Durant plus d'une demi-heure, Abdelmadjid Menasra, président du Mouvement pour le changement, a animé, jeudi, un meeting populaire au théâtre communal Saâdaoui-Salah de la ville de Bouira. Abdelmadjid Menasra a développé un discours prônant le changement dans un cadre qui renforcerait l'unité nationale. Pour lui, la wilaya de Bouira est un modèle de cette unité car elle regroupe en son sein différentes cultures et langues. C'est cette diversité qui renforce les liens entres les citoyens. Abordant les différentes crises ayant secoué le pays notamment les protestations et les grèves, ayant touché différents secteurs, “nous annonçons un changement”. Un changement qui n'arrange pas certaines sphères du pouvoir “qui activent pour que le peuple s'immobilise chez lui et devienne inactif ; aucune initiative pour un changement vers un avenir meilleur”. Pour lui, le peuple doit faire la différence entre un changement positif et ceux “qui cherchent un changement dans la continuité avec des anciennes figures et même des programmes avec au menu le chômage, l'injustice, les passe-droits et la corruption. D'ailleurs, ils ont créé des partis pour se maintenir au pouvoir de peur de perdre les privilèges acquis de leur gouvernance depuis 50 ans”. M. Menasra s'est montré très convaincu pour un changement. “Toutes les prémices nous font croire que le peuple veut ce changement, et ce, par sa prise de conscience. Le pouvoir en place n'a pas d'autre alternative que de se soumettre à la volonté du peuple le 10 mai ou il sera chassé”. Dans son intervention, le président du Mouvement pour le changement développe les raisons de ce changement tant espéré par le peuple. “Avant, on disait le ministre veut, le wali veut, le Président veut. Ils n'ont jamais imaginé que le peuple voudra. On lit ce changement sur les visages des jeunes désespérés, le vécu des chômeurs, la malvie des salariés due à la mauvaise prise en charge de leurs doléances”. Les gouvernants ont failli à leur mission. “Ils n'ont même pas prévu la flambée des prix de la pomme de terre ; comment peuvent-ils planifier l'avenir des générations”. La création de nouveaux partis n'est qu'une manœuvre des décideurs “pour avoir en face d'eux un Parlement faible qui ne peut ni légiférer pour de nouvelles lois qui protègent le citoyen, ni demander des comptes au gouvernement gangrené par la corruption. Rien que les trois dossiers de corruption, liés à Sonatrach, l'autoroute, les barrages, comptent un budget de dix années d'un pays comme la Tunisie”, conclut Menasra, exhortant l'assistance à une participation massive pour un meilleur changement mais non dans la continuité. A. D