C'est le chef de file de l'équipe d'experts nationaux et étrangers mobilisés par la Cosob pour élaborer un plan de développement du marché financier algérien qui plante le décor : “L'Algérie doit développer sa Bourse pour diversifier les moyens de financement de son économie. La préparation de la Bourse pour prendre le relais de financement de l'investissement est rendu nécessaire par le besoin de mobiliser des financements en cas de baisse des recettes pétrolières du pays." La plupart des spécialistes en sont aujourd'hui convaincus : “Le signal fort", celui qui traduira la détermination des autorités algériennes de passer à la vitesse supérieure consistera bel et bien à ouvrir le capital des entreprises publiques via la bourse et laisser participer le public dans la reprise de leurs actions. Il s'agit de la première option retenue par les experts réunis par la Cosob. Elle vise à favoriser l'émergence de partenaires stratégiques pour l'Etat en cédant des actions en bourse à des partenaires privés mais aussi au grand public. Elle s'inscrit en droite ligne dans les déclarations du président sortant de la Cosob, M. Noureddine Ismaïl, dont le mandat n'a pas été renouvelé, et qui regrettait publiquement, il y a quelques mois, que des centaines d'entreprises publiques aient été privatisées entre 2003 et 2008 en dehors de la Bourse d'Alger. “C'est un mauvais choix, estimait-il, car cette privatisation aurait pu conférer une assise financière et une transparence importante à la Bourse." La formule d'actionnariat recommandée dans le plan de développement élaboré par les experts est que l'Etat conserve 50 à 60% des actions. La Cosob suggère que le public détienne 20 à 30% des actions cédées ; “un traitement particulier" favorisant l'ouverture progressive du capital des entreprises, sans que la puissance publique abandonne ses prérogatives de propriétaire majoritaire. Pour la cession des actions des établissements financiers et des banques, la Cosob va plus loin et recommande au Conseil de la monnaie et du crédit (CMC) d'autoriser ce type d'ouverture de capital sans autorisation préalable. “Le CMC doit donner son autorisation pour tout changement d'actionnariat dans les banques et les établissements financiers, ce n'est pas propre à l'Algérie, ça existe partout dans le monde, mais ce que nous proposons c'est de définir un seuil significatif de cession de participation qui requiert l'autorisation du CMC." Pour l'heure la démarche adoptée par les autorités algériennes consiste surtout dans une recapitalisation massive des entreprises publiques via les ressources du Trésor ainsi que dans le recours à l'instrument nouveau du Fonds national d'investissement (FNI) dont les prêts à long terme consentis à des conditions très avantageuses ne sont pas étrangers au plongeon récent du département obligataire de la Bourse d'Alger. H. H.