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L'école et la culture
Un couple en situation de divorce consommé
Publié dans Liberté le 13 - 09 - 2014

Aujourd'hui, l'école algérienne ne se soucie que de la distribution des diplômes et oublie de dispenser une culture à l'ensemble des jeunes. Hier, quand elle poussait un jeune à la sortie, et surtout quand celui-ci ne pouvait rejoindre ni le lycée ni l'université, elle lui apposait sur le bulletin de sortie : "dirigé vers la vie active". Le sortant pouvait trouver des formations, et il lui suffisait de passer des concours et se former à un métier d'avenir. Le jeune pouvait avoir un noyau de culture qui lui permettait, au moins, de savoir demander un emploi, de comprendre la vie et pouvoir s'y adapter. Dès les années 1970, l'école algérienne dispensait une réelle formation culturelle au jeune Algérien pour lui fournir une formation solide, mais de nos jours, avec l'apparition d'Internet et la communication à travers les multimédias, la formation s'est complètement amoindrie, si elle n'est pas totalement absente ! Les jeunes sont incapables de dresser un rapport écrit ; ils sont incapables de structurer un écrit selon une argumentation soucieuse d'une certaine logique. Comme ils sont incapables de comprendre une scène théâtrale ; c'est pourquoi ils ne fréquentent nullement les salles de spectacles. S'ils les fréquentent, c'est surtout pour les détruire. Ils ne les respectent point : pourquoi donc osent-ils faire de pareilles choses ? Ils ne s'intéressent point aux différentes distractions parce qu'ils n'ont pas appris à se divertir. Ils n'ont pas appris à connaître la culture dans leur bas âge, dans leur enfance. Ce qui nous pousse à nous demander qu'est-ce qu'être formé en culture ? Qu'est-ce donc que la culture ? Il nous semble que l'enfant devrait être formé à partir de l'école, comme le faisait l'école algérienne il y a plusieurs décennies. Or, nous constatons qu'il y a un vide, une absence de culture. Cette absence de la culture est marquée par la non-inscription dans le curriculum de l'éducation. Pourquoi donc le ministère de l'Education n'a pas enregistré cette activité comme enseignement ? Essayons d'abord de définir ce qu'est la culture. Le dictionnaire de sociologie la définit comme "système d'idées, de connaissances, de techniques et de produits de la technique, de types de comportement et d'attitudes, qui caractérise une société déterminée". La culture est appelée parfois "héritage social" caractérisant le type de société dans laquelle vit un être humain. Il semble que la société algérienne compte beaucoup plus sur "l'héritage social" que sur les apprentissages que doit fournir l'école. Il y a donc "absence" de programmation en qualité d'enseignement. Enfin, rien ne va dans notre société, et les absences se multiplient de plus en plus. Est-ce que cela est dû à l'apparition des multimédias qui sont en vogue actuellement ? Voyons d'abord la fonction de l'école, la fonction de la culture et qui devrait donc la dispenser ?
Dans tous les pays du monde, l'école doit d'abord dispenser des savoirs dont le premier est bien de lire et écrire, et ce n'est que plus tard qu'elle dispensera d'autres savoirs tels que ceux de la culture et des savoir-faire.
Hier, il n'y a pas très longtemps, l'école étudiait par exemple le théâtre et, par là, apprenait à l'élève à décoder une pièce théâtrale. Elle étudiait de la poésie et en même temps apprenait à l'élève de goûter à la poésie ; elle lui apprenait de la musique et tentait parfois de faire de lui un musicien, etc.
Est-ce qu'aujourd'hui cette même école le fait ? À ma connaissance, nous n'en retrouvons que très peu. Pourquoi donc ? La réponse est peut-être facile à retrouver, mais quant à la comprendre...
S'il est vrai que l'on fait de la musique, de la poésie dans nos écoles, il n'est pas certain que le théâtre soit le lot de notre école. La culture est devenue un non-sens pour l'école, elle préfère offrir à l'élève la lecture, et quelle lecture ! Est-ce là une manière de se gloser et s'en vanter ? La culture semble être abandonnée aux autres médias, tels que radios, centres culturels, etc. Le travail accompli par ces centres est souvent effectué d'une manière maladroite et surtout sans aucune logique prenant en charge les besoins de la société. D'autant plus que la culture algérienne semble retrouver sa vraie place dans l'arabe dialectal, appelé souvent wattanya (l'arabe de la nation algérienne) — nommé parfois aussi dardja (langue courante), langue parlée par la majorité des Algériens). Dans sa forme actuelle, l'arabe algérien reflète les différentes étapes vécues par le peuple algérien. Or la culture dispensée dans la langue qawmi ou arabe classique, n'est, en fait, comprise que par une minorité de lettrés. En effet, l'Algérien moyen est incapable de saisir le sens des informations données par la radio ou par la télévision en arabe officiel. Le travail culturel se fait, donc, en parallèle avec l'école. En réalité, c'est à l'école de préparer les élèves à la vie sociale de tous les jours : les élèves doivent apprendre la narration, la poésie, le théâtre, la musique et la chanson. Les curricula de toutes ces matières doivent être effectués par le ministère sous la surveillance de commissions en qui il a confiance. En effet, des manifestations souvent sporadiques se font çà et là par les écoles : des ateliers sporadiques organisés d'une manière bénévole par les enseignants possédant le don de l'activité. Pourquoi ne pas créer des postes budgétaires qui doivent travailler toute l'année dans ce sens ?
