La campagne nationale de lutte contre le trachome se poursuit dans les wilayas du sud du pays. Plus de 200 000 élèves ont bénéficié, dans ces régions, d'une opération de dépistage du trachome et de soins appropriés. Dans une déclaration à l'APS, le Pr Ailem, président de la Commission nationale de prévention et de lutte contre le trachome (Cnplt), également spécialiste en ophtalmologie, a rappelé que le trachome existait en Algérie depuis les années 1950 et 1960. D'après lui, la première étape de la campagne nationale a débuté le 7 avril dernier, dans la wilaya d'Adrar, sous la supervision du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. L'opération s'est ensuite poursuivie jusqu'à la fin mai, touchant quelque 200 000 élèves. Le responsable de la Cnplt s'est dit "satisfait" du travail réalisé pendant cette première étape, qui durera jusqu'à 2015. Une étape qui, à partir d'octobre 2013, devra aussi toucher près de 400 000 élèves, ainsi que d'autres catégories sociales, à savoir : les travailleurs, les retraités, les chômeurs, les catégories démunies, les immigrés et les réfugiés africains. Soit une grande partie de la population des wilayas du Sud. Selon le Pr Ailem, l'opération de dépistage du trachome et de soins appropriés a concerné plusieurs wilayas du Sud : Adrar, Illizi, Ouargla, Tindouf, Tamanrasset, Biskra, El-Oued, Ghardaïa, El-Bayedh, Naâma, Laghouat, Béchar, Tiaret, Bordj Bou-Arréridj et Djelfa. Le spécialiste a expliqué que la deuxième étape de la campagne va se poursuivre dans certaines wilayas des Hauts-Plateaux, à partir de la mi-septembre 2013. Les régions de Bordj Badji-Mokhtar et Tinzaouatine, déjà touchées par la première étape, seront concernées par la seconde opération et bénéficieront ainsi d'examens additionnels spéciaux. Il faut savoir que le trachome est une maladie infectieuse responsable actuellement d'approximativement 3% de la cécité mondiale, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans le monde entier, il y a environ 8 millions de personnes irréversiblement déficientes visuelles à cause du trachome. Environ 84 millions de cas de trachome actif nécessitent un traitement pour prévenir la cécité à venir. L'OMS a fixé l'année 2020 comme date cible pour l'élimination mondiale du trachome. L'Algérie, partie prenante des programmes de santé recommandés par l'OMS, s'est engagée, en octobre 2009, auprès de l'organisation mondiale, par la signature de la déclaration mondiale de soutien à la vision 2020 "Droit à la vue", qui a pour but d'éliminer les principales causes de cécité évitable, d'ici à la date précitée, dont le trachome. C'est dans cette optique que s'inscrit la problématique de prise en charge des problèmes de santé spécifiques aux régions du Sud. Un plan national a été élaboré avec la collaboration de spécialistes et des différents partenaires des secteurs de l'éducation et des collectivités locales, et avec la mobilisation des moyens du secteur. Ces derniers sont représentés par 100 ophtalmologues, 400 médecins généralistes des unités de dépistage et de suivi (UDS) exerçant en santé scolaire et près de 500 aides-soignants. Les concernés ont reçu une formation théorique et pratique sur le terrain. Pour le président de la Cnplt, l'Algérie peut venir à bout du trachome, à condition de suivre les recommandations de l'OMS, qui a fixé comme objectif la réduction à 5% du taux de prévalence de la maladie chez les enfants âgés de 1 à 9 ans. H. Ameyar/APS Nom Adresse email