Indiscrétions sur des contacts avortés

La prospection pour trouver un coach national bloquée

La recherche sous d’autres cieux d’un entraîneur pour l’équipe nationale de football s’avère, à en croire des indiscrétions, un exercice plutôt délicat pour les dirigeants de la FAF. En effet, les quelques techniciens avec lesquels les intermédiaires de la fédération ont pris attache jusque-là ont tous fini par répondre par la négative pour une raison ou une autre. Un membre du bureau fédéral nous fera cette réflexion pertinente : “Aujourd’hui, les entraîneurs, soit ils sont trop chers, surtout avec notre budget limité, soit ils sont déjà engagés avec d’autres équipes, du moins jusqu'à la fin de la saison. Il y en a même ceux qui refusent de venir en Algérie pour les raisons que tout le monde peut deviner. Alors, il va falloir nécessairement attendre, patienter et continuer, bien sûr, la prospection.� Autrement dit, les responsables de la FAF n’ont visiblement pas encore mis le grappin sur l’oiseau rare et surtout sur celui qui ne saigne pas la trésorerie des pouvoirs publics. La date du 31 mars avancée déjà par la FAF pour la nomination d’un nouvel coach pour les Verts risque même de ne pas être respectée, même s’il faut préciser qu’il n’y a jamais eu un engagement ferme de la direction de la fédération. “Franchement, il serait bien d’engager un entraîneur avant la date du 31 mars, une échéance qui coïncide avec un match amical de l’EN avec un adversaire qui reste aussi à designer, mais ce n’est pas évident, alors, nous faisons ce que nous pouvons. En tout cas, on ne veut absolument pas se presser car il est important de recruter un coach de qualité…�, indique notre interlocuteur qui semblait, toutefois, sûr de la démarche. Quels sont donc ces coaches qui ont été approchés par la FAF et quelles ont été leurs réponses exactes, à commencer par celui que les Algériens voulaient absolument dans le staff, en l’occurrence le Français Henri Stambouli. Le président de la FAF a discuté personnellement avec cet entraîneur en Tunisie pendant la CAN mais étant encore engagé avec le Mali, Stambouli a préféré réserver sa réponse pour la fin de la compétition. Ayant été éliminé en demi-finale par le Maroc, Stambouli pouvait bien voir son contrat rompu par les Maliens. La FAF pouvait dès lors sauter sur l’occasion, mais il se trouve que les dirigeants maliens n’ont pas été aussi déçus par le travail de Stambouli que les journalistes locaux. Le président malien en personne,  Amadou Toumani Toure, connu pour son penchant pour le football, téléphone en personne à Stambouli pour le convaincre de rester en place, coupant, du coup, l’herbe sous les pieds des Algériens. Du coup, nos responsables dressent une liste de techniciens à contacter, dont trois principaux noms : Elie Baup (ex-Bordeaux), Angel Marcos (ex-Nantes) et César Menotti, le prestigieux entraîneur argentin. Selon notre source, l’ex-Bordelais, à la casquette fétiche, a bien voulu discuter avec les négociateurs algériens et s’est montré enchanté par la proposition. Mais au bout des discussions, Elie Baup préfère un club espagnol pour des raisons financières. L’offre de la FAF n’a pas suffi pour faire renverser la balance. L’on se retourne ensuite vers Angel Marcos, l’ex-coach de Nantes, qui se montre aussi très intéressé. Les discussions vont bon train et l’on approche de la finalisation. La FAF croit trouver enfin ce qu’elle recherchait tant, d’autant plus que l’intéressé représente un CV et des qualités indéniables. Mais voilà qu’une nouvelle donne intervient : l’épouse d’Angel Marcos. Cette dernière ne veut pas entendre parler de départ en Algérie. Elle s’y oppose fermement. Marcos ne veut pas avoir d’autres cheveux gris. Il décide d’écouter sa femme. C’est son droit ! Pour la FAF, c’est une autre occasion ratée. On laisse tomber. Direction l’Argentine, où un certain César Menotti serait intéressé. L’homme est précédé d’une réputation mondiale bien établie et d’un CV où figure en bonne place le titre de champion du monde avec l’Argentine en 1978.La FAF tente le coup et un dialogue s’établit rapidement. Mais il échoue tout aussi avec la même célérité. Vous avez deviné, Mister Menotti, âgé aujourd’hui de 66 ans, est trop cher. La FAF veut bien faire un effort mais il reste hors de portée. Certains ont aussi proposé les deux noms de Henri Michel et Roland Courbis, mais la FAF ne les retient pas. Le premier ne fait pas l’unanimité et le second est redouté en raison du scandale dont il a été mêlé (corruption) la saison dernière. Il est, d’ailleurs, suspendu par la fédération française. Pour la FAF, la prospection continue mais “les choses peuvent aussi aller vite�, nous dit on à la FAF.
S. B.