Tout comme la défunte Constituante, la nouvelle Assemblée tunisienne (ARP) semble avoir, déjà, son icône en la personne de la députée Mbarka Brahmi, veuve du député assassiné en juillet 2013. Etant la seule députée à commenter la première intervention du président de l'Assemblée, M. Mohamed Ennaceur, fraîchement installé au perchoir, elle a créé le "buzz" en lui faisant remarquer qu'il avait omis de citer le nom de son défunt époux quand il a parlé des martyrs de la révolution. En cherchant la distinction pour le disparu, elle a perdu la sympathie de nombreux députés et citoyens ? C'était déplacé, ont fait remarquer de nombreux députés, citoyens et observateurs, d'autant plus que le président avait rendu hommage à tous les martyrs, sans précision d'identité. Cependant, cette intervention, jugée mal placée, avait, plutôt, un sens politique après que Mme Mbarka eut perdu la place de vice-président de l'Assemblée face au candidat du parti islamiste Abdelfattah Mourou. Ainsi évincé, le Front populaire dont elle est issue voulait adresser un message aussi bien au parti islamiste qu'à Nidaa Tounes soupçonnés d'alliance sur le dos des autres partis, en particulier le Front populaire. Mme Mbarka est allée encore plus loin en qualifiant les deux grandes formations politiques du pays d'avoir combiné une substitution à la défunte Troïka, avec en moins le courage. Pour cette militante de gauche, "c'est l'alliance entre la droite libérale et la droite islamique". Cependant, que cache, à l'avenir, le Front populaire –avec ses 16 députés – après avoir échoué dans sa tentative de s'allier avec Nidaa Tounes pour soutenir Béji Caïd Essebsi lors du 2e tour de la présidentielle. Dans cette tentative, c'est l'Union patriotique libre (UPL) du richissime Slim Riahi qui a remporté la mise en réussissant à placer sa candidate au poste de deuxième vice-président de l'ARP. Encore plus, il compte – comme l'a déclaré, Riahi vendredi – avoir son mot à dire dans les décisions à prendre, à l'avenir. Pour être si affirmatif, a-t-il obtenu une promesse de Caïd Essebsi de le faire participer au gouvernement en contrepartie d'un soutien dont le leader de Nidaa Tounes a encore besoin lors du 2e tour ? Possible, estiment les observateurs qui pensent que la situation politique et les relations entre les partis n'en finissent pas de surprendre. D'ailleurs, dans une conférence de presse donnée vendredi, Slim Riahi a tranché. "L'UPL sera aux côtés de Béji Caïd Essebsi lors du prochain tour", a-t-il dit. Dans ce contexte, l'Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) a annoncé que le 2e tour de l'élection présidentielle sera organisé le dimanche 21 décembre, la date du 14 décembre étant très proche pour pouvoir organiser le scrutin à l'étranger. En effet, le tribunal administratif, saisi des recours du candidat Moncef Marzouki, ne rendrait pas son verdict avant le 7 du mois. M. K.