Le crime organisé s’amplifie à Alger

Bilan 2003 de la Gendarmerie Nationale

Les citoyens sans profession représentent la plus forte proportion des personnes arrêtées.
Présenté, hier, par le colonel Alioua, commandant le groupement de la gendarmerie nationale de la wilaya d’Alger, le bilan 2003 semble ressortir une tendance vers la hausse dans toute sorte de délits. En plus de son statut de capitale, Alger reste, en effet, un territoire difficile à maîtriser. Traversée par un réseau routier de 1 905 km et d’une superficie de 809,22 km2, la wilaya d’Alger bénéficie, pourtant, d’une couverture importante de trente Groupements d’intervention et de réserve (GIR), de trois escadrons de sécurité routière, d’une section de recherche d’Alger et de 102 unités territoriales dont 12 brigades spéciales. Ceci donne lieu, cependant, à un taux de surveillance de l’ordre d’un gendarme pour 1 245 habitants. Ce qui est loin d’être suffisant dans une capitale où on a du mal, de plus en plus, à quantifier une population à effectifs flottants.
Les crimes et délits contre les personnes représentent une forte proportion des infractions constatées durant l’année 2003 avec 1 607 faits relevés, soit 47,08% suivis par les crimes et délits contre les biens ayant atteint 1 369 infractions soit 40,11%. Concernant donc la lutte contre la criminalité avec 3 413 crimes et délits, son taux dépasse sensiblement celui de l’année 2002. D’autres statistiques propres à la Gendarmerie nationale le confirment même si le nombre de personnes arrêtées a diminué de peu. Reste que les individus n’ayant aucune activité représentent la plus forte proportion de cette catégorie.
Pour ce qui est du crime organisé, les éléments de la gendarmerie ont eu à traiter 80 affaires de contrebande et d’infractions douanières. La section des recherches d’Alger a également ouvert une enquête sur l’importation frauduleuse de frigos et autres matériels dont le préjudice causé à l’économie nationale s’élève à 38 milliards de centimes. Les marchandises saisies ou bloquées au port, suite aux réquisitions, sont de l’ordre de 702 millions de centimes.
Concernant les stupéfiants, il y a eu 290 affaires traitées avec 187 personnes arrêtées dont 92 d’entres elles écrouées et placées sous mandat de dépôt.
L’on constate aussi l’implication, de plus en plus importante d’étrangers dans le crime organisé, notamment, dans le blanchiment d’argent.
Pour ce qui est du domaine commercial, appelé, précisément, atteinte aux lois spéciales, les unités territoriales ont procédé à des saisies de marchandises ( viandes blanches, cigarettes locales, fruits et légumes, matériels électroménagers) dont le montant global est évalué à plus de 62 millions de DA. Toujours dans ce chapitre, les mêmes unités ont traité une affaire, qui a, d’ailleurs, défrayé la chronique au mois de ramadan, ayant trait à l’abattage d’ânes suivie de la commercialisation de la chair asinienne. D’autres délits ont également été pris en charge par la Gendarmerie nationale qui a eu à combattre le trafic de véhicules et l’émigration clandestine sans occulter les affaires liées à la fausse monnaie et la contrefaçon.
Les atteintes à l’environnement ne sont pas en reste des préoccupations de ce corps qui a eu à relever 14 infractions pour défaut de permis de construire, 31 autres pour extraction illicite de sable et 264 pour non-respect des règles d’hygiène et 290 pour construction illicite. La gendarmerie a, par ailleurs, axé ses efforts pour lutter contre le terrorisme routier qui a fait 2 699 morts, 365 victimes de plus par rapport à l’année 2002. Le colonel Alioua, pour sa part, a énormément insisté sur la nécessité du respect du gendarme qui implique le respect des lois de la république.
Le chapitre terrorisme, quant à lui, a été sciemment occulté et pour argument “la lutte antiterroriste fait partie de nos activités mais c’est au ministère de l’intérieur de communiquer les informations�, dira le colonel Ayoub, chef de la cellule de communication au niveau du commandement de la Gendarmerie nationale.
N. S.