Résumé : Yazid avait pu drainer quelques renseignements sur Nora. Mais ce n'était pas suffisant pour la retrouver. Et puis, même dans ce cas précis, que fera-t-il ? Va-t-elle l'accepter et apprécier ses intentions ? Il n'en savait rien... Des questions sans réponse le taraudaient sans répit... Il reprend son travail pour s'occuper l'esprit. Nora, de son côté, avait accepté de travailler pour Mme Claude. Nora devrait se rendre chez elle dès 8h30 pour préparer le petit-déjeuner et lui donner ses médicaments. Elle devrait aussi s'occuper quotidiennement de sa toilette, puis préparer son déjeuner, avant de descendre récupérer ses journaux dans la boîte aux lettres et de lui en faire la lecture. L'après-midi se présentait bien plus calme. Après la sieste, Mme Claude aimait se mettre au balcon pour prendre un peu d'air. Ici aussi, elle imposait à Nora de lui faire la lecture, avant de lui donner les médicaments du soir et de préparer son dîner. La journée s'achèverait pour la jeune femme à 21h. Nora soupire. Ce boulot lui permettrait au moins de payer le loyer de la pension et de subvenir à ses menus besoins. Mme Robert était dans le salon et vint à sa rencontre : -Vous revoici Dora... -Bonsoir Mme Robert. -Je présume que vous avez fait une longue balade en ville. -Pas exactement. J'ai... J'ai pu dénicher un petit boulot, si cela peut vous rassurer. Sa logeuse ouvrit de grands yeux : -Vous alors ! On peut dire que vous avez de la chance. Par les temps qui courent, les gens ont de plus en plus de mal à trouver un boulot... Nora hausse les épaules : -Vous pouvez parler de chance dans mon cas. à mon arrivée dans la ville ce matin, je suis tombée sur une annonce dans un journal. Une vieille handicapée qui cherchait une dame de compagnie. -Et vous avez accepté de travailler pour elle ? -Oui... Je n'ai pas d'autre alternative. Mais tout compte fait, je ne m'en plains pas trop... C'est un boulot comme un autre, et le salaire me permettra de tenir quelque temps. -Bien ma fille. Je vois que vous êtes très consciencieuse, et même un peu trop mûre pour votre âge. Ah ! j'oublie ! Voici votre passeport... Je... J'ai fait le nécessaire auprès des instances concernées. Tout va bien pour vous. Nora pousse un long soupir, avant de prendre son document et de monter dans sa chambre. Une heure plus tard, elle en redescendit pour le dîner et rencontre d'autres locataires. Il y avait un jeune couple espagnol, une vieille dame qui vivait dans cette pension depuis plusieurs années, un homme d'affaires belge et une jeune fille, mannequin de profession, qui revenait de temps à autre passer des vacances dans la ville et réservait toujours une chambre dans cette pension. Dora rencontre le regard de Farès. Le jeune Marocain voulait entamer une discussion avec elle. Mais elle baisse davantage les yeux sur son assiette et se met à manger sa soupe sans plus de considération pour les autres pensionnaires. Mme Robert avait fait les présentations requises, et chacun avait souhaité la bienvenue à la nouvelle locataire. Nora avait souri aimablement aux uns et remercié poliment les autres. à la fin du dîner, alors que le groupe se dirigeait au salon pour le thé, elle préféra monter dans sa chambre et profiter d'une bonne nuit de sommeil. Elle en avait vraiment besoin, après tous les événements qu'elle venait de vivre ces deux derniers jours. C'était quand même étrange, se dit-elle, que son destin ait pu changer en un laps de temps aussi court. Elle se retrouvait dans une ville qu'elle ne connaissait même pas la veille, et avait loué une chambre dans une pension respectable, puis avait pu dénicher un boulot qui lui permettait d'espérer des jours bien meilleurs que ceux qu'elle avait vécus auprès de Achour... Entre deux bâillements, elle se dit que ce dernier avait déjà dû prendre les devants pour partir à sa recherche. La fatigue finira par avoir raison d'elle, et elle ne résistera pas trop longtemps pour plonger dans un sommeil profond. Le vent s'était levé dans la nuit, et lorsqu'elle ouvrit les yeux, Nora constata qu'une journée pluvieuse et froide l'attendait. Mais elle n'en eut cure, et sauta de son lit pour s'empresser d'aller faire sa toilette. La salle de bain se trouvait au fond du couloir, et elle rencontre Farès qui venait d'en ressortir. Ils se saluèrent et, tout comme la veille au soir, le jeune archéologue tente d'engager une conversation avec elle. Mais elle l'esquive poliment. Tout compte fait, elle n'avait aucune envie de lier des amitiés dans cette pension. Elle va devoir garder ses distances avec tout le monde le plus longtemps possible, afin d'éviter toute mauvaise surprise. La police était peut-être déjà au courant de sa disparition ou le sera bientôt. Elle ne voulait en aucun cas être la cible des commérages ou étaler sa vie privée. Elle revint dans sa chambre pour s'habiller, avant de descendre pour le petit-déjeuner. Il était déjà 8h, et hormis les Robert et le couple Marcel, les autres locataires étaient soit sortis, soit encore dans leur chambre. Elle s'empresse de prendre hâtivement un café au lait, puis quitte la pension pour se rendre chez Mme Claude. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email
