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Pression sur le dinar : entre dépréciation et réévaluation
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2012

On a vu s'ouvrir ces dernières semaines les prémisses d'un débat, du reste inévitable, sur la valeur réelle « utile » du dinar sur les marchés formel et informel de change. En réalité ce débat n'a seulement abordé que les conséquences de cette baisse du taux de change du dinar sur le pouvoir d'achat des ménages dans les marchés nationaux et sur celui des opérateurs économiques dans les marchés extérieurs. Vous aurez tout de suite noté que les effets sur les exportations sont totalement absents du débat car la quasi-totalité des exportations que sont les hydrocarbures sont libellés en dollars. Pour le moment, et en l'absence d'un marché ouvert de capitaux, la faible part des exportations hors hydrocarbures, évaluée à 2,15 milliards de dollars en 2011, ne peut pas vraiment peser sur la parité du dinar en tant que variable significative d'ajustement.
Ceci dit, cette question complexe et sensible mérite d'être analysée sur plusieurs facettes. Au préalable, précisons les choses d'un point de vue conceptuel, car le débat a aussi porté sur la différence à observer entre dépréciation et dévaluation. L'appréciation ou la dépréciation du dinar devrait se mesurer, de façon normative, à l'amplitude entre sa valeur nominale et sa valeur réelle .En l'absence d'un marché formel organisé des changes, cela n'est observable que sur les fluctuations du marché parallèle du dinar. C'est d'ailleurs ce qui fait dire à l'ancien gouverneur de la Banque d'Algérie Hadj Nacer que « le square Port Saïd donne la valeur réelle du dinar ». Quant à la dévaluation ou la réévaluation, elle ne devrait être le fait que d'une politique monétaire affichée et ciblée, pour atteindre des objectifs économiques précis, mise en oeuvre conformément à la loi.
Pour être direct et clair, je suis de ceux qui, dans ce débat, sont plutôt favorables, pour le moment, à cette tendance baissière du dinar, pour autant que l'amplitude du glissement ne soit pas trop fort (moins de 20%). Je vais vous dire pourquoi.
D'abord il faut en contextualiser la problématique. L'économie algérienne n'est pas dans la situation des débuts de la décennie 90 pendant laquelle elle avait été obligée de subir une dévaluation massive au cours de laquelle le dinar a perdu sur le marché des changes dix fois sa valeur avec une inflation variant de 30% à 40%. Nous sommes actuellement dans un cadre macroéconomique stabilisé avec une dépréciation de 10%, une inflation inférieure à 5% et des réserves de change qui vont probablement atteindre 200 milliards de dollars en 2012. Ce niveau élevé de ces réserves est d'ailleurs la garantie de la stabilisation à court et moyen terme du taux de change du dinar. De ce point de vue là les milieux des affaires, qui sont encore sous l'effet du syndrome de la dévaluation des années 90, devraient tempérer leurs inquiétudes. Cela d'autant que, sur le principe, cette tendance baissière du dinar est censée contribuer à réduire l'écart de compétitivité avec le reste du monde. C'est ce qu'on appelle dans les autres pays la dévaluation compétitive. Mais les faits sont têtus ; le récent recensement de l'ONS nous renvoie l'image d'une économie algérienne basée encore pour une très grande part sur les importations et les activités liées à leur distribution formelle et informelle. A titre d'illustration de ce propos la plupart des entreprises algériennes opèrent dans le commerce (55%) et dans les services (34%) et seules 11% opèrent dans l'industrie et le BTPH.
La priorité est donc de décourager les importations par une politique de soutien de l'offre mais aussi par une politique de change appropriée. Il ne faut jamais oublier ce que nous enseigne l'histoire économique sur le syndrome hollandais. Ce dernier naît et se développe à la faveur de la surévaluation de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères C'est pour cela que la revendication d'une réévaluation du dinar me parait complètement décalée par rapport aux impératifs actuels de diversification de l'économie algérienne. Ceux qui soutiennent cette réévaluation avancent un premier argument. Celui d'un prix du baril supérieur à 100 dollars et du renchérissement de cette dernière devise face à l'euro qui aurait dû entraîner la réévaluation « indexée et automatique » du dinar. J'entends bien cet argument mais il est dans la cohérence et la logique du syndrome hollandais dans lequel il faut justement éviter de sombrer. Le deuxième argument avancé est celui de la défense du pouvoir d'achat des ménages mais celui-ci est atténué du fait de l'élargissement de la liste des produits soutenus et des augmentations salariales opérées, y compris le relèvement du SMIG et celui des retraites.
En fait la question de la variation de change du dinar est à analyser aussi en termes d'évolution de l'économie réelle et de celle de la formation des prix sur les différents marchés. Les perspectives de la relance des échanges intermaghrébins invitent à revisiter cette problématique. Pour le moment la structure différenciée des prix relatifs dans le Maghreb pénalise lourdement l'économie algérienne.
Les écarts considérables de prix des produits raffinés, des produits agro alimentaires y compris le cheptel et les céréales favorisent aujourd'hui des fuites importantes aux frontières. Il s'agit tout simplement d'un élargissement de fait des subventions publiques aux pays frères voisins. Demain le développement des échanges commerciaux formels risque d'aggraver cette asymétrie. Le débat sur la parité de change du dinar est ainsi fondamentalement lié à celui de l'économie réelle et de la formation des prix. Il est plus complexe qu'il n'y parait à première vue et un débat pus exhaustif sur la question s'impose. Dans ce cadre espérons que les formations politiques vont aborder, à l'occasion des campagnes électorales des élections législatives, ce thème de façon approfondie dans des débats contradictoires et transparents en précisant les politiques économiques et monétaires souhaitées par les uns et les autres.
En conclusion, et au bout du compte, j'ai le sentiment que c'est la capacité des entrepreneurs algériens, avec le soutien des pouvoirs publics, à mettre sur le marché une offre nationale de biens et de services abondante et de qualité qui orientera à terme la polarité de la variation de change du dinar. Plus que celle des exportations des hydrocarbures.
C'est cela la diversification recherchée de l'économie nationale sans laquelle les risques persisteraient ; d'une façon ou d'une autre. Les questions monétaires, y compris celle du taux de change, n'en étant finalement que le reflet.
M. M.


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