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Retour sur l'agression terroriste de Tiguentourine
“Nous avons sous-évalué la menace sur le site"
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2013

Un aspect occulté : l'Algérie a enregistré des pertes financières dues à l'arrêt des installations du pôle gazier d'in Amenas.
Sollicité, l'expert international, Mourad Preure, une référence mondiale (membre de cercles de réflexion très restreints sur les questions énergétiques en France et aux Etats-Unis), a bien voulu répondre à nos questions sur l'impact de l'agression terroriste de Tiguentourine sur l'Algérie. “C'est avec fierté que nous avons appris la libération des otages par l'ANP à In Amenas. La grande compétence des militaires algériens intervenant sur un site gazier pour neutraliser un groupe terroriste déterminé et libérer plusieurs centaines d'otages est certainement un cas d'école. Nous nous recueillons devant la mémoire de nos collègues pétroliers algériens et étrangers qui ont laissé leur vie à In Amenas. Notre pays a toujours été soucieux de la vie de nos partenaires étrangers et ce qui vient de se passer est une tragédie qui ne doit pas altérer l'image de notre pays." Ce spécialiste rappelle la grande maîtrise sécuritaire des sites pétroliers et des infrastructures de transport d'hydrocarbures pendant les années 1990. Il était à cette époque conseiller du P-DG de Sonatrach en matière de stratégie du groupe pétrolier.
“Durant la décennie noire, nous avons, avec succès, maintenu la production et respecté nos engagements contractuels en matière d'approvisionnement gazier de nos clients, notamment européens. C'était difficile car il ne suffisait pas de sécuriser les installations de production. Il fallait sécuriser aussi 14 000 kilomètres de pipelines qui relient les centres de production, au Sahara, aux installations de liquéfaction de Skikda et Arzew ainsi qu'aux marchés consommateurs (Italie/Maroc/Espagne/Portugal) par gazoduc transcontinental. Ce n'était pas facile, mais nous l'avons fait grâce à la mobilisation du personnel de Sonatrach et de nos services de sécurité. Je pense que le retour d'expérience de cette grave crise va nous renforcer davantage encore comme l'attaque de l'Airbus d'Air France a pu faire des aéroports algériens une référence en matière de sécurité."
En termes d'impact, le spécialiste est catégorique. Elle aura des incidences en termes de primes d'assurance et de dépenses sécuritaires
“Ce qui vient d'arriver est grave, mais n'entame en rien la confiance qu'a l'industrie pétrolière et gazière dans notre pays. Le prix des assurances va flamber de même que les dépenses sécuritaires qui vont obérer les coûts. Il va falloir pour nos services de sécurité, pour Sonatrach ainsi que pour les services chargés d'évaluer la sécurité chez nos partenaires étrangers, de réévaluer la menace. Il me semble qu'on a sous-évalué la menace sur ce site, paramètre qui détermine les dispositifs, procédures et moyens de sécurité nécessaires pour sanctuariser les installations de production et de transport ainsi que les sites d'hébergement, sécuriser les déplacements de personnels et de moyens. Cela coûtera cher sans plus."
Il estime cependant que la production et le développement des champs de gaz de Tiguentourine ne seront pas affectés.“Il faut faire confiance à Sonatrach, ce ne sera pas le premier défi qu'elle aura relevé." En termes d'investissements étrangers, elle n'aura pas, selon lui, d'impact significatif.
Sur cette question, tout dépendra, nous semble-t-il, de l'effort de renforcement sécuritaire sur les sites pétroliers et aux frontières. Pour l'expert, il faudra adapter les réponses sécuritaires aux nouvelles menaces terroristes. Allusion faite à la situation au Mali, en Libye et en Tunisie.
5 millions de dollars/jour de pertes
Les gros intérêts pétroliers des grands groupes comme BP, Total, Gaz de France, Eni, Repsol en Algérie font que ces derniers vont continuer à développer leur présence dans le pays. En revanche, pour les nouveaux investisseurs, le facteur sécuritaire sera l'un des éléments-clés dans leur prise de décision. Mais d'autres paramètres jouent. Si les périmètres offerts lors du prochain appel d'offres en matière d'exploration prévu sont intéressants, il est clair que plusieurs compagnies internationales tenteront de décrocher les permis pétroliers. Les amendements à la loi sur les hydrocarbures. Si le nouveau cadre fiscal encadrant les hydrocarbures est jugé attractif par ces groupes pétroliers, il est clair que cela va dynamiser les investissements étrangers.
À titre d'exemple, Shell, l'une des plus importantes compagnies dans le monde, s'intéresse au potentiel de gaz de schiste.
Il suffit que les deux conditions précitées soient remplies pour que celle-ci s'engage en Algérie de manière beaucoup plus importante.
Enfin, un aspect occulté : les pertes financières causées par l'arrêt des installations de production du pôle gazier d'in Amenas pendant une semaine. On traite à Tiguentourine 50 000 barils/jour de condensat et de GPL. Ces liquides ont une plus grande valeur sur le marché international que le gaz. Si le GPL arrive difficilement à se vendre aujourd'hui sur le marché européen, par contre le condensat, considéré comme un pétrole léger, est fort prisé. On estime ces pertes à au moins 5 millions de dollars/jour pour les liquides (condensat et GPL), soit 35 millions de dollars en une semaine d'arrêt de production.
K. R.


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