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MOHAMED WALID GRINE, AUTEUR DU RECUEIL DE NOUVELLES "LES AUTRES"
"Je crois qu'on n'écoute pas assez les jeunes chez nous"
Publié dans Liberté le 05 - 04 - 2014

Dans cet entretien, le nouvelliste, qui signe avec les Autres son premier texte littéraire, explique ses influences, et revient sur les thèmes qui traversent son écriture. Mohamed Walid Grine est une plume qui s'indigne et dénonce toutes les formes d'injustice, envers les jeunes notamment, avec gravité et humour.
Liberté : Votre recueil de nouvelles s'articule autour de sept nouvelles qui mettent en avant les jeunes – à qui vous donnez la parole – et leur réalité. Les Autres justement ce sont les jeunes ?
Mohamed Walid Grine : Oui, c'est vrai que je donne la parole essentiellement aux jeunes, vu que je suis l'un d'entre eux. Et j'ai voulu exprimer dans ces sept nouvelles le regard de jeunes Algériens (regard qui est aussi le mien) sur des fléaux qui rongent notre société : injustice, intolérance vis-à-vis de la différence (vestimentaire ou musicale par exemple), intolérance religieuse, idéologique, violence verbale et physique, l'incivisme rampant dans nos villes, etc. Je crois qu'on n'écoute pas assez les jeunes chez nous. On sent que les personnes plus âgées nous voient toujours comme des loosers, des paumés, des bons à rien, et nous regardent de haut, comme si nous étions des incapables. D'ailleurs, les jeunes chez nous n'ont pas assez d'espaces où se défouler — des salles de cinémas rares voire inexistantes dans certaines régions du pays, quasi-absence de salles de concert où des groupes de jeunes de différents styles musicaux peuvent jouer leur musique préférée en toute liberté, impossibilité de sortir la nuit par manque de sécurité, vie nocturne très pauvre, voire inexistante (pour sortir). Donc, oui, les autres ce sont les jeunes mais pas que ! Ce sont aussi toutes les personnes qui souffrent de discrimination sociale chez nous !
Dans votre écriture, on perçoit une certaine dénonciation de l'injustice, des préjugés, de souffrances individuelles (psychologiques) et collectives... Bref, des choses qui vous révoltent...
En effet, la dénonciation des fléaux sociaux est très visible dans mes textes. Dénonciation de l'injustice, de la discrimination sociale, de la violence verbale et physique contre les enfants et les femmes notamment. Je reviens de vacances à l'étranger et je déplore que les rapports entre les individus soient encore et toujours conflictuels chez nous ! Manque de politesse, de civisme, de bonne éducation, violence verbale et physique, les visages sont fermés, peu aimables...! Notre société est loin d'être apaisée! On a l'impression que tout rapport avec l'autre est un rapport de force ! Il y a une guerre sociale qui ne dit pas son nom chez nous ! Une guerre qu'on vit et qu'on voit au quotidien entre les gens chez nous. C'est révoltant et c'est très triste pour notre pays ! Nous avons besoin d'une société dont les individus sont en paix avec eux-mêmes et avec les autres pour pouvoir aller de l'avant et construire une société forte et moderne.
Il y a beaucoup de descriptions dans votre texte : des impressions et des états d'âme, mais il y a aussi la ville comme espace urbain, avec son paysage, sa rumeur, ses cités, ses bus... votre écriture semble inscrite justement dans ce paysage.
C'est vrai que mon écriture s'inscrit dans le paysage urbain et je trouve que cela est naturel vu que je suis d'abord un enfant de la ville. Je suis né et j'ai grandi Alger. Mais j'ai l'intention d'explorer d'autres cadres dans mes prochains textes.
Il y a également des références littéraires et artistiques.
En ce qui concerne mes influences, je crois que le nouvelliste américain Raymond Carver est celui qui m'a influencé le plus en matière d'écriture. Je le considère comme l'un de mes maîtres dans le genre de la nouvelle. C'est un auteur qui décrit la vie de la classe moyenne américaine sans maquillage ni fard. Il se contente de décrire la réalité crue, telle qu'elle est. J'adore ses nouvelles, son ton libre. Puis viennent les russes Dostoïevski et Gogol dont j'ai adoré la lecture de leurs récits et nouvelles. J'adore tout particulièrement l'humour noir et décapant de Gogol et la puissante révolte, la profonde indignation et la dénonciation forte qu'on ressent à la lecture des textes de Dostoïevski.
Votre père est un écrivain connu. Vous a-t-il conseillé ? Comment a-t-il pris le fait que vous vous mettiez vous aussi à la littérature ?
Oui, mon père m'a prodigué et me prodigue toujours des conseils précieux concernant l'acte et l'art d'écrire. Je ne l'en remercierai jamais assez. Il a été très content quand je me suis mis à écrire et il l'a été encore plus quand j'ai accouché de ce livre et l'ai publié. Il m'encourage beaucoup, et ma mère et ma sœur en font tout autant. Je les en remercie infiniment.
Comment avez-vous écrit les textes de ce recueil ?
Ces textes sont le fruit de trois/quatre ans d'écriture et de travail de révision/correction. J'ai commencé l'écriture vers l'âge de 15 ans, quand j'étais lycéen. J'écrivais à l'époque des poèmes – j'en écris rarement aujourd'hui. Puis j'ai commencé à écrire des textes vers l'âge de dix-huit ans, pendant que je faisais ma licence en traduction. C'était surtout des récits, des récits autobiographiques. Puis je me suis lancé dans le genre de la nouvelle en 2006. Les nouvelles que j'ai écrites cette année-là ne figurent pas dans ce recueil. Le déclic s'est déclenché quand j'ai senti mes tripes bouillonner, quand j'ai senti un besoin pressent, je dirais viscéral, de coucher sur écrit ma rage, mon indignation, ma colère et ma révolte contre différents fléaux qui minent notre société au quotidien.
"Les Autres", de Mohamed Walid Grine. Recueil de nouvelles, 112 pages, éditions Alpha. 400 DA.
S. K
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