Pour une industrie du contenu Une dizaine de chaînes privées attendent l'adoption de la loi sur l'audiovisuel pour démarrer leur activité et une dizaine déjà opérationnelles pour se mettre en conformité avec la règlementation algérienne. Bémol pour ce bouleversement prévisible du champ audiovisuel algérien, le projet de loi sur l'audiovisuel suscite le mécontentement des promoteurs et propriétaires de ces chaînes. En effet, une disposition du texte verrouille les choses. Les chaînes privées autorisées seront thématiques. Pas de place donc à des télévisions généralistes. À moins que le Parlement amende cet article et consacre véritablement l'ouverture du champ audiovisuel algérien. Pour l'instant, aucun dossier de création de chaîne privée n'a été déposé. Tous attendent la promulgation de la loi. Ce qui est sûr, c'est que des hommes d'affaires sont à l'affût. Car créer une chaîne privée est hors de portée de nombre de professionnels. À moins de s'associer avec des entrepreneurs privés. À ce jour, l'ouverture s'effectue à petits pas. Nous enregistrons l'avènement de petites chaînes privées dépourvues de grands moyens. On n'annonce, en ce sens, aucun grand projet. C'est la loi de l'omerta, côté officiel. L'enjeu de cette ouverture est pourtant la régulation de l'activité. À ce sujet, le projet de texte sur l'audiovisuel ne consacre pas l'indépendance de l'autorité de régulation. C'est donc mal parti. Autre grand enjeu : le contenu de ces chaînes de télévision. L'importation tous azimuts de produits culturels étrangers reste la règle. Il faudra du temps pour que les chaînes de télévision locales passent à une étape qualitative, améliorent le contenu de leurs programmes. Jusqu'ici, l'Etat n'encourage pas l'émergence d'une véritable industrie du contenu. Il y perd au change en matière de citoyenneté. Mais la question est de savoir si l'Etat veut d'une population cultivée, éduquée, bien informée et bien éclairée sur les enjeux du développement du pays. À court terme, le contexte électoral joue. Le pouvoir ne veut pas d'une véritable ouverture du champ audiovisuel avant les élections. En attendant, la question est de savoir si l'APN est susceptible d'ouvrir un débat objectif et constructif sur ce projet de texte. K. R [email protected] Nom Adresse email