L'Algérie a retouché son plan national de réduction accélérée de la mortalité maternelle. L'annonce a été faite le 11 juin dernier par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. Cette décision s'est imposée en raison de la réalité du terrain. Si l'Algérie a connu ces dernières années "un net recul" de la mortalité, des femmes enceintes sont encore victimes des disparités en matière de prise en charge, et une partie d'entre elles décède durant l'accouchement. D'après le ministre de la Santé, le taux de la mortalité maternelle attendu, en 2015, devrait se situer autour de 57,5 décès pour 100 000 naissances vivantes, alors qu'il était de 230 cas pour 100 000 naissances en 1990. Il a néanmoins reconnu que ce taux de 57,5 décès pour 100 000 naissances vivantes, loin de refléter les objectifs fixés par son département en la matière, place le pays à "un niveau intermédiaire". Plus encore, un tel taux demeure à ses yeux "en deçà des attentes", alors que de gros moyens, financiers notamment, ont été mobilisés par l'état. D'où sa détermination d'intensifier les efforts pour vaincre ce problème de santé publique, et ce, en renforçant "les capacités du système sanitaire" pour en améliorer la performance et en investissant plus "dans la santé des populations". Pour le ministre de la Santé, le Plan national de réduction de la mortalité maternelle 2015-2019 est le fruit d'une "analyse approfondie" des goulots d'étranglement ayant empêché l'Algérie de réduire rapidement la mortalité maternelle. Il s'articule autour d'un certain nombre d'"axes stratégiques", à l'exemple de "l'accès" aux personnels qualifiés pendant la grossesse et l'accouchement, de "la qualité" des services de santé et du "cadre politique et législatif". D'ores et déjà, ce plan bénéficie d'une enveloppe financière de 32 milliards de dinars pour financer les unités de soins "Mères-Enfants" à travers tout le territoire. L'objectif est d'arriver à un taux de plus de 95% de couverture du territoire national en sages-femmes et de permettre, ainsi, aux femmes enceintes d'accéder aux soins nécessaires tout au long de la grossesse, au cours de l'accouchement et au cours de la période post-natale. H. A.