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"Les dérives sectaires nous viennent du moyen-orient"
Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses, au Forum de "Liberté"
Publié dans Liberté le 24 - 06 - 2015

Dans son élan de la déradicalisation de la société, le département de Mohamed Aïssa mise beaucoup sur la création prochaine d'un observatoire national de lutte contre l'intégrisme et le fanatisme religieux et, plus tard, d'une académie de la fetwa.
À bonne occasion, bon invité. Comme ce fut déjà le cas l'année passée, le Forum de Liberté a inauguré, hier, sa version en nocturne à l'occasion du mois de Ramadhan, avec comme invité, Mohamed Aïssa, ministre des Affaires religieuses et des Waqfs. Se souvenant encore de sa première grande sortie médiatique qu'il avait eu à animer, il y a une année, dans le même espace, alors tout fraîchement nommé ministre,
M. Aïssa a, dans son préambule, tenu à réitérer sa gratitude à Liberté. Une tribune qui lui permet, pour la seconde fois, de mettre le doigt sur certaines plaies affectant la question sensible de la gestion du culte dans le pays, qu'il tente de panser depuis son arrivée à la tête de ce département.
Adepte d'un islam tolérant, celui qui, jadis, a rayonné en Andalousie et à Cordoue, le ministre a de prime abord tenu à dérouler son plan d'action dont l'axe principal est basé sur la stratégie de combattre le radicalisme et l'obscurantisme. Une démarche, précise-t-il, qui jaillit du plan du gouvernement qui est inspiré par le président de la République. M. Aïssa défend un islam du "juste milieu" de "tolérance" et de "cohabitation" qui, insiste-t-il, doit tirer sa substance d'"un référent religieux national". Cheval de bataille du ministre : "Immuniser la pratique de la religion dans les mosquées et œuvrer constamment à déradicaliser la société." Cette dernière (société) qui, regrette-t-il, reste, hélas, encore otage de certains cheikhs autoproclamés, allusion à Hamadache et ses "acolytes" influencés par "des idées reçues". Ces idées obscurantistes, accuse le ministre, produites par les officines des pays orientaux. Le dernier dérapage de Hamadache, cet illustre inconnu autoproclamé imam, rappelons-le concerne son appel, lancé sur une chaîne de télévision privée, pour la création d'une ambassade de Daech en Algérie ! Le prédicateur qui venait de commettre alors son énième dérapage, n'est pour autant, toujours pas interpellé par les autorités, encore moins la chaîne de télévision qui lui a ouvert sa tribune. Qu'en pense le ministre des Affaires religieuses ? Si le membre du gouvernement reconnaît que ce genre de dérives est condamnable et les auteurs doivent être interpellés par la justice, ses prérogatives ne lui permettent pas toutefois d'agir. "Certes, ces gens-là doivent être condamnés, mais cela ne relève pas de mes prérogatives", a précisé l'invité de Liberté préférant s'en remettre à l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, présidée par Miloud Chorfi, qu'il appelle à interpeller ces chaînes privées qui continuent à recevoir sur leurs plateaux des salafistes dangereux !
55 mosquées dirigées par des salafistes à Alger !
Ces chaînes de télévision ne sont pas les seules à accueillir des imams salafistes. Ils sont au moins une cinquantaine à bénéficier d'une autorisation pour officier carrément dans les mosquées d'Alger. C'est le ministre lui-même qui vient de le confirmer : "55 mosquées d'Alger sont actuellement gérées par des imams bénévoles salafistes. Ils bénéficient d'une autorisation délivrée par le Conseil religieux." L'Algérie compte 17 000 mosquées. Si ces imams bénévoles continuent encore à exercer, c'est parce que Mohamed Aïssa ne voulait pas remettre en cause les autorisations délivrées par cette institution souveraine. Ils continueront, assure le ministre, à le faire jusqu'à expiration de leur dernière autorisation dont la durée est de trois mois renouvelables. "Les bénévoles ne seront plus reconduits ; nous attendons l'expiration de leurs autorisations pour les remplacer définitivement par des imams formés et déjà recrutés par le ministère", a-t-il informé, indiquant que ces imams salafistes restent contrôlés de près par les inspecteurs du ministère et par les services de sécurité. Dans son élan de déradicalisation de la société, le département de Mohamed Aïssa mise beaucoup, par ailleurs, sur la création prochaine d'un observatoire national de lutte contre l'intégrisme et le fanatisme religieux et une académie de la fetwa.
Cette dernière, précise le ministre, ne pourrait néanmoins être mise en place avant la révision de la Constitution. Quant à l'observatoire annoncé, le ministère a expliqué qu'il s'agira d'un organisme de "veille, d'analyse et de propositions". Il explique que cet organisme aura pour mission de promouvoir et de renforcer le référent religieux national contre les dérives sectaires et les menaces du radicalisme religieux qui planent plus que jamais sur l'Algérie. "Certaines sectes sont en train de prendre pied en Algérie", a alerté M. Aïssa, accusant entre autres le wahabisme, le chiisme, l'ahmadisme, le bahisme, ou encore... les adorateurs de Satan !
"Nous n'avons pas peur des intégristes"
Selon le ministre, actuellement, le danger du radicalisme religieux menace plus la rue que les mosquées. Ces dernières, estime-t-il, seraient déjà suffisamment immunisées et sécurisées. Le ministre n'écarte pas, cela dit, que même certains imams officiels sont parfois influencés par des idées extrémistes. Dans le cadre du plan antiradicalisation, néanmoins, ces imams seront automatiquement mis à l'écart. Communicatif à souhait et parfait bilingue (arabe et français), Mohamed Aïssa qui a accepté à l'occasion de répondre à toutes les questions de l'assistance nombreuse, n'a par ailleurs pas manqué l'occasion de faire une sorte de mise au point sur sa déclaration concernant sa disposition à rouvrir les synagogues en Algérie, qui avait soulevé un tollé. "Je tiens à préciser que la réouverture des synagogues n'est pas à l'ordre du jour, étant donné que nous n'avons reçu aucune demande à ce titre. Mieux, j'ai reçu récemment des correspondances (des écrits) me démontrant que la réouverture des synagogues est même obsolète en Algérie. Nous restons, cela dit, toujours prédisposés à le faire, mais à présent, nous n'avons pas de contraintes", a-t-il expliqué. Autre critique, autre réponse : le ministre juge que l'attitude adoptée ces derniers temps par les pouvoirs publics face aux islamistes ne relève pas du laxisme, encore moins d'une reculade. "Nous n'avons pas peur des intégristes, ni du terrorisme d'ailleurs que le gouvernement combat", a-t-il dit. À la question de savoir pourquoi le gouvernement ne réagit presque jamais à certains comportements des islamistes dont le squat dernièrement, à Béjaïa, de l'esplanade de la Maison de la culture de la ville, le ministre s'est suffi de dire qu'il faut d'abord analyser ce qui vient de s'y passer. Visiblement soucieux de ne pas heurter les sensibilités, M. Aïssa s'est contenté d'effleurer le reste des questions délicates.
F. A.


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