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Le rôle des collectivités locales dans la prévention
Responsables mais pas coupables ?
Publié dans Liberté le 25 - 10 - 2014

D'après un expert, climatologue et astronome de son état, les Algériens ne doivent pas se leurrer par le beau temps qui ne va pas durer.
Selon lui, l'hiver 2014-2015 va être non seulement précoce mais aussi rigoureux, conséquemment à El-Niño et ses courants pernicieux qui vont, inévitablement traverser l'Algérie.
Dans notre pays au climat semi-aride, voire aride dans la majeure partie du territoire, la survenance d'inondations ne peut-être qu'un paradoxe, mais quand cela se produit, l'impact est dramatique autant sur les personnes que sur les biens.
Si certaines régions, comme la capitale ou l'est du pays, sont concernées par ce risque, tout le territoire est, en définitive, sensible à ce genre de catastrophe naturelle : Bordj Bou-Arréridj (1994), Bab El-Oued (novembre 2001), Adrar (octobre 2004 et janvier 2009), Béchar (2008), Ghardaïa (2008) et Biskra (2009) en ont fait les frais et leurs habitants en ont gardé quelques séquelles.
En conséquence, la problématique des inondations doit être, à l'orée de cette basse saison, une priorité pour le gouvernement et, par extension, une urgence pour les collectivités locales qui seront au premier plan en termes de prévention, d'intervention et de secours aux populations menacées par ce type de catastrophe naturelle.
Les collectivités locales se sont-elles, pour autant, préparées à ces échéances ?
La réponse nous est donnée en partie par Tahar Melizi, délégué national aux risques majeurs, auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, qui a fait la déclaration suivante : "Quelque 600 communes sur les 1541 que compte le pays nécessitent des opérations de mise à niveau en matière de moyens d'intervention et de lutte contre les risques majeurs."
Les inondations survenues à Béchar auraient pu être évitées, si l'on avait pris, a-t-il ajouté, la précaution de curer et de nettoyer l'oued qui traverse la ville !
Citant des recommandations onusiennes, il a ajouté : "L'investissement dans la prévention des risques représente 1/10 des pertes, selon des analyses chiffrées, et s'agissant des inondations survenues dans le pays depuis les années 2000, le coût des dégâts est estimé à 2700 milliards, dont 200 milliards ont été consacrés, en 2012, à Ghardaïa, Bab El-Oued et Béchar."
Autrement dit, les multiples plans d'action visant à protéger les villes contre, notamment, les inondations sont restés lettre morte.
Et pourtant, nos maires, du temps de Yazid Zerhouni, avaient bénéficié d'une formation de 5 semaines à l'ENA, en matière de management opérationnel et de gestion des risques. De plus, à l'époque de ce responsable, les communes, qui devaient fonctionner comme des "entreprises" disait-il, ont été dotées de tous les équipements et autres engins à même de leur permettre de suivre et de réaliser leurs projets, mais aussi, en cas de besoin, pouvoir intervenir pour dégager les voies de circulation et réaliser les opérations de secours.
La vision du ministre de l'Intérieur d'alors ne s'est pas arrêtée là, car en plus de ces dotations, les 1541 communes du pays ont bénéficié de l'apport de cadres techniques de haut niveau : 1000 architectes et ingénieurs ont été ainsi recrutés et déployés dans les collectivités locales.
Mais force est de constater qu'en l'absence d'une stratégie d'intervention à moyen et à long termes, les mêmes erreurs et les mêmes défaillances se reproduisent de manière cyclique, avec leur lot de drames humains et de dégâts matériels.
Le laisser-aller, l'absence parfois de plans Orsec et les interventions conjoncturelles d'un personnel non formé pour la circonstance aggravent la situation, quand la catastrophe se produit.
Les opérations d'entretien préventif ne doivent pas s'inscrire dans un calendrier saisonnier, d'autant plus que les calamités sont imprévisibles, n'ont cessé de répéter tous les spécialistes de la question qui, par ailleurs, font remarquer qu'en matière d'intervention, la coordination interministérielle doit revêtir, obligatoirement, un caractère intersectoriel, ce qui n'est pas souvent le cas et les résultats s'en ressentent.
Dans ce registre, un responsable du ministère des Ressources en eau a annoncé, il y a quelque temps, qu'"un Plan national de protection des villes contre les inondations aurait été établi, dans le cadre d'une stratégie allant jusqu'à 2030". La wilaya de Tindouf n'a pas, apparemment, bénéficié dudit plan, à voir les conséquences des inondations qui l'ont touchée récemment !
Plus encore, on a entendu parler "d'une étude sur le phénomène des inondations en Algérie et les moyens de réduire leur impact". Financée par l'Union européenne pour un coût de 1,2 million d'euros, elle sera, dit-on, bientôt lancée et ses conclusions devraient être rendues courant 2015, à en croire la presse.
Simples effets d'annonces ou projets con- crets, toujours est-il qu'au jour d'aujourd'hui, les inquiétudes demeurent et l'esprit des citoyens est encore hanté par :
-les inondations de Bab El-Oued (10 novembre 2001) et les torrents de boue qui se sont déversés dans l'oued principal du Frais-Vallon faisant 1000 victimes et aucun responsable n'a été inquiété !
