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L’Amérique redécouvre l’ONU
Irak
Publié dans Liberté le 22 - 04 - 2004

Les États-Unis, après avoir ostensiblement fait l’impasse sur les Nations unies en 2003 lors de l’invasion de l’Irak, attendent maintenant qu’elles leur apportent la solution permettant de dénouer la crise politique et stabiliser une situation qui se dégrade de jour en jour. Bush lorgne de nouveau le palais de verre de Manhattan. Louant les efforts de l’envoyé spécial de l’ONU en Irak, Lakhdar Brahimi, le diplomate international algérien, habitué des missions difficiles. Le Britannique Tony Blair, le plus fidèle allié de la Maison-Blanche, a confirmé, après s’être entretenu à New York avec Bush et Kofi Annan, que la Grande-Bretagne et les États-Unis allaient dans les semaines qui viennent présenter au Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution traitant de la transition politique en Irak, qui se fonde sur le plan Brahimi.
L’annonce de cette révision a été saluée par Annan, qui a estimé qu’elle peut être nécessaire pour aller de l’avant. L’approbation des suggestions de Brahimi est d’autant plus remarquable que le diplomate algérien ne conserve du plan original de transfert de la souveraineté que l’échéance du 30 juin. Exit donc le plan américain, rendu public le 30 novembre et qui ne contenait aucune référence ou mention de l’ONU. C’était le temps où Bush pensait que son unilatéralisme devait faire force de loi en Irak, mais aussi ailleurs dans le monde. Moins de six mois plus tard, la violence en Irak et les pertes sans précédent de GI’s et de civils irakiens s’acheminent plutôt vers un embrasement généralisé, suscitant au sein même du Pentagone la crainte de voir se dérouler un scénario à l’identique avec celui du Vietnam. Bush mise sur le retour de l’ONU à Bagdad pour faire admettre aux Irakiens que les forces étrangères stationnées chez eux ne sont là que pour des missions de maintien de la paix. Le président américain escompte également alléger la pression sur ses propres GI’s. Le chapeau de l’ONU rendant moins problématique l’engagement militaire de la coalition qui a participé à l’invasion de l’Irak. D’ores et déjà , Bush anticipe sur les conflits à venir, en réservant pour les cinq prochaines années quelque 660 millions de dollars à l’entraînement, l’équipement et l’aide logistique de forces militaires de pays prêts à participer à des opérations de paix.
Cette nouvelle stratégie, dénommée Global Peace Operations Initiative, devrait connaître un début d’application en Afrique subsaharienne où sera renforcée la capacité de forces locales à intervenir dans des opérations de maintien de la paix dans le continent et dans d’autres parties du monde. Le programme prévoit également de fournir une assistance à des armées en Asie, en Amérique latine et en Europe. La nouveauté est que ces initiatives ne se basent pas sur les seuls efforts unilatéraux des États-unis, mais ont pour objectif de lancer une large initiative multinationale, associant l’Otan et d’autres pays susceptibles de fournir un encadrement et des financements supplémentaires.
Et, autant se peut, avec l’approbation des Nations unies. Bush et ses hauts collaborateurs pour la sécurité auraient-ils tiré la leçon d’une entreprise menée contre l’avis du monde entier ? Le fait est que l’occupation de l’Irak tourne au cauchemar pour Washington avec une insurrection quasi générale et, plus grave, pour les concepteurs de l’invasion, des résultats diamétralement opposés à leurs calculs et prévisions. Le fondement de leur stratégie, les armes de destruction massive, a fini par être éventé même en Amérique.
C’est un mensonge. La victoire sur la tyrannie, au lieu de faire triompher la démocratie, a plutôt libéré ce dont les Irakiens ne voulaient surtout pas : des replis communautaires grégaires et fanatiques qui alimentent des mouvements destructeurs. Les chiites, qui aspiraient à vivre leur culte librement, rêvent aujourd’hui de mettre tout l’Irak sous leur coupe. Les sunnites, hier suspicieux à l’égard des chiites, se fondent dans les milices de leur représentant le plus ultra, Moqtada Sadr, qui ambitionne une république islamique, identique à celle de ses mentors, les ayatollahs d’Iran.
Les milliers de victimes civiles irakiennes, ces “incidents regrettables�, dont s’excusent les chefs militaires américains, sont tout bénéfice pour l’islamisme radical. El-Qaïda, pour ne citer que cet exemple, est assuré de mobiliser avec une Amérique qui, confondant conquêtes et libération, ne repose que sur la force, seule. En garantissant l’impunité à Sharon dans son terrorisme d’État contre les Palestiniens, Bush ne fait que renforcer cette dynamique. Lui, qui avait pronostiqué la contagion démocratique, persuadé avoir mis en œuvre une sorte de perestroïka dans le monde musulman (du Maroc au Pakistan) doit se résoudre à parrainer encore les tyranneaux régionaux, terreau eux aussi de l’islamisme politique et du terrorisme. Des pans entiers de l’aire arabo-musulmane assimilent aujourd’hui les libertés et la démocratie avec le chaos orchestré par l’aventure irakienne de Bush.
D. B.


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