La Kabylie en liesse

L’espace d’une journée pas comme les autres et voilà que la Kabylie s’est parée de vert et de jaune pour fêter, dans la joie et la communion, ce 12e titre national de la JSK. Et pour ne pas rater l’évènement, des grappes de supporters venus de Béjaïa, Bouira, Alger, voire même d’Oran et de Tipasa avaient tout simplement “bivouaqué� durant toute la nuit de mercredi à jeudi aux alentours du stade du 1er-novembre de Tizi Ouzou pour vivre une nouvelle page d’histoire du fameux “jumbo-jet�. Dans un stade du 1er-Novembre de plus en plus exigu, les milliers de supporters kabyles avaient bien du mal à s’entasser, comme des sardines en boîte. Les airs du terroir, les refrains à la gloire du “jumbo-jet�, les drapeaux, les écharpes et banderoles, les torches de journaux brûlés, les fumigènes et les pétards de tout calibre auront donné lieu à un véritable feu d’artifice pour saluer le grand retour des Canaris du Djurdjura sur la scène national.
La minute de silence à la mémoire du regretté Hocine Gacemi, décédé tragiquement le 21 mai 2000 lors du match JSK-USM Annaba de triste mémoire, puis le premier but précoce de Berguigua et le doublé libérateur du Congolais Endzanga, suivi des adieux poignants de Moussa Saïb auront été assurément les moments forts d’un événement sportif tout simplement exceptionnel. Après neuf années de “vaches maigres� et de frustration, la JS Kabylie venait de rallumer son lustre d’antan et de rouvrir les pages d’or de son histoire. Après trois années de deuil, de répression et de douleur, la Kabylie tente de ressusciter tant bien que mal même si la cicatrice est toujours de mise. Et pour preuve, aux cris de douleur de “Imazighen ! Compeone�, se mêlèrent aussi les “Ulac smah ! Ulac !�, comme pour rappeler que la Kabylie, frondeuse et orgueilleuse, tente de se réconcilier, même difficilement, avec la Kabylie prometteuse et victorieuse.
Après le traditionnel envahissement de terrain, pour marquer en lettres d’or une nouvelle pierre blanche dans l’édifice kabyle, la fête se déversa fébrilement dans la rue où les cortèges de voitures et les concerts de klaxons rappelèrent alors la belle épopée du fameux “jumbo-jet� des Fergani, Menad, Amara, Abdeslam, Medane, Larbès au moment même où le président Hannachi venait de divulguer alors un projet de “fiesta grandiose� où seraient invités les archs de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira aux côtés du Chef du gouvernement Ahmed Ouyahia pour espérer dénoncer la crise de Kabylie.
Alors, faut-il croire à des lendemains d’espoir et de dénouement de la tragédie kabyle au moment où la JSK renoue avec son passé glorieux et triomphal ? Si les règles du jeu sont loyales et sincères, de tous les côtés, et pourquoi pas ?
M. H.