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De Lalmas à Djabou
Un demi-siècle déjà !
Publié dans Liberté le 28 - 09 - 2013

Depuis quelques mois seulement, l'Algérie vient de fêter le cinquantenaire de son Indépendance. Un bilan s'impose donc. À tous les niveaux et sur tous les plans. Le foot, le rêve le plus fou de toutes les générations confondues, doit également être évoqué, décortiqué et bien diagnostiqué durant la période considérée.
Un flash-back s'impose donc à l'effet d'évaluer la discipline en question et de nous situer par rapport à nos voisins, et surtout en relation avec notre propre potentiel humain en particulier.
Déjà au 5 Juillet 1962, l'Algérie héritait d'une équipe nationale qui faisait péter le feu, marquant à l'occasion de chaque match de foot toute une brochette de buts, aussi fantastiques les uns comme les autres.
Comme celle du maquis, celle dite de gala, faisant du foot son champ de bataille, elle portait bien haut les couleurs nationales là où elle était invitée à y évoluer ou s'y produire. C'est dire que sur pas moins de 83 matches disputés contre des sélections nationales très huppées, elle en gagnera 57 confrontations, faisant seulement 14 nuls et ne s'inclinant qu'à 12 reprises. Ce fut justement contre des équipes du bloc socialiste de l'Europe de l'Est, comme la l'ex-URSS, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Chine*.
Tous les autres pays étaient battus chez eux, à domicile, ou en terre tunisienne, là où l'équipe du FLN (c'était son nom) recevait ses adversaires, y compris le pays hôte chez qui elle élira domicile de 1958 à 1962. Cette équipe-là regroupait en son sein des noms qui feront la terreur sur les stades et l'histoire légendaire de toute une grande épopée de talents innés et très doués. De quoi donner la véritable trouille aux meilleures défenses du monde !
Lev Yachine, le géant gardien russe, en est témoin. La République fédérale allemande également ! Et ce ne fut que juste pour cette toute première confrontation ou manche de 1964. Une autre réplique victorieuse succèdera en 1982 avec une toute autre génération de jeunes footballeurs, issus tous, cette fois-ci, de cette Algérie de l'Indépendance.
Mais arrêtons-nous juste un instant à ce premier match joué contre l'ex-URSS afin de faire cette nécessaire transition entre cette glorieuse équipe du FLN et celle née à l'Indépendance du pays, afin de bien situer l'apport ou la contribution de chaque génération.
Et si la première équipe était constellée d'étoiles qui brillaient de mille feux dans un ciel bleu azur encore séduit par l'euphorie d'une indépendance chèrement acquise et longtemps revendiquée ; celle qui lui succédait renfermait en son sein tout juste de jeunes talents formés tous à la maison et sur ces pauvres terrains tapissés de tuf où il n'était guère aisé d'y évoluer convenablement ou sur sa vraie valeur. Ainsi les Zitouni, Mekhloufi, Bentifour, Soukhane, Benfedda et compagnie passèrent ce flambeau à cette autre génération où brillaient déjà le talentueux Ahcène Lalmas, le puissant Tahar Benferhat, le rusé Betrouni ainsi que le très élégant Miloud Hadefi. Une page d'histoire venait d'être tournée. Une jeune génération venait donc de suppléer une autre, émoussée et bien vieillie, très combattante à souhait. Quelques noms jusque-là anonymes promettaient. Ils étaient promus à ce bel avenir qui leur tendait les bras, les mettant à l'épreuve du terrain.
Les premiers prirent donc à bras-le-corps l'encadrement. Les seconds enfilèrent leur tunique et se dirigèrent vers le chemin des stades. Le football algérien venait de faire sa mue. Nous entamions déjà cette deuxième moitié de la décennie soixante du siècle dernier.
Seulement l'héritage légué par cette génération dorée, de choix et d'humilité, était très lourd à supporter. Encore plus difficile à seulement égaler ! Sinon presque impossible à pouvoir dépasser ! Au plan de la performance, d'abord, et des résultats techniques ensuite.
La barre était très haut placée. Bien difficile à atteindre pour ces jeunots qui devaient s'initier à ce jeu de foot, tentant au passage d'imiter leurs valeureux ainés.
