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Les “non professionnels�
Presse : Quand le génie rencontre l’irrévérence
Publié dans Liberté le 13 - 05 - 2004

Dans ce métier des extrêmes et du stress, il nous arrive parfois de sombrer dans la lassitude. Durant des décennies, et aux quatre coins de cette terre chérie, nous avons côtoyé la colère, la lutte et l’espoir et vu se lever d’immenses promesses… Mais, fidèle au rendez-vous, la désillusion était toujours au bout du chemin. Et lorsque les signes de l’abattement commencent à se manifester, quand les vieux loups des colonnes et les envoyés spéciaux harassés par les voyages se mettent à fléchir sous le poids du doute, ils sont brutalement “réveillés� par la nouvelle génération de journalistes honnêtes et engagés qui nous livrent chaque jour, par le texte et le dessin, le plus magnifique des messages : “Nous continuons à y croire… Le rêve n’a pas vieilli�… En prolongeant notre combat pour le triomphe du bien et de la justice, avec un courage jamais égalé, ils nous prouvent, en effet, que ce rêve est plus vivant que jamais. Il ne faut pas les décourager par nos vieux démons. Il y a autant de génie que d’impertinence excessive dans un dessin de Dilem ou une chronique de Hakim Laâlam ! Mais, ces deux garçons, issus d’une génération qui a tant souffert de l’injustice du système, ne représentent-ils pas, quelque part, l’âme rebelle de ces millions qui refusent de se courber devant les seigneurs du moment ? Et pourquoi s’entêter à vouloir leur appliquer — et à eux seuls — des “normes� et les culpabiliser au nom d’une éthique que personne ne respecte dans les rouages du système ? Ne serait-il pas plus approprié de demander au chef de l’État, aux hauts responsables de l’armée, aux ministres et à tous les “grands�, de respecter la déontologie et l’éthique ?
Et si le professionnalisme c’est se coucher devant les puissants, et bien, je salue le non-professionnalisme de ces deux confrères représentants d’une race toute particulière de journalistes : ceux qui vivent les réalités de leur siècle adoptent les causes de leur société et partagent les rêves des jeunes hittistes et des chômeurs.
Qui se souvient du reporter du Figaro qui a “professionnellement� couvert la guerre du Vietnam et qui garde en mémoire le nom de l’envoyé spécial du Monde “scientifiquement� correct, qui a assisté au lancement du vol lunaire d’Appolo ? Mais les grands écarts des Charlie Hebdo, l’irrespect d’un Hara Kiri, les sorties outrancières des journalistes de 1968 et des années qui suivirent resteront ancrés dans les mémoires car, au-delà des excès parfois indispensables pour faire bousculer les idées reçues et le conformisme, ils ont constitué des moments forts dans ce qui s’apparentait à un balbutiement de la liberté d’expression moderne.
L’histoire dira un jour le rôle joué par ces dessins et ces écrits excessifs dans l’affirmation de la liberté de la presse en Algérie. Quand le génie rencontre l’irrévérence, cela peut devenir un style toléré par tous, une manière d’ouvrir une brèche dans le système de la pensée unique. Aux autres formes du journalisme de s’engouffrer par cette ouverture pour livrer des travaux d’investigation qui mettront à nu les pratiques déloyales ! Mais si tout le monde veut devenir chroniqueur ou dessinateur irrévérencieux, sans avoir ce petit quelque chose qui fait la différence entre la besogne et le talent, cela mène inévitablement à la diffamation et à l’insulte gratuite !
Elle serait bien triste notre presse si elle venait à être “normalisée� ! Et lorsque le lecteur de Liberté court à la page 24 pour se délecter du dessin de Dilem, n’est-ce pas la meilleure preuve que nos écrits sont bien pâles, comparés à ce trait de crayon qui résume des situations complexes et illustre l’énorme décalage qu’il y a entre les gouvernants et le peuple ?
Nous avons besoin de ces personnages caricaturés et grotesques pour comprendre le monde dans lequel nous évoluons, et si certains dénoncent la “violence� des situations et des propos contenus dans cet espace, nous les appelons à voir de plus près le monde qui les entoure : des bébés ont été enfournés, des fillettes violées, des milliers de paysans égorgés, des milliards piqués, des biens publics détournés !
La violence est présente partout : dans les rues, votre portable peut vous perdre, les colliers et les bracelets des jeunes filles sont littéralement arrachés, la drogue est à chaque carrefour... Alors, ne nous racontez pas d’histoires et ne faites pas la vierge effarouchée à la vue d’un dessin de Dilem. Il ne fait que vous renvoyer l’image de vous-mêmes. Et c’est cela justement qui ne plaît pas.En revanche, cette télévision que vous chérissez, vous raconte chaque jour ce que vous voulez entendre et voir.
Elle vous fait croire que vous avez un destin fabuleux. Elle convoque les troubadours et les meddahs pour vous glorifier... On pourrait la croire si elle était sincère : mais elle l’a déjà fait tant de fois par le passé pour vos prédécesseurs et elle le fera sûrement pour vos successeurs que cela ressemble fort à la routinière fonction des brosseurs professionnels.
M. F.


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