-celles de Ghardaïa, en 2008, quand des pluies diluviennes se sont abattues sur la région, pendant 48 heures. En amont, elles ont trouvé comme réceptacle des oueds et de là, les eaux ont déferlé, débordé et emporté tout sur leur passage, à travers huit communes, dont celle située dans la vallée du M'zab, Ghardaïa ! Le bilan s'est soldé par 49 morts, des dizaines de blessés et autant de personnes traumatisées.
Les autorités locales ont été très vite débordées par la catastrophe. Une cellule nationale de crise, avec comme maître d'œuvre le très expérimenté Ouali Abdelkader, secrétaire général du ministère de l'Intérieur d'alors, a été mise en place et a travaillé, d'arrache-pied, pour évaluer les pertes humaines et matérielles, assister les sinistrés et surtout coordonner les secours.
L'Etat, faut-il le dire, a mobilisé tous les moyens ainsi que ceux des autres wilayas solidaires dont les premiers convois de médicaments, couvertures et autres produits de consommation ont été acheminés, en urgence, à destination du M'zab et des communes sinistrées.
Tout était à reconstruire à Ghardaïa où 3000 maisons ont été endommagées tout comme des vestiges historiques ; les inondations ont détruit les cultures, mais également, les commerces dont seulement 5 propriétaires sur les 500 recensés étaient assurés, pour dire que les citoyens se passent, non seulement, d'assurance, pourtant obligatoire comme la CATNAT, mais n'hésitent pas aussi à se débarrasser de leurs gravats, n'importe où, ce qui a pour effet de boucher toutes les conduites d'évacuation, d'aggraver la situation et partant, alourdir le bilan de la catastrophe !
En un temps record, Ghardaïa pour cette fois-ci, a été bien prise en charge ! Un budget de 4 000 milliards de dinars lui a été alloué ; 20 725 chalets préfabriqués y ont été installés et 2 000 logements sociaux ainsi que
3 000 logements ruraux ont été construits et affectés aux sinistrés, sans exclusive !
Pouvait-on dire pour autant, que cela a été suffisant pour effacer cette catastrophe des esprits ? Non, ont dit certains, élus de leur état, qui précisent "qu'il y a eu une responsabilité humaine dans les inondations qui ont touché Ghardaïa !".
Selon eux, "l'effondrement d'une retenue collinaire construite en 2005 au niveau de l'oued Laadhira, dans la région de Djaref, à 20 km du chef-lieu de wilaya, serait à l'origine de cette catastrophe-les normes requises n'auraient pas été respectées dans la construction de ladite retenue, faite en gabionnage-".
Cette accusation, faut-il le rappeler, n'a pas été prise en compte par les pouvoirs publics !
Faut-il alors considérer le dossier clos et ne retenir que le "déchaînement des éléments" comme responsable de ce qui s'est passé à Ghardaïa, mais aussi à Bab El-Oued, à Chlef ou encore à Boumerdès où des cités "flambant neuf" se sont affaissées suite aux séismes, telles des "châteaux de cartes", sans que la responsabilité des promoteurs, du CTC ou encore d'autres décideurs locaux ne soit engagée ?
Peut-être bien, même si en France, par exemple, il en est autrement de la responsabilité des élus poursuivis par la justice de leur pays dans l'affaire dite du "Procès Xynthia", la tempête qui a fait 29 morts dans cette station balnéaire de Vendée en février 2010.
Le maire et son adjointe sont, notamment, poursuivis "pour avoir signé des permis de construire pour des maisons de plain-pied, qui auraient dû comporter un seul étage, en raison du risque fort de submersion de la digue censée protéger les habitations". Les victimes se sont même portées partie civile !
Les deux anciens élus "ont prétendu n'avoir pas pris connaissance du risque d'inondation, car celui-ci n'a jamais été, clairement, expliqué par les services de l'Etat, qui avaient, en outre, validé des permis de construire avant qu'ils ne soient autorisés par la commune".
Le jugement, après un réquisitoire des plus sévères, est attendu pour le 12 décembre 2014.
En Algérie, pas de procès, encore moins de jugement, car tout le monde est responsable et personne n'est coupable dans ce type d'affaires, mais si à Dieu ne plaise, il venait à se produire une quelconque catastrophe dans une région où "on aurait fermé les yeux sur des habitations édifiées sur des conduites de gaz", ou "des bâtisses construites dans des lits d'oueds", chaque responsable direct ou indirect de cette situation aurait à répondre de sa gestion pour ne pas dire négligence !
De ce qui précède, nos élus seraient bien inspirés en cet hiver tant redouté par les climatologues, de relire le code communal et de s'arrêter, quelque peu, sur deux dispositions en particulier :
-l'article 145 qui stipule : "Toute décision prise par le président de l'Assemblée populaire communale, ne tenant pas compte des avis, dûment exprimés par les services techniques habilités, entraînant des préjudices au citoyen, à la commune et/ou à l'Etat, font encourir à son auteur les sanctions prévues par la législation en vigueur".
-l'article 147 qui stipule : "En cas de catastrophe naturelle, la responsabilité de la commune n'est pas engagée à l'égard de l'Etat et des citoyens s'il s'avère que la commune a pris les précautions prévues à sa charge par la législation et la réglementation en vigueur".
A bon entendeur !
C. A.
Cadre supérieur en retraite
[email protected]


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