USA : Kerry contre Bush ?

Vu de près

Pour son second mandat, Bush devra mouiller le tricot. Il doit manifestement rendre des comptes sur son aventure et expliquer pourquoi il a menti sur ses motifs. Sa cote de popularité est tombée, dès lors que n'ont pas été trouvées ces fameuses armes de destruction massive au nom desquelles il a engagé son pays dans un bourbier qui prend l'allure de la débâcle essuyée dans le Sud-Est asiatique. Aux États-Unis. Les démocrates en ont fait leur principal argument de campagne. John Edweards et John Kerry (sénateurs), qui seront probablement départagés le 2 mars prochain, à l'issue de dix primaires et caucus ont balayé leurs cinq rivaux, grâce à leur pugnacité contre la politique étrangère de Bush. Kerry, assez distant des classes populaires, a pris une bonne longueur d'avance sur John, plus Bcbg, en ne se polarisant que sur la politique étrangère des républicains. Aux yeux de tous les sondeurs, c'est le favori pour affronter le 2 novembre le président sortant. Le sénateur du Massachusetts développe, en effet, un programme de politique étrangère reposant sur le resserrement des alliances américaines, que Bush n'a pas hésité à sacrifier, et la confiance faite aux institutions internationales à qui l'Amérique républicaine a tourné le dos. Membre de la commission des affaires étrangères du Sénat, Kerry reproche à Bush son unilatéralisme et son “arrogance� dans la gestion des affaires internationales. Il se propose de réparer les relations mises à mal avec des pays alliés, se disant prêt à renouveler les alliances de son pays. Multilatéraliste, Kerry jure de rejoindre la communauté des nations pour y promouvoir l'effort collectif international. Pour lui, la reconstruction de l'Irak devrait se faire sous la supervision des Nations unies. Parmi les crises en cours, il envisage de relancer le processus de paix au Proche-Orient et de tendre, dans la franchise, la main aux musulmans sur la base d'un plan commun de lutte contre le terrorisme. Kerry est même favorable à l'ouverture de dialogues avec l'Iran et la Corée du Nord, deux pays au hit-parade dans la liste des “États voyous� établie par Bush. En revanche, ni Kerry ni les autres prétendants à la candidature démocrate ne soufflent mot sur l'état économique du monde dont la situation découle directement des intérêts de l'Amérique. Là , c'est un sujet qui touche des possédants et leurs multiples lobby.
D. B.