La présence controversée de Benjamin Netanyahu à la manifestation en hommage à Charlie Hebdo et aux victimes des attentats qui ont frappé récemment la France a vite remis sur le tapis l'affaire de l'assassinat, le 22 juillet 1987, du dessinateur et caricaturiste palestinien, Naji al-Ali, au quotidien koweïti Al-Qabas, à Londres. Un tueur professionnel lui a, en effet, logé une balle dans la tête et a continué son chemin calmement, sans être inquiété. Dix mois plus tard, Scotland Yard arrêtait un certain Ismaïl Suwan, un étudiant palestinien impliqué dans l'organisation du meurtre. Interrogé, il a révélé qu'il avait été recruté par le Mossad et que ses supérieurs l'avaient informé du projet d'assassinat. Devant le refus d'Israël de s'expliquer sur ce crime, Margaret Thatcher — Premier ministre britannique — a ordonné la fermeture de l'antenne du Mossad à Londres — Palace Green — et l'expulsion de deux "diplomates" israéliens. Bien que connue du MI5 — service de renseignement intérieur britannique —, l'identité de l'assassin, un agent du Kidon, le service action du Mossad, n'a jamais été divulguée.