Réunies à Alger depuis vendredi, les sociétés nationales, Croissant-Rouge et Croix-Rouge, des pays du Sahel, Algérie, Mali, Niger, Mauritanie, Libye, Burkina Faso et le Tchad, ont décidé, compte tenu de l'ampleur de l'insécurité alimentaire qui frappe la région, de constituer, afin d'y faire efficacement face, un bloc commun, une structure de coordination de l'action humanitaire. Cette structure ouverte à toutes les sociétés nationales de la sous-région aura son siège au niveau du Croissant-Rouge algérien. Calquée sur les mécanismes des pays du champ, cette structure aura pour mission, lit-on dans la déclaration finale, de développer la diplomatie humanitaire, mutualiser les moyens nécessaires à la mise en œuvre de son plan d'action, assurer la coordination entre les différentes sociétés nationales membres et, enfin, élaborer ses statuts et son règlement intérieur. D'emblée, le nouveau mécanisme a appelé les Etats et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que le Comité international de la Croix-Rouge et les sociétés partenaires à lui apporter leur soutien. Cela est d'autant plus indispensable que les besoins alimentaires se sont accentués dans la sous-région frappée par deux phénomènes, la sécheresse et l'exode. En effet, cette région souffre d'une crise alimentaire endémique induite par des conditions climatiques instables avec une pluviométrie irrégulière rendant les populations encore plus vulnérables. La dégradation de la situation sécuritaire au nord du Mali a engendré un exode massif des populations vers les pays voisins. Des pays déjà affectés par la sécheresse, à l'image de la Mauritanie et du Niger. Malgré les actions d'aide entreprises par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, la situation demeure préoccupante. Tous les intervenants ont relevé la complexité de cette situation et surtout la difficulté à y faire face dans des conditions d'instabilité. S'ajoute à cela le manque de moyens pour financer les actions. Le PAM a déjà tiré la sonnette d'alarme sur la situation et les risques en prévoyant une augmentation de la demande en raison de la prévision d'une diminution des récoltes. Ce qui explique l'appel des participants au forum d'Alger à la mutualisation des moyens afin de pouvoir faire face à la situation. La création de ce mécanisme humanitaire participe de la stratégie globale mise en place par les pays de la sous-région qui allie à la fois la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale et le développement économique et social. Il complète ainsi le dispositif composé de plusieurs mécanismes voués chacun à une mission précise. DB.