Envoyée d'Alger dans le but d'expliquer aux citoyens d'In-Salah que, contrairement à que ces derniers peuvent penser, l'exploitation du gaz de schiste est sans danger, la commission technique composée d'experts spécialisés dans les domaines des hydrocarbures, l'environnement et les ressources en eau n'a pas réussi à convaincre les contestataires. Les experts, à leur tête l'ancien P-dg de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, se présentant comme consultant "indépendant", ou encore Mohamed Mécharaoui, consultant en hydrocarbures, ont toutefois pu faire passer leur message à quelques élus et notables à l'occasion d'une rencontre tenue dans la soirée de mercredi à l'hôtel Tidikelt. Dans son exposé intitulé "L'Algérie face aux grands défis énergétiques du 3e millénaire", l'ancien P-dg de la Sonatrach a tenté d'expliquer, chiffres et données scientifiques à l'appui, que le recours aux hydrocarbures non conventionnels dont le gaz de schiste est l'une des solutions pour garantir l'avenir énergétique du pays. Selon lui, "si l'Algérie continue à consommer et à exporter son énergie conventionnelle au rythme actuel, elle ne pourra pas subvenir aux besoins de la consommation à l'avenir, et qu'avec le gaz du schiste, elle pourra, néanmoins, tenir le coup jusqu'à 2030. À partir de là, on aura le choix entre le gaz de schiste ou les énergies renouvelables". Soulignant que la consommation du gaz est en constante augmentation, alors que la production a commencé à diminuer depuis 2007, M. Attar alerte que d'ici à 2019 l'Algérie aura besoin d'une moyenne de consommation de "45 milliards m3 pas et passera quelques années plus tard à 55 milliards". D'où, il salue la décision prise par le gouvernement pour entamer les expériences en vue d'exploiter le gaz de schiste, car, dit-il, essentiel pour la production de l'électricité. L'ancien responsable de Sonatrach prévient que le siècle à venir sera celui de l'énergie et que notre pays ne doit pas rater le train pour développer ses ressources et assurer des réserves énergétiques aux générations futures. Concernant les risques à encourir en optant pour le gaz de schiste, il rassure que l'Etat veillera sur l'environnement, sur la rentabilité du projet et sur la responsabilité de l'entreprise. Pour répondre aux craintes exprimées par les citoyens par rapport aux dangers que provoquerait l'exploitation du gaz de schiste, M. Attar juge que "les techniques d'exploitation ne posent aucun problème, sinon c'est la logistique qui reste discutable". Il a énuméré sept risques majeurs mais que, dit-il, l'Algérie a les moyens d'éviter. Ceci, quand bien même il avoue que ces risques ne peuvent être évalués en cette phase d'exploration et d'expérimentation. L'évaluation, reconnaît-il, se fera après évaluation. Il citera, entre autres, les risques d'puisement de la ressources hydrique ou encore la contamination des nappes aquifères que l'Algérie, dit-il, a largement les moyens de maîtriser, en précisant que les quantités d'eau à utiliser dans l'exploitation du gaz de schiste ne représentent qu'une infime partie de la ressources, alors que "la fracturation des puits se fera à 99% à l'aide de l'eau et à seulement moins de 1% d'additifs". Il rassure, également, sur la maîtrise des produits chimiques contenus dans les fluides utilisés pour la fracturation de la roche. De son côté, M. Méchraoui a usé d'un langage simplifié pour expliquer que le gaz de schiste ne constitue "aucun danger, ni pour l'environnement ni pour les vies humaines et animales". Ceci, tout comme il a rassuré sur "la fermeté de l'Etat à imposer un contrôle rigoureux et un suivi permanent de toutes les opérations d'exploitation du schiste". F. A.