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ELECTIONS LEGISLATIVES MAI 2012
Enseignements et perspectives
Publié dans Liberté le 04 - 06 - 2012

Si l'on considère les élections législatives de mai 2002, soit dix années auparavant, le premier enseignement à tirer de ces dernières élections est la baisse du taux de participation qui est passé de 46,17% en 2002 à 43,14% en 2012, en se basant, bien sûr, sur les chiffres officiels, tout en sachant que les élections de mai 2002 sont les moins entachées de fraude après celles de décembre 1991.
Sans campagne exceptionnelle basée sur la peur et l'instabilité attribuée au Printemps arabe, l'utilisation de tous les moyens possibles (médias, mosquées) et les interventions du chef de l'Etat, les Algériens ont été plus nombreux à voter en 2002 qu'en 2012. Si l'on considère les suffrages exprimés par rapport aux inscrits, la baisse est encore plus substantielle : le taux est passé de 41,2% en 2002 à 35,3% en 2012. La désaffection des Algériens à l'endroit des élections est par conséquent une tendance lourde de la vie politique du pays.
Le deuxième enseignement capital à retenir de ces dernières élections est le rétrécissement continu de la base sociale du pouvoir : alors que le taux des suffrages exprimés en faveur du duo FLN/RND par rapport aux électeurs inscrits était de 18% lors des élections législatives de mai 2002, ce taux est tombé à 8,5% en 2012. Détails dans le tableau ci-après :
En dix ans, le pouvoir a perdu plus de la moitié de sa base sociale. Les élections législatives intermédiaires de mai 2007 confirment cette tendance : le total de voix FLN/RND a été de 1 906 996, par conséquent inférieur à celui de 2002 et supérieur à celui de 2012.
Cet effritement de la base sociale du pouvoir aurait dû se refléter sur le nombre de sièges à l'APN, vu que le mode de scrutin utilisé en 2002 est exactement le même que celui de 2012 avec le même taux éliminatoire de 5%. Or, au lieu de la baisse attendue du nombre de sièges, c'est l'inverse qui s'est produit : en 2012, le duo FLN/RND s'est vu attribuer 291 sièges ramenés à 276 par le Conseil constitutionnel, contre 247 en 2002, soit 13 210 voix par siège en 2002 contre seulement 6 697 voix par siège en 2012. Ce qui revient à dire qu'un siège de 2002 est égal à deux sièges en 2012. Résultat tout à fait invraisemblable.
Une explication de ces résultats est avancée par les 16 partis contestataires comme suit : vers la fin de la journée du 10 mai, il a été procédé au bourrage des urnes avec des bulletins FLN ou RND, bourrage qui, en permettant l'augmentation du taux de participation, élève en même temps le seuil des 5% éliminatoires fatidique pour tous les partis non bénéficiaires du bourrage des urnes, laissant le FLN et le RND pratiquement seuls dans la course et bénéficiant de surcroît des sièges des partis éliminés par les 5%. D'autres explications moins complexes sont possibles. La seule façon de les contredire d'une manière incontestable est de revoir les listes électorales, examiner le bien-fondé des émargements et refaire le décompte des voix par commune par une instance indépendante. C'est une opération tout à fait possible puisque les documents des élections sont archivés. À défaut de cette opération, le doute reste permis et il n'est pas dans l'intérêt du pays et de sa stabilité.
Le troisième enseignement des dernières élections, c'est aussi l'effondrement de l'électorat islamiste des partis agréés : en valeur absolue, leurs électeurs sont passés de 1 586 180 en 2002 à 881 706 en 2012. Le taux par rapport aux inscrits est passé de 8,8% à 4,1%, soit une baisse de plus de la moitié. Il est à noter que, bien que cette tendance soit basée sur les chiffres officiels, les 16 partis contestataires dont des partis islamistes ne contestent pas le nombre de leurs suffrages exprimés mais ceux du duo FLN/RND qui aurait été surestimé par le bourrage des urnes. Par conséquent, l'effondrement de l'électorat islamiste agréé est une donnée réelle. En revanche, quatrième enseignement, les partis autres que ceux du pouvoir et autres que ceux du courant islamiste (17 partis en 2002 et 22 en 2012) ont doublé leur mise en valeur absolue entre 2002 et 2012, passant de 2 561 872 voix à 4 904 853 voix, mais n'augmentant cependant que d'un tiers par rapport aux inscrits, soit 14,2% en 2002 et 22,7% en 2012. Ils ont à coup sûr bénéficié du rétrécissement des bases sociales du pouvoir et des partis islamistes.
