurs publics, dont les grilles de salaires sont généralement très au dessous de celles de leurs homologues internationaux, la plupart d'entre eux continuent de souffrir d'un endettement et d'une capitalisation insuffisante pesant sur leur compte d'exploitation. Ce qui limite beaucoup leurs marges de négociations salariales.
Une bonne nouvelle néanmoins pour conclure. Le rapport 2010 de la Banque d'Algérie nous apprend que « la part des ménages dans le total des dépôts du secteur privé reste importante et en hausse (68,9% contre 67,2% en 2009). Cela signifie tout simplement qu'une partie significative des revenus salariaux est épargnée. Cela limitera au moins l'inflation. Cela sera toujours cela de gagné.
m. m.


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