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Massacre de tous les mâles du village d'Oudjehane à Jijel
Si le 8 mai 1956 m'était conté
Publié dans Liberté le 07 - 05 - 2015

Ces faits ne sont pas tirés d'un film de fiction, mais d'une réalité vécue durant la guerre de Libération nationale. Des survivants, à l'image de Nour, témoignent et d'anciens appelés de l'armée coloniale, à l'instar d'André, confirment.
Le 8 mai 1956, du côté d'El-Milia, dans le Nord- Constantinois, une section de l'ALN s'attaque à une unité de l'armée coloniale sans faire de victime. Le 11 mai, jour de l'Aïd es-Seghir, l'armée coloniale procède à un ratissage auquel prendra part le 4e BCP stationné à El-Ancer. Une jeune fille d'Oudjehane qui se dirigeait vers la source d'eau, est harcelée par un militaire qui, cherchant à abuser d'elle, s'est isolé de ses collègues. Les cris de l'enfant alertent le père qui se précipite pour sauver sa fille des griffes de la bête. S'ensuit une rixe entre lui et le soldat. Les collègues de ce dernier rappliquent et tirent à bout portant sur le père. Ce dernier est mortellement touché, mais une balle de la rafale touche aussi le soldat. Les faits seront maquillés par le capitaine commandant le 4e BCP en une attaque menée par les villageois contre la patrouille. Ce jour-là, tous les hommes du hameau d'Oudjehane présents dans le douar, dont des enfants, seront froidement exécutés. Le bilan officiel est de 79 morts pour une population de 300 personnes. Pour haut fait d'armes, le capitaine commandant le 4e BCP est décoré de la croix de la valeur militaire !
Ces faits ne sont pas tirés d'un film de fiction mais d'une réalité vécue durant la guerre de Libération. En effet, les faits de la guerre d'Algérie ne se limitent pas aux événements consignés dans les notes des 2e et 5e bureaux et archivées en France. Le dernier livre de Claire Mauss-Copeaux, La Source. Mémoires d'un massacre : Oudjehane, 11 mai 1956, est une enquête de terrain qui restitue un massacre, en partie prémédité, d'un village situé dans le Nord-Constantinois, dans la région de Jijel plus précisément. Un travail d'histoire qui, en plus des archives, se base sur le témoignage recueilli directement auprès des protagonistes de l'époque, à savoir des civils algériens victimes de la tragédie et des appelés de l'armée française en poste dans la région au moment des faits.
La genèse de cet ouvrage est elle-même une histoire unique dans son genre. Tout a commencé quand Nour, un des enfants des familles victimes du massacre du 11 mai 1956 à Oudjehane, s'est mis à la recherche de la vérité sur ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Presque au même moment, de l'autre côté de la Méditerranée, à des milliers de kilomètres de ce village perdu entre Collo et Jijel, André, un ancien appelé de l'armée française, à l'époque en opération dans la région d'El-Ancer, s'était lancé, lui aussi, dans la quête d'une vérité plus objective que celle emmagasinée par la mémoire individuelle et moins subjective que celle véhiculée par la mémoire collective des combattants. Grâce aux nouvelles technologies d'information et de communication, les deux protagonistes de cette page de l'histoire sanglante du colonialisme se sont rencontrés sur la Toile. D'autres anciens appelés du 4e BCP se sont joints à ce travail de mémoire.
Un certain 11 mai 1956, nos protagonistes étaient dans le décor de l'événement, et chacun cherchait à démarrer à partir de ce qu'il avait entendu dire à l'époque pour jeter le maximum de lumière et de vérité sur les faits. À cette extraordinaire démarche de quête de la vérité s'est jointe l'historienne Claire Mauss-Copeaux pour nous offrir un ouvrage, provocateur pour les uns, réconciliateur pour les autres. "Dans ce récit d'histoire atypique, qui s'inscrit dans la continuation de mes recherches sur les mémoires de guerre, j'ai privilégié la parole des uns et des autres. Elle seule laisse entendre le difficile travail de deuil toujours en cours", explique Claire Mauss-Copeaux. Et d'ajouter : "Parmi toutes ces voix, la mienne est présente, au milieu des autres. Je n'ai pas voulu la dissimuler."
Un travail d'écriture de l'histoire qui a fait, aujourd'hui, de Nour, Azzedine, André et d'autres des amis réconciliés avec leur drame vécu un certain mai 1956. Lors de son travail de terrain à El-Ancer, nous avions eu le privilège d'accompagner l'auteure et historienne lors de certaines étapes. Claire Mauss-Copeaux fut admirative devant la grandeur de Doukha, cette femme victime du massacre d'Oudejhane, qui rappelait à l'historienne que si les massacres sont le fait du colonialisme, la France et le peuple français ne peuvent être ramenés juste à cet épisode. Toute une philosophie tant nécessaire pour un nouveau pacte d'amitié entre deux peuples et deux nations.
M. K.


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