Contre l'ex-URSS déjà, Ahcène Lalmas montra la voie à suivre à ses camarades. Et c'est ainsi que son étoile brillait dans ce ciel qui annonçait la naissance de cette nouvelle république. Ce fut donc contre Lev Yachine, et grâce à ce but égalisateur marqué de fort belle manière. Le reste, tout le reste, c'est le temps qui en décidera en temps opportun. Ce fut bien terrible par moment. Très difficile, en d'autres occasions ! Mais le temps a fini par donner raison à ces maîtres à jouer d'antan qui eurent l'ingénieuse idée de passer à la barre technique de la sélection nationale algérienne. Dix bonnes années de tâtonnement avaient suffi pour décider nos responsables à prendre le taureau par les cornes, en remettant le foot aux footballeurs.
Le mérite de remettre sur orbite notre football revint donc à cette triplette nommée Mekhloufi, Soukhane et Maouche. Il faut tout de même reconnaître que depuis la deuxième moitié des années soixante jusqu'à la fin de la première moitié des années soixante-dix, l'Algérie ne manquait pas de talents. Elle ne pouvait — paradoxe des paradoxes — avoir juste une bonne équipe nationale, malgré la présence dans ses effectifs de grandes stars de la trempe d'un Lalmas, d'un Serridi, d'un Salhi, d'un Betrouni, d'un Hadefi, d'un Benferhat et autres encore...
La date d'organisation des Jeux méditerranéens approchait. Rachid Mekhloufi et son staff nous réservaient leurs surprises. Après la mise à l'écart de toute une kyrielle de grands noms du football, le monde du sport les attendait au tournant. Fort heureusement, c'est ce même staff qui eut raison de tout son monde. Il y avait vraiment du génie dans cette nouvelle équipe qu'ils présentèrent au public où seul Omar Betrouni, en bon rescapé d'un navire qui chavirait, avait pu échapper à cette coupe profonde et bien féconde dans l'effectif new look de cette très rajeunie sélection nationale.
L'autre génie, il revient à ce staff de qualité qui donnait la chance à des talents encore méconnus dans leur majorité comme les Safsafi, Benkada, Méguelti, Ali-Messaoud, Ighilli, Rabet, Maaziz, Boumaâraf, Naïm, aux côtés des Draoui, Keddou et Betrouni.
Ainsi donc, la transition fut bel et bien réussie, trophée en mains ! Et contre quelle équipe ? La France olympique, s'il vous plaît ! Celle qui renfermait dans son effectif ces jeunes et très prometteurs joueurs professionnels qui avaient pour noms : Lavocat, Cougé, Rouet, Fernandez et le futur sélectionneur français Raymond Doméneque.Trois années plus tard, soit en 1978, le même staff récidiva avec l'octroi à l'Algérie d'un autre trophée, la médaille d'or de foot des Jeux africains, cette fois-ci. Depuis lors, ce fut déjà une équipe mise sur rail ou sur orbite. Avant que n'arriva l'année 1982 et sa grande épopée. Vint alors cette tranche de temps la plus remarquable au travers de ses deux ballons d'or, ses Coupes d'Afrique de clubs champions et sa seule Coupe d'Afrique des nations.
Là aussi, essayons de faire le diagnostic en revenant juste un moment en arrière, dans le temps. La génération des Belloumi, Madjer, Fergani et compagnie n'était pas venue du néant. Elle avait logiquement succédé à celle de la pré-réforme, riche de ses deux trophées continentaux et régionaux. Raison pour laquelle, aujourd'hui même, on l'appelle celle de la réforme du mouvement sportif national. Ce fut en 1977, et sous l'égide de feu Houari Boumediene.
Le football algérien aura marqué le monde du sport grâce à sa pratique et remarquables résultats, mettant à nu certaines combines bien mesquines que la Fifa (Fédération internationale de football) aura bien été obligée de corriger, pour mettre fin à une situation honteuse et avaliser une autre proposition encourageante à son exercice et bien prometteuse.
La volonté politique existait. Les moyens financiers ou matériels également ; il ne manquait que ce coup de starter à donner ou ce coup dans la fourmilière à tenter. Tant le terrain lui était propice, et le chalenge à tenter bien emballant ! Il fallait oser. Et c'est d'ailleurs ce qui a été fait.
Le MCA, en 1976, avait ouvert le bal au niveau des clubs, suivi de la JSK, en 1981, et enfin l'ESS en 1987, sur le plan africain.
Il faut tout de même bien reconnaitre que c'est entre 1975 et 1990 que le football algérien avait écrit toutes ses lettres de noblesse, soit : trois titres africains de clubs (Coupe des clubs champions), deux ballons d'or (Belloumi et Madjer), une seule Coupe d'Afrique des nations, deux participations d'affilée à la phase finale de la Coupe du monde (Espagne en 1982 et Mexique en 1986) et quelques autres performances de seconde valeur.
