Neuf ans déjà !

Recueillement à la mémoire de Azeddine Medjoubi

Douce température de printemps, soleil étincelant. De petites grappes de jeunes végétant tranquillement, en cette calme matinée de vendredi 13 février, aux abords de la place square Port-Saïd, à Alger. En face, on aurait du mal à croire qu’un jour, Azeddine Medjoubi serait trouvé là , gisant, meurtri, au sortir du théâtre. Le Théâtre national algérien s’apprêtait à rendre hommage, mais discrètement, au comédien et dramaturge, assassiné au sortir de l’institution qu’il dirigeait, le 13 février 1995. Dans le hall de l’édifice, une gerbe de fleurs attendait de rejoindre la stèle érigée à la mémoire du comédien dans la petite ruelle du Tantonville. À 11h30, les caméras de la télévision n’étaient pas encore là . “Pourquoi ne viennent-elles pas ?� se demandait, un peu nerveux, M’hammed Benguettaf, l’actuel directeur du TNA. Benguettaf voudrait commémorer autrement le neuvième anniversaire de la disparition de son ami et ancien collaborateur. “Dignement". Pour lui, la stature de l’homme ne permettrait pas qu’on écoutât une oraison funèbre bis et qu’on en revienne les larmes aux yeux. “Pour l’année prochaine, promet-il, nous préparerons une pièce de théâtre à la hauteur de l’homme. Une pièce, une vraie. Cette année, nous n’avons pas eu le temps de le faire.�
Azeddine Medjoubi était nommé à la tête du TNA en 1994, après avoir passé presque la moitié de sa vie sur les planches. Natif de Azzaba, dans le Constantinois, en 1945, sa générosité sur scène et son humour corrosif ont fait de lui l’un des hommes de théâtre les plus respectés de sa génération.  Sa carrière de comédien connaîtra son apogée quand il glana le prix de la meilleure interprétation au Festival de Carthage, pour son interprétation de Slimane Zaouali dans l’inoubliable Hafila tassir.
D. B.