Les parties en conflit en Libye ont enfin convenu de dialoguer pour l'arrêt des combats, à Genève, sous l'égide de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Misnul). Maintes fois reportée, en raison des positions tranchées des principaux protagonistes, cette session de dialogue inter-libyen, dont il s'agit, est destinée en effet, à mettre fin aux combats fratricides et à l'anarchie institutionnelle qui règne en maître des lieux depuis le chute de Kadhafi en 2011. Cette annonce de reprise de dialogue a été faite par une porte-parole des Nations unies, indiquant qu'une réunion des parties libyennes en conflit était programmée dans l'après-midi d'hier, sans toutefois, donner de plus amples indications sur les participants. La Libye est à ce titre, marquée par un bicéphalisme où deux Parlements et deux gouvernements rivaux, l'un représentant le gouverne-ment d'Al Theni reconnu par la communauté internationale et les islamistes de Fajr Libya, se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des deux principales villes du pays, Benghazi et Tripoli. Cette reprise des pourparlers indirects est l'aboutissement des efforts diplomatiques entrepris par les pays voisins de la Libye notamment de l'Algérie, et de l'ONU, qui ont défendu jusqu'au bout la solution politique à la crise, alors que commençaient à s'élever des voix appelant à une intervention militaires étrangère, de la part des pays du G5-Sahel, qui ont semblé trouver leur chemin auprès de la France. Cette dernière qui avait commencé par mettre en garde contre les activités de groupes dans le sud de la Libye, devenu "un hub pour les terroristes", selon son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, était toute indiquée pour une telle intervention, s'est toutefois, rétractée pour accorder plus de chance au dialogue politique. Une telle tournure est favorablement accueillie par l'Union européenne qui s'est déjà prononcée pour un règlement politique de la crise libyenne. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a néanmoins, averti mardi à Bruxelles : "Il s'agit d'une occasion que les Libyens ne peuvent pas se permettre de manquer". "C'est la dernière chance de succès" et "il n'y a pas d'alternative au dialogue", a-t-elle ajouté. Cette réunion de Genève est le fruit d'un accord obtenu par le chef de la Misnul après de larges consultations avec les parties ces dernières semaines. Pour autant, M. Leon avait proposé un "gel des opérations militaires pour quelques jours", afin de se donner plus de chances de réussite à cette réunion, contrairement à la rencontre symbolique à Ghadamès, fin septembre dernier, d'une vingtaine de députés libyens, tous élus à la Chambre des représentants, dont avaient été exclus les islamistes, et qui a connu un échec retentissant. C'est fort aussi de l'accord des deux autorités rivales, que se tiennent ces pourparlers, dont la réussite déterminera si des négociations directes auront bien lieu. Quelques heures avant l'annonce par les Nations unies de cette réunion, les forces de Fajr Libya avaient pourtant annoncé qu'elles repoussaient à dimanche leur décision sur leur participation à ces négociations, organisées par l'envoyé spécial de l'ONU, Bernardino Leone. Khalifa Haftar, a lui aussi, réagi positivement à la proposition de l'ONU. A R.