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Louisa 17eme partie
Publié dans Liberté le 28 - 04 - 2012

Résumé : Louisa convole en justes noces avec Kamel. Elle est heureuse et comblée, d'autant plus que son mari prend tout de suite en charge les champs de ses parents et les donne en gérance. Il apprend à sa femme que Aïssa veut émigrer en France.
Il secoue sa tête :
- Il faut d'abord qu'on lui déniche un boulot et une couche dans un dortoir.
Je déglutis difficilement. Mon frère va devoir passer ses nuits dans un dortoir glacial… J'avais déjà entendu parler, par des émigrés de notre village, de ces chambres collectives, glaciales en hiver et de véritables fournaises en été. On dormait à 15 ou 20 personnes à même le sol. Le loyer n'était certes pas élevé, mais vu les “commodités”, ces lieux étaient de véritables chantiers épidémiques. Combien de fois n'avons-nous pas reçu chez nous ces malades aux poumons troués et au corps rongé… Ils avaient attrapé toutes sortes de microbes… Une fois invalides, on les exhorte à rentrer au bled, avec le dernier salaire du mois… Alors ils revenaient la tête basse, pour se faire soigner au village ou rendre leur dernier soupir auprès des leurs.
Kamel remarque mon air triste :
- Tu penses au pire Louisa… Aïssa est assez grand pour se débrouiller… Une fois qu'il aura les moyens, il s'installera ailleurs… Il pourra toujours louer une chambre dans une pension, ce n'est pas ce qui manque à Paris.
- Je pensais qu'il allait… qu'il allait…
- Vivre chez nous, n'est-ce pas ? J'aimerais bien… Mais tu sais qu'on devrait partager l'appartement avec mes parents… Je ne suis pas encore prêt à m'installer chez moi… Ma mère avait pris les devants pour m'en avertir voici des années… Je n'aimerais pas la décevoir… La malédiction des parents est toujours à appréhender dans ce monde… Tu connais bien ça toi n'est-ce pas ?
Je hochais la tête sans dire mot. Kamel me console de son mieux. Il m'apprend qu'on devrait bientôt prendre le bateau pour Marseille. Puis une fois dans cette ville, nous prendrons le train pour Paris.
Je sentais les larmes ruisseler sur mes joues. Je vais quitter mes parents et le village. à ce jour, je n'ai jamais quitté les miens ni les lieux où je suis née.
- Tu verras, me dit Kamel, Paris va t'enchanter.
Mais ce n'était pas le cas. Après la traversée par bateau, où je pensais que j'allais rendre mon dernier souffle, nous prîmes le train. Mais vu l'état des voies ferrées, après la guerre, nous mîmes un temps fou pour arriver à Paris.
Je regrettais déjà le soleil de mon village… Après Marseille, la grisaille m'enveloppa, et un froid glacial pénétra jusqu'aux tréfonds de mon âme. Je frissonnais malgré mon gros pull et mes chaussettes.
Kamel me passe son blouson :
- Tu t'y habitueras, me dit-il… C'est toujours comme ça au début.
Mon beau-père vint nous chercher à la gare. Il me souhaita la bienvenue et prit nos bagages pour nous précéder vers le premier véhicule que je voyais de ma vie.
Le taxi emprunte alors une longue route et plusieurs quartiers avant de nous déposer devant un vieil immeuble.
C'était donc là ! C'est dans ce quartier crasseux qu'habitaient mes beaux-parents, alors qu'au bled, Nna Daouia ne cessait de se vanter du confort parisien.
Nous nous retrouvâmes sous les toits, après avoir trébuché mille et une fois sur des marches d'escalier cassées ou carrément inexistantes.
Les sept étages étaient habités par des Nord-Africains qui devaient s'entasser dans des chambres délabrées et hideuses comme celle que ma belle-mère avait préparée pour nous.
à l'occasion de ma venue en France, Nna Daouia avait prévu un couscous et avait convié les proches et les amis. Bien sûr, la plupart habitaient les quartiers environnants et mitoyens au nôtre, ou tout simplement dans des cités-dortoir où ils devaient s'entasser à dix dans une pièce de deux mètres carrés.
J'étais fatiguée par le voyage et déçue par l'accueil. Rien ne me plaisait… Heureusement que Kamel était à mes côtés… Sa seule présence me réconfortait.
Je tenais à peine debout, et mes yeux se refermaient tout seuls… Nna Daouia ne cessait de parler, de plaisanter et de rire. à la fin du dîner, elle me demanda de débarrasser la table, de faire la vaisselle et de préparer un café… J'étais sidérée… J'allais protester, mais le regard suppliant de mon mari m'en dissuada. Que pouvais-je donc faire d'autre ? Je traînais mes pieds enflés dans des pantoufles trop grandes pour moi… Je ne savais pas où et comment faire… La cuisine était minuscule, et le potager pouvait tout juste contenir deux assiettes… Nna Daouia me met d'office une bassine entre les mains :
-Tu n'as qu'à la remplir d'eau pour faire la vaisselle… Je sais que tu ne connais encore rien au confort. Ton esprit est toujours au bled ma petite.
(À suivre)
Y. H.


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