Sadi condamne les dérapages d’Illizi

À Guelma, Souk-Ahras et Annaba

“Que ceux qui choisissent le statu quo ne se lamentent pas après le 8 avril�, a-t-il déclaré à Annaba.
Le candidat à l’élection présidentielle, Saïd Sadi, successivement à Souk-Ahras et à Annaba où il a animé des meetings, a fermement condamné les graves incidents qui ont empêché son concurrent dans la bataille électorale, Ali Benflis, de s’exprimer devant les citoyens d’Illizi.
Il a immédiatement imputé la responsabilité de ces actes au président de la République, candidat à sa propre succession. “Il met l’administration à son service et incite les gens à la violence. Il ne se comporte pas comme un candidat, mais comme un roi�, relève le président du RCD. “Si on le laisse faire, il incendiera tout le pays�, prévient-il sentencieusement.
Le prétendant à la magistrature suprême reconnaît que le chef de l’État sortant bénéficie de soutiens et aura des électeurs, malgré tout. “Je ne comprends pas une chose : les gens viennent pleurer sur nos épaules, puis votent pour le maintien du régime. Que ceux qui choisissent le statu quo ne se lamentent pas au lendemain du 8 avril�, martèle-t-il, en précisant qu’il “n’est pas là pour régler des comptes�, mais pour amener les électeurs à saisir une occasion qui consacrera le changement et la démocratie dans notre pays. Saïd Sadi affirme qu’en sa qualité de démocrate, il ne saurait dénier à Abdelaziz Bouteflika le droit de s’exprimer librement là où il veut, y compris en Kabylie (le Président s’est rendu, dans la journée d’hier, à Béjaïa dans le cadre de sa campagne électorale). Il rappelle, toutefois, à son auditoire, que le premier magistrat du pays en fin de mandat a traité avec une légèreté déconcertante la crise de Kabylie, qui a enregistré, à son émergence au printemps 2001, plus de 120 morts et des centaines de blessés. “Au lieu de se pencher sur une situation grave, il a préféré s’envoler au Nigeria pour assister à un colloque sur le Sida.� Encore une fois, Saïd Sadi conseille aux électeurs de bien réfléchir avant de mettre un bulletin dans l’urne.
Ne dérogeant pas à la règle qu’il s’est imposée depuis l’entame de la campagne électorale, le candidat de l’opposition démocratique a consacré une grande partie de sa tournée d’hier aux visites de proximité.
Il sera ainsi le premier postulant à la présidentielle à s’engouffrer dans les dédales du bidonville Hadj M’barek de Guelma, où vivent quelque 500 familles dans les pires conditions d’insalubrité. Les habitants de ce quartier l’invitent avec insistance à pénétrer dans leurs logis afin qu’il constate de visu leur mal-vie.
Ils lui racontent que les responsables de la municipalité leur ont fait la promesse de leur céder les parcelles de terrain sur lesquelles sont érigées les constructions illicites à 160 000 dinars. “Nous avons payé une avance de 40 000 dinars. Notre situation n’est pas régularisée pour autant. C’est plutôt le cafouillage, puisque, on nous dit que nous serons relogés ailleurs�, rapporte-on. Aux abords de M’daourouche (daïra de Souk-Ahras) la délégation fait un détour par les Moulins Belghite, appartenant à un émigré installé à Londres, qui voulait investir dans son pays. Là aussi, Saïd Sadi est interpellé sur les lourdeurs bureaucratiques qui retardent la pleine exploitation des capacités de la minoterie.
À chacune de ses haltes dans les wilayas de Guelma et Souk-Ahras, plus particulièrement dans la daïra de Sedrata, Sadi est accueilli chaleureusement par des citoyens, qui ont bravé la pluie pour lui manifester leur soutien à sa candidature.
S. H.