Depuis, ce fut la décennie noire et son compact brouillard, ses durs revers et ses nombreux travers, ses innombrables ratages et inexplicables clivages ou dangereux virages. Le pays avait longtemps tremblé sous les balles assassines. Son foot devait longtemps péricliter au creux de l'abime. Tout le monde avait le cœur serré et notre foot était dans ses petits souliers. Il était tout simplement en mauvaise posture, attendant des jours meilleurs.
Ce fut, après, la disette ! Les années noires ou rouges, selon qu'il s'agisse de sang ou de feu, de ses flammes ou de ses journées très tristes et bien sombres ! Notre équipe nationale devait d'ailleurs rester très longtemps bien muette, aucun titre dans la musette.
En pur produit de l'Indépendance et de l'ISTS (Institut supérieur algérien du sport), Rabah Saâdane est encore une fois rappelé à la rescousse. Il s'acquitta cette fois-ci encore admirablement de cette fonction, remettant l'équipe nationale, après sa traversée du désert ayant duré vingt quatre bonnes années, de nouveau sur orbite et au-devant de la scène footballistique mondiale.
L'espoir est donc bien revenu. Au galop ! Le mondial sud-africain n'aura tout de même pas été aussi mauvais que tout le monde le pense. L'équipe n'était pas menée par des joueurs de grand nom ou incontestable talent et ne pouvait donc tout naturellement espérer à mieux !
Il lui manquait fondamentalement cet incontestable maître à jouer et ce punch dont sont dotés ces grands centre-avant de métier. Il fallait bien tenir par derrière avant d'oser s'aventurer en ballade offensive ; c'est ce que d'ailleurs Rabah Saâdane a réussi à faire, puisque manquant visiblement de la patte magique de ces joueurs chevronnés qui savaient bien garder le ballon et intelligemment orienter le jeu en milieu de terrain.
Il aura fait ce qui était dans ses cordes, puisque l'Algérie ne pouvait diriger ou faire le jeu devant des adversaires plus techniques et mieux aguerris. Il lui fallait bien coller au jeu de l'adversaire ; ce dont il s'en est d'ailleurs bien acquitté.
Voilà, en gros, le bilan d'un demi-siècle de pratique footballistique à un haut niveau d'une jeune République, parée de ses menus trophées et nombreux revers. Cela étant valable côté cours et son très chaotique parcours, dans ce décor qui est loin d'être vraiment rose, virant bien souvent vers le morose. Quant au côté jardin, il est question d'aller chercher ce nécessaire quitus au sein de ces plutôt vides gradins que fuient à longueur d'année nos nombreux chérubins, puisque le spectacle n'y est pas de qualité souhaitée !
La récolte en moissons ou en titres précieux et honorifiques est loin d'être satisfaisante. À ce propos, il n'y a qu'à risquer cette comparaison avec nos voisins ou nations bien comparables ou apparentées à nos ressources ou moyens.
Notre football est-il à ce point-là atteint de malédiction ? Pourquoi notre championnat n'est-il pas comme autrefois bien emballant ? Pourquoi manque-t-on si franchement de génie dans notre jeu, d'inspiration dans nos actions, de sens du but dans nos tentatives et initiatives ?
Pourquoi sommes-nous bien loin de ce spectacle alléchant, fait de passes courtes, déroutantes dans leur conception et finalité de leur action ? Pourquoi sommes-nous préoccupés à toujours défendre au lieu de nous porter résolument vers l'attaque ? Pourquoi ne fait-on pas le jeu et préfère-t-on si passivement le subir, hypothéquant toujours nos chances de réussite, ces opportunités réelles de faire le spectacle et plaire à l'assistance ? Et pourquoi le spectateur est-il devenu notre tout dernier souci ? L'argent engrangé pour la circonstance a-t-il déjà répondu à nos nombreux questionnements ?
Que faire et par où commencer ?
La réforme du sport engagée il y a quelques mois seulement est-elle en mesure de répondre favorablement à toutes ces préoccupations ?
Avec cette dangereuse trajectoire prise par les récents évènements, nous sommes persuadés que notre foot est en réel danger ! D'extinction ou de disparition !
