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Saïda Benhabylès, présidente du Croissant-Rouge Algérien
Couffin du Ramadhan : "Je ne fais pas confiance aux listes des APC"
Publié dans Liberté le 02 - 06 - 2014

Quand la solidarité n'est quasiment plus que le fait de l'Etat et que la consommation ne s'est jamais aussi bien portée, il y a comme quelque souci à se faire pour la cohésion sociale...
Invitée hier au forum de Liberté, l'ancienne ministre, Saïda Benhabylès, qui vient d'être élue à la tête du Croissant-Rouge algérien (CRA) a, d'emblée, été interpellée quant au sort des nombreux réfugiés subsahariens qui déferlent actuellement sur nos cités et dont l'accueil réservé par nos compatriotes est loin de refléter la grandeur d'âme algérienne. "Certes, il y a des Algériens qui souffrent, mais il y en a qui souffrent beaucoup plus. Quand on est menacé de mort, il y a une sacrée différence. Je suis convaincue que les Algériens comprennent cette souffrance", a-t-elle commenté, optimiste. Il faut dire que le flux des migrants subsahariens s'est considérablement intensifié ces derniers mois.
De même que, faut-il le souligner, cette assistance apportée par l'Algérie dans ce contexte hostile est pour les réfugiés tout simplement une question de survie. Il s'agit de milliers de personnes à loger, à nourrir ou à soigner d'urgence. Pour l'oratrice, les Algériens ne doivent surtout pas oublier, dans ce cas, leurs "bonnes manières". Parce que, aujourd'hui, et il faut le dire, on ne reconnaît plus notre société qui a perdu de sa générosité et de sa convivialité légendaire.
La solidarité n'est quasiment plus que le fait de l'Etat alors que la consommation ne s'est jamais aussi bien portée.
Le m'as-tu-vu connaît ses heures de gloire. Le matérialisme bat son plein. Le luxe tapageur et la publicité envahissante sont une vraie incitation au vol.
On nous dit que l'individualisme et l'égoïsme seraient les revers de la médaille du développement économique et du progrès technologique. On doit, bien sûr, refuser de le croire ! "La solidarité ne se décrète pas. Ce sont des comportements de tous les jours qu'on doit de nouveau inculquer." Pour l'invitée de Liberté, la solidarité et le partage ne doivent pas être seulement de vains mots.
D'après elle, certaines valeurs dévalorisées doivent absolument reprendre aujourd'hui le dessus. Et pour cause, l'entraide entre les Algériens a toujours été une règle de vie commune. "C'est notre culture et une valeur cardinale. Demandez à vos mères ou à vos grand-mères qui partageaient leurs plats parfumés pour les faire goûter à leurs voisins ou encore leurs voisines enceintes", se souvient-elle, un brin nostalgique. D'après elle, il est temps de redynamiser sur ce registre la société envahie par le matérialisme : "Car la solidarité a commencé à disparaître en Algérie le jour où les enfants ont commencé à mettre leurs parents dans des hospices de vieillards." Elle fera appel à la culture de la tolérance. "Nous avons une religion et une culture qui prônent le partage et le respect de la dignité humaine. Il faut préserver cette culture de solidarité et la politique de solidarité avec les institutions."
Elle rappellera qu'en 1860, l'émir Abdelkader avait pris fait et cause pour la communauté chrétienne menacée d'extermination et ce, bien avant l'avènement de la Croix-Rouge internationale. Interrogée, en outre, sur le manque de centres d'accueil et le fait que ces réfugiés sont livrés à la rue, elle estimera que les policiers et les gendarmes n'ont pas à les interner dans des camps avec des fils barbelés "comme c'est le cas dans certains pays qui nous donnent des leçons sur les droits de l'Homme..." Il est à rappeler que chaque jour qui passe, les réfugiés subsahariens doivent mener un combat pour un semblant de confort et pour préserver leur dignité.
Mme Benhabylès pense qu'en traitant ces gens de manière correcte, les autorités peuvent espérer en tirer le meilleur. "Ces gens-là viennent chez nous car ils fuient la mort et parce qu'ils nous font surtout confiance", a-t-elle martelé. Questionnée, par ailleurs, sur le fameux "couffin du Ramadhan", un don très controversé, Mme Benhabylès a, d'emblée, déclaré son aversion pour "la solidarité conjoncturelle". "Il n'y a pas que le Ramadhan. Le deuxième jour de l'Aïd, les familles démunies sont, de nouveau, confrontées aux mêmes difficultés." S'agissant des bénéficiaires, elle émettra de sévères doutes sur leur qualité de nécessiteux et sur l'exploitation politicienne qui en résulte. "Je ne fais pas confiance aux listes des APC. Ce sont le plus souvent des listes partisanes. Chacun veut tirer la couverture à soi." Elle révèlera que les listes des APC sont confectionnées de "manière administrative" et basées essentiellement sur un document, à savoir une "attestation de non-affiliation à la Sécurité sociale".
Avec le mois sacré qui avance à grands pas, la présidente du CRA a néanmoins reconnu que le nouveau système qu'elle préconise n'est toujours pas mis sur pied. "Nous cherchons d'abord la transparence", a-t-elle annoncé en suggérant que les familles nécessiteuses préféraient disposer plutôt d'une somme d'argent à utiliser en fonction de leurs priorités que du fameux couffin. "Ceci est ma conviction de citoyenne." Pour elle, "il ne faut pas trahir les donateurs et les familles nécessiteuses". "Quand l'Algérien est sûr que son geste est arrivé à qui de droit, il n'hésite pas à donner", croit-elle, fermement. Interpellée, en outre, sur les malversations au sein de son organisation, l'invitée de Liberté a préféré botter en touche... enfin pour le moment. "J'ai tracé un trait. Je n'ai aucune preuve. Je n'ai pas le droit d'accuser quiconque. Ce pays a des institutions."
M.-C. L.
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