Estimant que cet état de fait est “porteur de perturbations", le document alerte le président de la République sur les conséquences de cette situation sur le climat social du pays. Le mémorandum élaboré conjointement par le Conseil national économique et social (Cnes) et l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a officiellement été transmis au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. L'objectif étant d'“attirer l'attention des pouvoirs publics sur le problème de la maîtrise des prix en Algérie et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des citoyens", ce document vise essentiellement à sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens, l'accès au crédit à la consommation et la relance de la production nationale. Les deux parties imputent l'aggravation de l'inflation à divers facteurs, comme “l'offre excessive de monnaie, la politique budgétaire expansive, les augmentations salariales, la désorganisation des marchés, la faible maîtrise de la chaîne logistique du commerce extérieur, la spéculation et, enfin, l'absence de maîtrise du secteur informel". Et d'avertir : “L'économie nationale n'est pas à l'abri d'une spirale de dérégulation chronique qui ne ferait que compliquer davantage les efforts de stabilisation sociale et de croissance économique, déployés par les partenaires sociaux et les pouvoirs publics." Au total, 74 propositions ont été transmises au chef de l'Etat, “les prix connaissent un emballement inquiétant". Estimant que cet état de fait est “porteur de perturbations", le document met en garde contre le danger d'une inflation à deux chiffres, sachant qu'à fin mai 2012, l'inflation culminait à 9,39% et celle des produits alimentaires à 12,4%, selon des chiffres de l'Office nationale des statistiques (ONS). Ce document propose “l'instauration d'un label de la production nationale, la relance du crédit à la consommation au profit des articles labellisés produit national, la mise en place de dispositifs facilitant l'accès des PME aux marchés publics et la création d'une zone industrielle à vocation nationale réservée aux jeunes porteurs de projets". En ce sens, les initiateurs du mémorandum exhortent le chef de l'Etat à mettre à niveau les 50 plus grandes entreprises industrielles et le renforcement de leurs capacités de production ainsi que le développement de la logistique du commerce extérieur. Mais pas seulement, puisqu'il s'agit de réformer le dispositif de régulation monétaire et budgétaire, l'encouragement de l'épargne des ménages, avec un alignement des intérêts au taux d'inflation. Et pour y parvenir, il faudra passer par l'allégement de la pression fiscale favorable à l'investissement et à la création d'emplois. Au plan de la régulation commerciale, le Cnes et l'UGTA préconisent la création de marchés de proximité pour éradiquer les marchés informels et l'ouverture des grandes surfaces de vente directe en partenariat avec le secteur privé national. Les deux institutions estiment que les consommateurs doivent être informés sur la qualité des différents produits et les prix pratiqués dans les différents marchés. Concernant le Sud, ils estiment judicieux de créer un dispositif spécifique de prix étudiés pour l'acquisition de produits de fabrication nationale, comme les équipements de réfrigération et de climatisation. F B