Les réelles causes se situent au niveau de ce professionnalisme venu appauvrir davantage les déjà très pauvres équipes de notre chaotique et très compliqué championnat, leur chipant leurs meilleurs éléments pour en arborer ces hypothétiques médailles qu'on leur intime l'ordre de les gagner à la série et avec le seul pouvoir de l'argent ! Ici, on se trompe d'adresse et surtout sur la qualité de marchandise à proposer à nos clients. Nous sommes bien pauvres d'esprit ! Le professionnalisme est d'abord et avant tout un esprit conquérant où le métier joue ce rôle très pondérant pour un staff clairvoyant dans sa démarche et croyant fermement en ses tout légitimes objectifs et nombreuses aspirations.
Bien avant d'être une formation qui joue et gagne des titres en série, une équipe de foot n'est-elle d'abord pas une véritable écurie qui fait flotter bien haut l'étendard de son vrai label et savoir-faire de la maison ? Le concours des barons de l'argent a vraiment faussé les débats. Parce que tout simplement les gens du sport ont tous abandonné l'arène. On ne leur donne même pas de place au sein de ses tribunes ! Le politique a contaminé le sport. Le foot a donc changé de main ! De sa raison d'être pratiqué surtout !
Tout le monde oublie que l'épopée de 1982 était d'abord due au travail de titan fait au sein d'un club comme le NAHD et ses six titulaires rentrants au sein de l'équipe fanion de l'époque où de nombreux professionnels n'avaient même pas pu décrocher leur place de titulaire. Tout le monde ignore encore en totalité la qualité de ces entraîneurs de renom qui officiaient dans notre championnat et au sein de notre staff national de basses catégories ! Des noms comme ceux de Makri, Boudissa, Bahman, El-Kemal, Khabatou, Zouba, Jean Snella et surtout Mokdadi, pour les basses catégories justement, restent totalement méconnus par ces toutes jeunes générations. Quel dommage... !
Savent-ils seulement que Mustapha Zitouni fut le meilleur arrière central du monde à une peu lointaine époque, faisant beaucoup saliver des équipes huppées comme celle du Real de Madrid dont ils hissent bien haut son sigle ou portent son effigie sur leurs habits ? Savent-ils aussi que l'homme à la talonnade se nomme Boualem Amirouche et non Rabah Madjer ? L'anonymat dont souffre Boualem n'est-il pas dû aussi à ce défaut de communication en plus de l'apport peu important de la télévision au foot d'antan ?
Ont-ils conscience qu'un club comme le Mouloudia d'Alger avait dans le temps justement très séduit cette formation madrilène à Bernabieu même (oui ! le grand Real de Madrid !) avec juste des joueurs locaux, formés tous à la maison ?
Mais pourquoi a-t-on à ce point-là encore délaissé la formation, construit anarchiquement tous ces grands espaces libres, grands pourvoyeurs de prometteurs talents, surpayé des défenseurs de métier au détriment de ces "Play Maker" de race qui fuient nos stades, à cause de ce manque de considération à leur égard ?
À défaut de maître à jouer, l'on se contente de ce pousse-ballon qui ne produit que ce spectacle désolant, insolent ! Que cette "bouillabaisse footballistique" qui défie le monde du sport et sa raison de le pratiquer au travers de l'étique qui lui est reconnue. Et que pourrait bien faire le seul et tout petit Abdelmoumen Djabbou au talent très prommetteur ? Pas plus que n'aura fait pour le sport son aîné Ahcène Lalmas !
La raison à cela : le premier aura manqué de moyens d'expression de son grand talent et surtout de considération ; tandis que le second, il aura été privé d'une réelle prise en main par des gens de métier à un très haut niveau de la compétition considérée. Fort heureusement, dans certaines villes de l'intérieur du pays des formateurs anonymes travaillent encore et toujours dans l'ombre, dans l'humilité et la conscience qu'ils vouent à leur métier. Sinon, des Djabou, il ne faut plus en parler !
L'Algérie est-elle de nouveau atteinte dans sa chair par ce mal de l'infécondité et de l'infertilité en talents de haut niveau ? Resterons-nous toujours à la merci de ces centres de formation français, jouant toujours en rusés maquignons sur la fibre nationaliste afin de mendier ces fils d'émigrés algériens ?
L'Algérie a-t-elle les moyens de sa politique ? La réponse est bien évidemment affirmative et sur tous les plans. C'est surtout cette suite dans nos idées qui nous fait à présent défaut ! Nous l'avions bien prouvé par le passé.
S. B.
(*) Dribbleurs de l'indépendance de Michel Naït-Chaalal, Editions Prolongations – 2008
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