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La Constitution, cette pilule anti-alternance au pouvoir
D'al-Assad à Compaoré, un procédé vieux de 14 ans
Publié dans Liberté le 09 - 11 - 2014

Depuis l'année 2000, la violation des Constitutions est devenue la pilule miracle à laquelle recourent des régimes en place pour faire barrage aux revendications relatives à l'alternance au pouvoir.
Une thérapie de "monarchisation" de systèmes politiques à façade présidentiells que le cas burkinabé semble en train de rendre caduque. Reste que l'histoire des faits politiques de la région contient quelques exceptions avec des hirondelles telles que les Senghor, Zeroual et autre Diouf, pour ne citer que ces derniers. Tout a commencé, le 10 juin 2000 quand le maître de Damas, Hafez El Assad, qui dirigeait la Syrie depuis 1970, meurt. L'alliance Baath - Alaouites, dans une démarche de maintien du pouvoir dans leur giron, terminent les derniers préparatifs pour permettre à son fils, Bechar, de le succéder. La Constitution de 1973, fermant déjà le jeu politique, est amendée pour faire passer l'âge minimum de candidature à la présidence du pays de 40 à 34 ans. La même année, Bechar El Assad succèdera à son père. Aujourd'hui, 14 ans après, il est toujours président, mais d'une Syrie meurtrie.
Deux ans après, soit en 2002, c'est à la Tunisie d'un Ben Ali au pouvoir depuis 1987 d'emboîter le pas aux frères du pays du Cham en amendant sa Constitution afin d'offrir aux régents du palais de Carthage leur 4e mandat. L'année d'après, en 2003 Gnassingbé Eyadema, président du Togo, amende la Constitution de son pays pour briguer un nouveau mandat qui sera écourté, en 2005, après sa mort. Mais ce fut sans compter avec le culte du pouvoir chez les Eyadema. Un autre amendement permettra à Faure, le fils, de prendre la succession de papa. Cette même année de 2005, verra les Constitutions du Tchad et de l'Ouganda amendées. La première pour permettre à Idriss Deby d'être réélu en 2006 et en 2011, la seconde pour porter de nouveau au pouvoir Yoweri Museveni en 2006 et en 2011. Une trêve de 3 années sera rompue, le 18 novembre 2008, par Alger qui verra sa Constitution de 1996 amendée afin de permettre à Abdelaziz Bouteflika de briguer un troisième, puis un quatrième mandat. En 2010, à Djibouti, Omar Guellah amende la Constitution pour briguer un 3e mandat, une année après. En 2011, Paul Biya amende la Constitution du Cameroun pour briguer un 6e mandant. Cette même année, la résistance du régime de Hosni Moubarak, en poste en Egypte depuis 1981, aux appels de limitation des mandats et à la facilitation des conditions d'accès à la magistrature suprême au pays des Pharaons, à travers l'amendement de la Constitution de 1971 dans ses articles 76 et 77, fera sortir les masses dans rue et envoyer le raïs dans les geôles. L'année d'après, en 2012, malgré le signal égyptien, le Zimbabwe amendera sa Constitution pour permettre à Robert Mugabé de rester en 2013 au pouvoir qu'il détenait depuis 1979. Si ces passages en force ont réussi à leurs auteurs avec des lendemains garantis pour les uns et dramatiques pour les autres, le feuilleton burkinabé, toujours en cours depuis le 28 octobre dernier, risque de sonner le glas d'une dynamique qui s'est installée dans les pays du Sud au grand mépris des lois biologiques et des principes élémentaires de la démocratie. En effet, fin octobre 2014, Blaise Compaoré, le chef de l'Etat Burkinabè depuis 25 ans, cherche à amender la constitution de son pays pour briguer un 5e mandat. La pilule miraculeuse semble ne plus passer.
A la première lecture des épisodes de ce feuilleton, ce n'est plus le concept du mandat illimité qui est rejeté mais c'est aussi la notion même de l'armée garante de la Constitution et de la transition démocratique qui semble perdre de crédibilité.
Senghor, Zeroual, Diouf... des hirondelles africaines Face à ce fol attachement au pouvoir exprimé par la majorité des dirigeants africains et arabes, des exceptions existent. La première exception, un cas d'école dans la région, remonte à l'année 1980 quand Léopold Senghor, président du Sénégal mais aussi poète et homme de lettres, renonce à ses charges présidentielles. Il fut le premier chef d'Etat d'Afrique à prendre ses distances et volontairement du pouvoir ouvrant pour son pays la voie de l'alternance. Il sera suivi par Nelson Mandela, ce symbole de la lutte pour la liberté et la dignité humaine. Elu en 1994 président de l'Afrique du Sud, il ne se présentera pas aux élections de 1999.
Cette même année, en Algérie, Liamine Zeroual, élu en 1995 président de la République, écourtera son mandat en 1999. Enfin, en 2000, Président du Sénégal depuis 1981 après le départ de Senghor et après 4 mandats, Abdou Diouf se retire dans la dignité après avoir perdu des élections auxquelles il se présentait à sa propre succession.
Si l'histoire récente des faits politiques de la région associe ces noms à la sagesse et à la bonne gouvernance, elle ne ménage pas avec des critiques des plus acerbes, le règne de la majorité des chefs d'Etat qui ont violé le concept de l'alternance pour durer au pouvoir.
M. K.


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