Sofiane et Nora ou l'histoire de deux jeunes ambitieux qui, grâce au dispositif Ansej, se sont retrouvés patrons. Grâce à un prêt de 1 022 000 DA, obtenu auprès de la banque Badr de Boudouaou, dans le cadre du dispositif Ansej, le jeune Sofiane Mouri s'est lancé dans la concrétisation de son projet qui lui tenait à cœur : monter une entreprise de menuiserie. La tâche n'était pas facile mais Sofiane était déterminé à créer son entreprise. Au bout de quelques années d'activité, Sofiane est arrivé à rembourser à la banque l'intégralité de son crédit avec, en prime, la réalisation d'un chiffre d'affaires de 10 millions de DA. Ne reculant devant rien, ce jeune entrepreneur entame des démarches auprès de grandes entreprises pour écouler ses produits, qui n'ont rien à envier à ceux fabriqués par des ateliers de grande envergure connus dans la région. Et c'est ainsi qu'il est arrivé à fournir ses produits de menuiserie à des entreprises de construction comme l'Aadl, Cosider, Eplf et bien d'autres. Sofiane, qui vient de créer plusieurs emplois, veut agrandir son atelier situé à Elghoualem (Boudouaou) et acquérir d'autres équipements pour pouvoir suivre la cadence du travail, qui lui est imposée par ses clients, et aussi pour diversifier les activités de son entreprise. C'est ainsi qu'il engage une procédure d'extension de son entreprise et, en même temps, demande un autre prêt bancaire de 2 500 000 da. Mais, il essuya un refus de l'agence Badr de Boudouaou pour la simple raison que cette banque a reçu des instructions pour ne servir que les jeunes versés dans les activités liées au secteur agricole. Sofiane se présente alors chez d'autres banques mais on lui signifie, à chaque fois, qu'il faut voir avec la banque qui lui a attribué le premier crédit. Ballotté d'une banque à l'autre, Sofiane ne se décourage pas pour autant. Il espère que M. Abdelghani, directeur général de l'agence Ansej, l'aide à obtenir son prêt et permettre, ainsi, l'extension de son entreprise. Contrairement à Sofiane, Nora Y'sref n'a pas trouvé beaucoup de difficultés à franchir le pas pour devenir chef d'entreprise spécialisée dans la menuiserie et le bois. Une activité considérée comme une chasse gardée de la gent masculine. Nous l'avons rencontrée à Boumerdès où elle exposait ses produits à l'occasion des 3es journées de la création d'entreprise organisées par l'université et l'Ansej. Titulaire d'une licence en sciences économiques, Nora n'a pas cédé à la fatalité du chômage. Elle a fait vite d'exploiter le dispositif de l'Ansej et s'est lancée, avec l'aide de son père, dans la création de sa propre entreprise. Après avoir obtenu un crédit de la BDL, Nora a acquis les machines nécessaires pour équiper son atelier de fabrication, situé dans la commune rurale de Chabet El-Ameur. Cinq mois après le démarrage de son activité, le plan de charge de son entreprise pour les années 2005-2006 est déjà bien garni : 310 logements participatifs à Boumerdès, 18 villas promotionnelles à Corso en plus d'un projet d'équipement destiné à l'université de Boumerdès. De nombreux jeunes étudiants et étudiantes qui ont rencontré cette audacieuse jeune femme sont tentés par son expérience. Ammi Saïd, son père, ne pouvait qu'être fier de sa fille, venue encourager les autres jeunes à regarder l'avenir autrement. M. T.