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Les conditions de De Villepin
Islam de France
Publié dans Liberté le 13 - 12 - 2004

Le ministre français de l'Intérieur veut se distinguer de son prédécesseur en cessant de privilégier l'UOIF et en remettant au premier plan de son action “la préservation de la loi sur la laïcité”.
Il y a deux ans, le bouillonnant ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, mettait toute son énergie pour créer le Conseil français du culte musulman (CFCM) avec la volonté de contrôler ce qu'il appelait "l'islam des caves" et qui, selon ses dires, pouvait prospérer sur un gisement formé par 5 millions de personnes. Sarkozy prenait le risque de ranger dans une même catégorie tous les ressortissants étrangers originaires de pays musulmans, alors qu'ils entretiennent des rapports distanciés avec la religion dans leur écrasante majorité. En voulant créer le CFCM, il avait permis de faire de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF), réputée radicale, l'interlocuteur privilégié des pouvoirs publics en lumière au détriment de ceux qui ont adopté les valeurs de la République. Aujourd'hui, Dominique de Villepin tente d'inverser la donne et veut se distinguer de son prédécesseur qui a quitté le gouvernement pour prendre la tête du grand parti de la droite créé par Jacques Chirac, l'UMP, dans le but de conquérir le palais de l'Elysée en 2007. M. De Villepin veut se distinguer de Sarkozy sur la gestion de l'islam de France en préservant la loi sur la laïcité que son prédécesseur voulait modifier. Mais aussi sur des questions comme la formation des imams et le financement des mosquées. En outre, la fondation pour l'islam de France qu'il souhaite mettre en place résonne déjà comme une remise en cause du CFCM miné par des divergences internes.
La fondation, dont le ministre a annoncé début novembre l'installation, “sera en mesure de fonctionner en avril” prochain, a-t-on rappelé au ministère, également chargé du Culte. Le cursus de formation des imams, deuxième projet défendu par M. De Villepin, sera lancé à la rentrée 2005 pour la partie profane dans une université qui doit approuver fin décembre “une maquette”. La partie théologique de la formation sera confiée aux instituts existants de la Grande-Mosquée de Paris et de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF). Une formation continue, notamment en français, sera parallèlement instaurée. Le ministre de l'Intérieur juge "inacceptable" que, sur les quelque 1 200 imams du pays, 75% ne soient pas français et qu'un tiers ne parle pas le français.
La fondation, qui canalisera les flux financiers de l'étranger, sera chargée de financer la construction et la rénovation des mosquées mais n'en aura pas l'exclusivité. Elle exercera également "des activités sociales et culturelles". Les grandes fédérations qui contrôlent le CFCM sont favorables à une fondation, sauf l'UOIF (majoritaire). Outre l'adhésion des fondateurs, il faut également trouver des personnalités qualifiées. Yazid Sabeg, patron de Communication et Systèmes (CS), l'un des très rares Français d'origine maghrébine grands dirigeants d'entreprise, a ainsi été reçu récemment au ministère. Parallèlement, le ministère veut intensifier le combat contre l'islamisme radical. M. De Villepin entend mettre en place dès janvier dans les 22 régions de France des "cellules de lutte contre l'islam radical" pour coordonner l'action de différents services (police, gendarmerie, renseignements généraux...), généralisant ainsi une expérience lancée en avril à Paris. “Nous n'arriverons pas à installer sereinement l'islam de France si nous ne sommes pas très sévères par rapport à l'islam radical, les premiers à le demander sont les musulmans eux-mêmes”, explique-t-on au ministère. Selon des chiffres du ministère, 2,4% des 1 685 lieux de culte sont sous influence salafiste. “En Ile-de-France, il suffit parfois d'éloigner cinq ou six personnes d'un lieu de culte, qui rassemble 500 personnes, pour qu'il retrouve tout son calme”, explique-t-on.
L'islam de France est majoritairement modéré, avec un taux et des modalités de pratique proches de ceux des autres religions et l'absence de poussée enregistrée du fondamentalisme depuis quatre ans, selon des données fournies par le ministère de l'Intérieur. La place du salafisme est très réduite, influençant quelque 42 lieux de culte, soit 2,4% du total, ce qui représente 6 730 fidèles, surtout dans les régions de Paris et Lyon, selon ces données. La Grande-Mosquée de Paris reste, d'une courte tête, la première fédération en nombre de fidèles (14%). Dans un entretien publié mardi dernier par le quotidien Le Parisien, le ministre de l'Intérieur Dominique de Villepin a souligné qu' “il n'y a pas de fatalité à la croissance de la mouvance radicale en France” et fait valoir qu'il avait ramené à 20 (contre 32 en 2003 et 7 en 2000) le nombre de lieux de culte radicaux en Ile-de-France “grâce à des opérations ciblées”. Parallèlement, l'UOIF a vu stagner entre 2000 et 2004 la proportion de lieux de culte qu'elle contrôle (13,59%), principalement de petite et moyenne tailles.
“Il n'y a pas d'explosion de l'islam fondamentaliste”, souligne-t-on au ministère selon lequel moins de 10% des quelque cinq millions de musulmans de France sont des pratiquants réguliers, qui se rendent au moins une fois par semaine à la mosquée. Sur les 1 685 mosquées et lieux de culte dénombrés au total en France, 20 seulement peuvent accueillir plus de 1 000 fidèles et 54 entre 500 et 1 000 fidèles. La majorité des lieux de culte peuvent accueillir moins de 500 fidèles (391 de 150 à 500 fidèles, 1 220 de moins de 150 fidèles). Environ 40% des lieux de culte ne sont affiliés à aucune des grandes fédérations représentées au Conseil français du culte musulman (CFCM), ajoute-t-on au ministère en soulignant que l'UOIF ne contrôle aucune mosquée de plus de 1 000 fidèles. La Grande-Mosquée de Paris (sous influence de l'Algérie, représentante traditionnelle d'un islam modéré) s'est maintenue au premier rang sur la période 2000/04 (14%). La Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, proche du Maroc) a, en revanche, enregistré une forte progression sur la période : partie de 2%, elle revendique aujourd'hui 7% des lieux de culte. En toile de fond, des divergences entre Sarkozy et De Villepin se profilent les rapports de l'un et de l'autre avec Jacques Chirac et l'élection présidentielle de 2007.
Y. K.


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