À la lumière de ces enseignements, la conclusion qui s'impose est que la rupture des Algériens avec les partis les plus influents jusqu'à présent est consommée. Le basculement d'une partie des Algériens qui ont encore de l'espoir dans les élections vers les nouveaux partis ou les anciens partis qui n'ont pas exercé le pouvoir, ne peut être interprété que comme la recherche d'une porte de sortie autre que celle mise en œuvre par les partis qui ont gouverné. À ce sujet, il est symptomatique de constater que les 16 partis qui boycottent l'APN sont plus représentatifs que le duo FLN/RND : le total de leurs suffrages exprimés qui est 2 696 204 avec un nombre de sièges de 29 seulement est largement supérieur au total des suffrages exprimés des partis du pouvoir qui est de 1 848 420 avec 276 sièges : une anomalie qu'il faudra bien élucider. Si le nombres de suffrages exprimés est réel, la voix des 16 partis devrait être entendue d'une façon ou d'une autre en toute logique démocratique. C'est ainsi qu'aux élections de décembre 1991, on aurait dû tenir compte de la représentativité réelle du FIS et lui faire comprendre que bien qu'il ait obtenu la majorité des sièges au Parlement à cause du mode de scrutin de l'époque, il n'en demeure pas moins qu'il ne représentait que 24,5% du corps électoral (3 260 222 sur un total de 13 258 554 inscrits) et 47,3% des suffrages exprimés dont le total était de 6 383 443. Par conséquent, il ne faut pas toujours se braquer sur le nombre de sièges et bomber le torse, il faut également tenir compte du nombre de voix obtenues. Si la contradiction entre le nombre de sièges et le nombre de voix obtenues est intenable, il faut alors penser à changer le mode de scrutin ou à recompter les voix si nécessaire. La stabilité du pays vaut tous les sacrifices.
À ce sujet, et suite aux constats faits lors des dernières élections, il est possible d'apporter deux améliorations au mode scrutin actuel qui est meilleur que le mode de scrutin à la majorité absolue à deux tours pratiqué lors des élections de décembre 1991, mode qui élimine tout candidat qui n'atteint pas les 50% et meilleur que la proportionnelle intégrale qui, bien que juste, est un mode qui est facteur d'instabilité gouvernementale en permettant l'accession au Parlement de tout parti totalisant au plan national le nombre de voix requises pour obtenir un siège, ce qui aura pour résultat d'avoir au Parlement un très grand nombre de partis sans assise populaire et ayant leur mot à dire dans la composition du gouvernement.
Au mode pratiqué actuellement dans notre pays, à savoir la proportionnelle par wilaya, la première amélioration consiste à organiser un deuxième tour pour permettre aux électeurs dont les partis ont été éliminés par le seuil des 5%, de choisir entre les partis qui ont été retenus, au lieu de disposer de leur voix et les attribuer proportionnellement aux partis arrivés en tête comme cela se fait actuellement. La deuxième amélioration est de remplacer le seuil éliminatoire de 5% qui est arbitraire par un seuil objectif qui est le nombre de suffrages exprimés nécessaires pour obtenir un siège de député, nombre qui n'est pas fixe et qui varie d'une wilaya à l'autre, puisqu'il est fonction du nombre total de suffrages exprimés de la wilaya au premier tour et du nombre de sièges de la wilaya.
Enfin, pour conclure, il y a un critère universel qui permet de qualifier si des élections sont transparentes et honnêtes et ce n'est sûrement pas la présence des observateurs internationaux : ce critère, ce sont les candidats eux-mêmes ou leur parti qui se sont engagés dans les élections et qui les ont perdues, qui reconnaissent les résultats et qui vont même jusqu'à féliciter les vainqueurs. Si cette perspective venait à se concrétiser dans notre pays, nous pourrons alors affirmer sans le moindre doute que le printemps algérien s'est effectivement réalisé.
A. H.
(*) Ex-Elu APW


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