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Il doit aussi doter le MCA d'une politique sportive
Kaoua, en moralisateur et dépositaire des valeurs
Publié dans Liberté le 13 - 05 - 2013

Projeté de nouveau sous les feux de la rampe par cette décision de Sonatrach de le désigner manager général du Mouloudia d'Alger, Abdenour Kaoua, au beau milieu des rumeurs de coulisses et des chahuts de vestiaire, partagera, assurément, au moins une certitude avec nous : sa nouvelle mission d'administrateur en chef du Doyen de tout ce qui touche au volet sportif est tout sauf une sinécure. Maintenant qu'il ne subsiste aucun doute sur sa nomination par le conseil d'administration du MCA, l'ancien entraîneur des gardiens de but de la sélection nationale aura, à sa décharge, de tout réorganiser dans une maison mouloudéenne où rien, depuis des années, n'a été bâti suivant les normes. Abdenour Kaoua, dans sa nouvelle mission de manager général, aura ainsi à définir et à doter le Mouloudia d'Alger d'une politique sportive qui lui faisait, jusqu'à lors, cruellement défaut. La feuille de route qu'il aura à tracer englobera, de fait, tout ce dont à quoi devra ressembler le Doyen, dans sa nouvelle dimension telle que voulue par la maison-mère, la Sonatrach, depuis son fameux rachat voulu et approuvé par l'Etat de la majorité des parts de la société sportive. Kaoua sera ainsi chargé de fixer les orientations sportives pour l'équipe professionnelle, dans un premier temps, avant de les appliquer par la suite au niveau de toutes les autres catégories. Mais plus que dans les objectifs sportifs à atteindre, le choix du discret, du réservé et du “sage" Abdenour Kaoua se veut surtout être une option globale pour la “moralisation" du MCA. Pour rompre avec le style de son prédécesseur à son poste, et qui n'est autre que le peu recommandable Omar Ghrib, l'ancien gardien de but et entraîneur du MCA se doit, de fait, de dicter, empiriquement, une sorte de “complément" de code de bonne conduite du club, mais aussi dans le savoir-vivre, “chapitre" qui a cruellement manqué à la bande à Djamel Menad le 1er mai dernier et source de tous les malheurs des Vert et Rouge en cette fin de saison de toutes les révolutions internes. Kaoua devra être le premier dépositaire des valeurs, des règles et du règlement interne qui caractériseront dorénavant la vie du groupe professionnel mouloudéen. S'il veut être le plus crédible, le plus convaincant et le plus imposant possible, le nouveau manager général du MCA doit être le premier à avoir un comportement irréprochable. C'est le prix à payer pour amorcer la rupture avec la gérance en “mode Omar Ghrib". Si ce côté moralisateur du personnage est déjà connu du grand public et ne fait aucun doute sur l'incidence directe qu'il aura sur le groupe professionnel, lequel devra s'en inspirer pour espérer obtenir cette rédemption tant recherchée après le couac de la finale de coupe, il reste à savoir si Abdenour Kaoua aura l'énergie nécessaire et la poigne indispensable pour gérer son très chargé planning qui comprendra, entre autres missions au quotidien, de définir les besoins techniques, financiers et logistiques du club dans chaque catégorie, d'animer les réunions techniques mensuelles, de coordonner les missions de chacun, d'effectuer le bilan du travail accompli à tous les niveaux tout en faisant la liaison entre le conseil d'administration de la SSPA, son PDG et le groupe dont il a la charge. Avant, toutefois, de se projeter dans un avenir proche qui sera extrêmement pesant en matière de charges de travail, il est clair que la mission première dont devra s'acquitter sans faute Abdenour Kaoua, sous peine de se décrédibiliser d'entrée aux yeux de l'imposante galerie algéroise du Mouloudia, est de composer, tout d'abord, un staff technique en nommant un entraîneur en chef de renom en remplacement du suspendu Djamel Menad. De sa capacité à “convaincre" sur ce dossier extrêmement sensible dépendra, assurément, la réussite ou non de ses entreprises suivantes, notamment celle liée au recrutement estival et, encore plus délicate, sa relation avec la composante humaine du vestiaire mouloudéen. Surtout que son prédécesseur, Omar Ghrib, était connu pour entretenir une relation assez intense avec ses joueurs, dictée il est vrai par un rapport de forces “patron qui amène l'argent-salarié qui n'en cherche que la couleur, peu importe l'odeur". Son éloquent passé au club, sa droiture connue et reconnue ainsi que la confiance placée en lui par Sonatrach imposent, de fait, à Abdenour Kaoua d'être à la hauteur de l'importance de la mission et du poste qui lui ont été confiés. Faire pire qu'Omar Ghrib serait aussi impossible que désastreux. Faire mieux, notamment en matière de communication intelligente, de moralité et de bon sens, semble adapté au profil d'Abdenour Kaoua qui, à défaut d'aimer être sous les feux de la rampe, devra inéluctablement s'y habituer.
R. B.
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