Plus de 20 familles en détresse

Sinistrées depuis le 21 mai 2003 à Bab El-Oued

Le verdict du CTC était pourtant sans appel :
ce sont des bâtisses à démolir.
Près de onze mois après le séisme qui a frappé de plein fouet Alger et Boumerdès, des dizaines de familles continuent à vivre dans la misère. À Bab El-Oued, ce sont quatre bâtisses, situées pourtant à quelques encablures de l’APC, qui sont menacées d’effondrement si les autorités de la wilaya d’Alger ne prennent pas des mesures immédiates en cet hiver rigoureux. Selon les représentants du “carré infernal�, sis aux rues Mohamed-Aït-Amer et Hadj-Mohamed-Ourif, “le CTC a classé deux immeubles dans la catégorie rouge et deux autres dans la catégorie orange. Mieux, nous avons obtenu des promesses de part et d’autre pour la prise en charge de nos cas, mais rien n’a été fait. Nous vivons dans la misère�. Aussi étrange que cela puisse paraître, ces habitants n’ont obtenu leurs attestations de sinistrés qu’à la fin du mois de janvier 2004. “Pendant tout ce temps, nous avons tenté de sensibiliser les autorités sur le danger qui plane dans la cité. Quelques mois plus tard, quelques familles habitant les étages supérieurs des immeubles ont été évacuées dans les centres de transit avant qu’elles soient relogées dans les chalets. Le reste des familles est en stand by. Nous avons saisi, le mois de septembre 2003, par écrit le wali d’Alger et nous attendons toujours la réponse�, déclarent ces représentants outrés par cet oubli “volontaire�, selon les uns et “involontaire� selon les autres. La situation de ces familles s’aggrave de jour en jour. “Plusieurs de nos enfants sont atteints de maladies et autres infections. Les lieux sont insalubres. Ce sont réellement des conditions inhumaines et inacceptables dans lesquelles nous vivons�, renchérit l’un des représentants qui estime que le risque est, aujourd’hui, majeur, car “d’autres immeubles limitrophes aux nôtres pourraient être touchés si nos bâtisses venaient à s’effondrer�. Interpellant la wilaya d’Alger, le wali-délégué et le président de l’APC de Bab El-Oued, ces habitants passent la nuit, en cet hiver impitoyable, à surveiller à tour de rôle la catastrophe… pourtant évitable !
F. B.