Les lieux de déroulement des festivités ou les salles polyvalentes
Il nous paraît nécessaire de créer des endroits où doivent se dérouler ces festivités, à la manière des stades où se jouent les parties de certains jeux (football et autres sports) qui attirent de nombreux jeunes. L'érection de certaines salles polyvalentes serait certainement une solution efficace pour attirer les jeunes vers certaines occupations au lieu de les laisser sous l'emprise de l'oisiveté. Comme il est souhaitable que le gouvernement crée dans plusieurs centres de l'intérieur des salles polyvalentes désignées à ces activités.
C'est aussi un moyen de retenir les gens sur place au lieu de les laisser se déplacer vers d'autres grands centres, pour pouvoir voir une pièce théâtrale, un concert, etc. Ainsi, on oriente les gens vers ces salles de distraction dès l'enfance ; les jeunes apprendront à se divertir et se dirigeront plus tard vers ces salles. Les constructions de salles de théâtre, de musique, de cinéma, etc. ne resteront point inoccupées. Il serait bon que dès maintenant, les APC essayent de restaurer les anciennes salles de théâtre, de musique, et cinéma et de les doter de responsables capables de veiller à leur usage. L'école sera donc ouverte au monde extérieur et pourra faire participer les parents d'une manière bénévole. Je pense que bon nombre de ces parents ne cherchent qu'une chose : c'est d'aider l'école à devenir démocratique. Les parents n'attaqueront plus l'école, mais ils tenteront de l'aider à se relever pour devenir le lieu du savoir et surtout le lieu où l'enfant se formera pour devenir l'homme de demain, capable de devenir une véritable relève. Par le biais d'une telle formation, l'enfant apprendra d'abord à vivre en communauté et ensuite il respectera autrui. C'est grâce au théâtre, au cinéma, aux concerts de musique, etc. que l'enfant apprendra à communiquer avec les autres et les respecter en tant qu'individus. Ainsi, l'enseignement artistique deviendra obligatoire et non optionnel. Dès l'école primaire en passant par les collèges jusqu'au lycée, cette activité distractive sera comptabilisée comme matière obligatoire pour chaque apprenant. Plus tard, les grandes écoles de l'art pourront puiser dans ce creuset et faire le choix nécessaire au recrutement. En somme, l'école initie les apprenants à certaines formes de cultures et les prépare à devenir des citoyens de la République. En effet, l'apprentissage de la culture algérienne par l'école pourrait déstresser ce dernier et l'amener à devenir un honnête homme, capable de comprendre autrui et pourquoi vivre à son contact sans animosité. Actuellement, dans le cadre de la formation des chansonniers, l'Etat recrute à travers les wilayas les besoins nécessaires au remplissage de ses écoles. Il nous semble qu'il est absolument nécessaire de créer des classes à projet artistique et culturel. Qu'est-ce donc que la classe à projet artistique et culturel ? C'est une situation d'enseignement dans laquelle l'enseignant ou le professeur doit inscrire un savoir dans un contexte concret propre à enrichir la compréhension et lui donner le sens d'une discipline enseignée, c'est-à-dire insuffler au programme (curriculum) une dimension artistique et culturelle. L'enseignant doit le faire avec ses compétences, accompagné d'un professionnel de la culture dans le cadre d'un projet élaboré en commun. Les classes à PAC (projet artistique et culturel) peuvent aller du primaire à la terminale. Ainsi, les jeunes qui ne pourront point aller à l'université retrouveront la possibilité d'être recrutés par les différentes écoles d'art, telles que les écoles de formation des chansonniers, des musiciens, etc. Ces formations peuvent aussi donner des divertissements tous les trimestres et ramasser un peu d'argent qui alimentera les caisses de ces établissements. Les jeunes n'éprouveront aucune difficulté à vivre dans la joie ; l'école deviendrait un lieu de savoir qui pousserait les apprenants à régler les conflits par le dialogue et uniquement par le dialogue et la négociation, en tant que gens civilisés. C'est à ce prix que nous pouvons créer une société capable de vivre en communauté avec autrui. Ces formations inculqueront à nos jeunes la joie de connaître le fonctionnement de la culture ; ils connaîtront les lieux où ces activités se dérouleront. Il nous semble qu'à force de fréquenter ces lieux, ils finiront par reconnaître qu'il est nécessaire de respecter ces endroits. Nous sommes convaincus que nos salles ne souffriront point des massacres que nous voyons actuellement à l'échelle de l'Algérie. Le constat qui a été effectué, c'est que l'enfant ne respecte que le lieu où il trouve son plaisir. Nous sommes sûrs qu'il finira par adorer ces endroits et les respecter. Cela deviendra pour lui un devoir et non une obligation. En effet, s'il ne respecte plus l'école, c'est parce que celle-ci est devenue une obligation pour lui et non un endroit où il devrait apprendre à vivre avec plaisir. L'enfant devrait apprendre à l'école les enjeux de l'enseignement artistique dans un monde qui ne cesse de chercher une certaine hégémonie, faisant de lui un être complet. C'est alors qu'il deviendra l'honnête homme d'hier et sera apprécié par toute la société.
L. K.
* Enseignant vacataire à l'université de Blida II, ex-inspecteur de l'éducation.
NDLR : Le titre et le surtitre sont de la rédaction.
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